Environnement : « si des mesures ne sont pas prises, Siguiri risque de devenir un désert…»

L’économie de la préfecture de Siguiri repose très largement sur l’exploitation minière. Mais les mines ne représentent pas que des avantages pour la localité. Il y’a également des inconvénients notamment sur le plan environnemental, a constaté le correspondant de Guineematin.com sur place.

La préfecture de Siguiri est une zone d’attraction par excellence, en raison de la richesse de son sous-sol en minerais. L’exploitation minière est l’activité principale des habitants de la préfecture et celle-ci rapporte beaucoup de ressources à la collectivité. Mais il y’a aussi le revers de la médaille dont on ne parle que très peu. Elle entraine des effets dévastateurs et inquiétants sur l’environnement. Et dans ce domaine, le secteur de Tinkölèn situé à 7km de la commune urbaine, en est une parfaite illustration.

Cette localité possède une importante mine d’or dont l’exploitation artisanale a fortement dégradé l’environnement. Il y’a plusieurs années, une grande rivière existait dans ce secteur, mais celle-ci tend aujourd’hui à disparaître, plusieurs puits ont tari et les terres cultivables ont disparu.

« Quand j’étais enfant, on puisait de l’eau dans la rivière durant toute l’année. Mais aujourd’hui, cette rivière ne dure pas plus de 4 mois dans l’année, la pluie tombe rarement ici, aucune terre cultivable n’existe. Les intellectuels nous disent que cela a été provoqué par la coupe des bois », témoigne Fanta Doumbouya, citoyenne de Tinkölèn âgée de 60 ans environ.

De son côté, Sidiki Doumbouya le chef de secteur de Tinkölèn, se souvient que cette localité était avant une grande zone agricole. Mais cela, c’est du passé « Ici l’activité principale des citoyens était l’agriculture. Mais depuis l’apparition de cette mine d’or, tous les jeunes ont abandonné les champs pour aller chercher de l’or. Tous les champs ont été alors transformés en mine, la rivière qui nous ravitaillait en eau a disparu, les mineurs ont coupé tous les bois qu’ils utilisent comme piliers dans les mines pour éviter des éboulements. Nous souffrons beaucoup aujourd’hui pour avoir de l’eau », se lamente le responsable.

Cette situation négligée pendant plusieurs années, préoccupe aujourd’hui tout le monde à Siguiri. Pour le responsable du service environnemental de la commune, « Le constat est sans commentaire. Quand tu fais le tour de Siguiri aujourd’hui, la seule demande des citoyens c’est l’eau. Si des mesures ne sont pas prises rapidement, Siguiri risque de devenir un désert dans quelques années. Mais le responsable avoue son impuissance face à cette situation : « Mon seul moyen actuellement c’est la sensibilisation des citoyens qui connaissent déjà le danger de leurs pratiques », a-t-il indiqué.

Quant au secrétaire général de la commune urbaine Almamy tounkara que Guineematin.com a également interrogé, il annonce des mesures envisagées dans ce sens et qui consistent selon lui, à remplir les trous ouverts par les mineurs et à procéder au reboisement.

De siguiri, Bérété lancei Condé pour Guineematin.com

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