Détention du syndicaliste Sidiki Mara : ses avocats optent pour la Cour de Justice de la CEDEAO

Pendant que le syndicaliste Sidiki Mara de l’UGTG (Union Générale des Travailleurs de Guinée) continue son séjour carcéral à la maison centrale de Coronthie, ses avocats « remuent ciel et terre » pour obtenir sa mise en liberté. Après de nombreux recours, maitre Paul Yomba Kourouma et ses collègues optent pour la Cour de Justice de la CEDEAO, a appris ce jeudi 31 mai 2018 Guineematin.com, à travers un de ses reporters.

Les avocats d’Aboubacar Sidiki Mara ont fait le point sur le dossier du secrétaire général de l’UGTG, mis aux arrêts dans la nuit du dimanche 6 au lundi 07 Mai 2018, à 3 heures du matin, alors qu’il dormait tranquillement dans sa chambre d’hôtel à Boké. Désormais, le collège d’avocats de la défense compte saisir la Cour de Justice de la CEDEAO.

En effet, après son arrestation à Boké, Aboubacar Sidiki Mara est embarqué pour Conakry où une information judiciaire est ouverte à son encontre au parquet du tribunal de Dixinn. Il est aussitôt inculpé pour « incitation à la révolte et trouble à l’ordre public dans la ville de Boké ».

Après avoir formulé une demande de mise en liberté sous contrôle judiciaire de monsieur Mara, les avocats obtiennent gain de cause de la part du juge d’instruction. Le Procureur de la République près le Tribunal de Dixinn va faire appel de cette ordonnance. La 2ème chambre du contrôle de l’instruction confirme à son tour la mise en liberté du secrétaire général de l’UGTG.

Jusqu’à présent, Sidiki Mara reste détenu à la maison centrale au grand dam de ses avocats et de ses proches. Pour maître Paul Yomba Kourouma, « l’arrestation de son client a été annoncé et autorisé par le chef de l’Etat lui-même que nous avions considéré comme le gardien de nos institutions et le garant de notre liberté institutionnelle. Notre client a été enlevé par le gouverneur de la région de Boké (Siba Lohalamou, ndlr) et par une commission mixte police-gendarmerie, accompagnée du préfet à son hôtel », a rappelé l’avocat.

Devant le maintien de Sidiki en prison, maitre Paul a dit que lui ses collègues optent pour les juridictions supranationales. « Tous les moyens internes mis à notre disposition par la loi étant entrain de s’épuiser, malgré les succès que nous enregistrons à chaque phase de la procédure, puisque notre cause ne semble pas être entendue, et nous sommes en présence d’une violation grave, délibérée, manifeste des droits de l’homme et surtout émanant de la première autorité de la nation, nous avons donc décidé de saisir les juridictions supranationales, notamment la Cour de Justice de la CEDEAO pour la sanction du droit », a laissé entende l’avocat.

A la question de savoir s’il est optimiste quant à une condamnation de la Guinée par cette institution, maitre Paul Yomba Kourouma répond : « la Guinée ne serait pas à sa première condamnation et je crois qu’elle a souscrit de respecter et de faire respecter la convention. Lorsque la décision tombera, je crois que la Guinée se pliera parce qu’on ne veut pas être au banc de la communauté internationale ».

Alpha Mamadou Diallo pour Guineematin.com

Tél. : 628 17 99 17

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