Désignation du ‘’Maire’’ par intérim de Tougué : un faux pas du préfet qui fait débats dans la région

La décision portant désignation de Monsieur Mamadou Oury Diallo pour le poste de président par intérim de la Délégation spéciale de la commune urbaine de Tougué, prise, le 27 janvier 2017, par le préfet de la localité, Elhadj Abdourahmane Baldé, continue d’alimenter les débats dans la province, rapporte un correspondant de Guineematin.com dans la région.

A la lumière de nombreux échanges que Guineematin.com a eut avec certains responsables politiques, acteurs de la société civile et autorités régionales, il ressort qu’en prenant cette décision le préfet de Tougué, Elhadj Abdourahmane Baldé a péché à deux niveaux.

Primo : il a violé l’esprit de l’accord politique du 12 octobre 2016 qui stipule que dans chaque collectivité concernée, c’est le parti majoritaire qui désigne le président de la délégation spéciale. Après ce choix, sa proposition est confirmée par un Arrêté du ministre de l’Administration du Territoire et de la Décentralisation.

Elhadj Abdourahmane Koïn Baldé, préfet de Tougué

Cette disposition ne donne alors au préfet de Tougué aucune possibilité de prendre une décision allant dans ce sens.
Secundo: le préfet de Tougué a traité avec seulement les trois représentants de l’UFDG au sein de la délégation spéciale. Ce qui n’engageait aucunement le parti dans sa démarche. Même s’il était animé d’une bonne intention.

Conséquence : dans le préambule de sa décision, on ne voit nulle part écrit ‘’vu la proposition de l’UFDG’’.
« Il devait au moins exiger un écrit du bureau fédéral de l’UFDG avant de prendre cette décision. Même ça, il n’avait pas le droit de prendre une décision. Il n’avait qu’à transmettre la proposition ou demander au parti d’écrire directement au ministre » explique à Guineematin.com le gouverneur Sadou Keïta, rappelant le cas de l’inspecteur qui était venu en mission à Mamou et qui avait suspendu par le ministre pour avoir installé un intérimaire à la tête de la délégation spéciale de cette ville carrefour.

A cela, il faut ajouter une troisième faute très grave et impardonnable de la part d’un préfet de la République. Lorsque sa décision a commencé à susciter polémique et débats dans la région, Elhadj Abdourahmane Baldé a carrément nié avoir pris une décision écrite portant le vieux Mamadou Oury Diallo à la tête de la délégation spéciale. C’est en ce moment que l’intéressé a sorti le document signé de son préfet.

De Labé, Idrissa Sampiring DIALLO pour Guineematin.com

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