Enlèvement d’Elhadj Doura : un gendarme et un responsable syndical arrêtés

Elhadj Doura Diallo, l’opérateur économique enlevé le 3 décembre dernier à son domicile à Hamdallaye, n’a pas fait signe de vie depuis plusieurs mois au point que des rumeurs annoncent sa mort. Pendant ce temps, les enquêtes ouvertes par la police et la gendarmerie connaissent une grande avancée ces derniers jours, a appris Guineematin.com, auprès de plusieurs sources proches du dossier.

Depuis une semaine et grâce à l’implication de l’ARPT, le présumé cerveau du rapt, qui se fait appeler Elhadj, a été localisé. Il vivait depuis tout ce temps dans un petit hameau (Faghan) situé dans les périphéries du chef-lieu de la commune rurale de Koumbia dans la préfecture de Gaoual, à près de 500 km au nord de la capitale.

Toujours selon notre source généralement bien informée, l’épouse du présumé chef du gang partie se réfugier auprès de sa grande sœur mariée par un gendarme en service à Lélouma, est également dans les mains des services de sécurité.

De même, le commandant du poste de gendarmerie de Thiaghel Bori, lieutenant Baïlo Diallo, son épouse et un certain Alpha Kéïta, élève, tous accusés d’être en contact avec le présumé bandit sont arrêtés et déférés à Conakry pour fins d’enquête.

Egalement, au moins deux personnes, à savoir Aldiouma Camara, le Chef du syndicat des transporteurs de Koumbia et Fatoumata Camara, sa copine, sont actuellement dans les mains des services de sécurité de Gaoual. Si le syndicaliste est en liberté provisoire, Fatouma Camara, médite sur son sort à la prison civile de Koumbia.

Selon certaines informations auprès de l’enquête, Aldiouma Camara était en liaison commercial avec Elhadj. Mais ce n’est pas tout. Même s’il bénéficie d’une liberté provisoire, il ressort qu’il aurait participé à la cachette de son « ami » et l’aurait aidé à s’en fuir vers la Guinée Bissau à l’arrivée des enquêteurs venus de Conakry.

En attendant les résultats de l’investigation du reporter de Guineematin.com dépêché à Foulamory aux frontières avec la Guinée Bissau, il ressort que la mission partie cueillir le présumé bandit (Elhadj) n’est toujours pas rentrée au pays.

Bissau aurait demandé à la mission guinéenne d’avoir toutes les assurances sur le respect des droits de l’homme, notamment les droits du prévenu avant d’accéder à la demande de son extradition.

Mais pour certains connaisseurs de ce pays (où des habitudes ont souvent réservé des traitements inhumains voir sauvages du simple citoyen aux plus hautes autorités), cette condition n’est qu’un alibi et résulterait du fait que le présumé auteur du rapt se serait retranché dans ce pays avec d’importantes sommes d’argent qu’il serait difficile de laisser filer entre les doigts.

Une source proche des services de sécurité explique pour sa part, qu’il n’en est rien de tout cela. Les autorités de Guinée Bissau qui ont accédé à la demande d’extradition à la dernière minute, s’inquiéteraient plutôt du niveau d’impunité dont jouissent les criminels en Guinée.

A ce niveau, un engagement aurait été pris au plus haut niveau de l’Etat guinéen pour sanctionner, du moins cette fois, les auteurs et les complices de ce crime odieux perpétré sur un vieil homme de 80 ans et dont la famille est sans nouvelle depuis cinq mois.

Abdallah Baldé pour Guineematin.com

Tél : 628 08 98 45

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