Environnement : une mission parlementaire au fleuve Konkouré, sérieusement menacé

Dans le cadre de la protection durable de l’environnement en Guinée, une mission parlementaire de la commission environnement, développement durable et ressources naturelles sillonne certaines préfectures de la Moyenne Guinée (du 18 au 23 février 2018). Dans cette première étape, la mission s’est rendue à Mamou où elle a visité les chutes du fleuve Konkouré, rapporte un journaliste de Guineematin.com qui est dans la délégation.

Conduite par l’Honorable Alpha Mamadou Baldé, cette mission, soutenue par le Programme des Nations Unies pour le Développement (PNUD) est chargée de faire l’état des lieux sur la gestion durable des ressources naturelles dans les bassins versants du Fouta Djallon.

Avant de se rendre sur les chutes du Konkouré, situées à quelques centaines de mètres du chef lieu de la sous-préfecture portant le même le nom, les parlementaires ont été reçus par le sous-préfet, monsieur Amadou Bah.

Le chef de la délégation a décliné les raisons de leur présence dans cette localité, tout en rappelant l’importance de ce fleuve le plus exploité par la Guinée avec les barrages hydro-énergétiques de Garafiri, Kaléta, Souapiti et Amaria (en chantier).

Selon l’Honorable Alpha Mamadou Baldé, l’objectif de cette mission est de « recueillir les éléments d’informations sur la problématique de la protection de l’environnement, la gestion durable des ressources naturelles en Moyenne Guinée, en vue de formuler des avis et recommandations à l’Assemblée nationale, contribuer ainsi à la recherche de meilleures approches pour la préservation de l’environnement et la gestion durable des ressources naturelles ».

Se réjouissant de la présence des parlementaires dans sa juridiction, le sous-préfet de Kounkouré a expliqué les dangers auxquels ce fleuve (long de 309 km) est confronté. Agressé de toute part, ce fleuve qui arrose 7 préfectures et 9 communes rurales, est sérieusement menacé surtout au niveau de sa source.

Aux grandes chutes de Konkouré, le courant d’eau considérablement réduit, déjà en février, présente encore des séquelles liées aux agressions anthropiques dont la coupe du bois, les feux de brousse, la carbonisation sans oublier la pratique de l’agriculture extensive. A cette allure, avant mai, c’est le dessèchement total sur cette partie du Konkouré.

Pour y remédier, M. Bah a encouragé la mise en place d’une ONG chargée de protéger le fleuve ce qui nécessite des pépinières et un programme de reboisement continue et accéléré des berges sur tout le long du fleuve. Il propose à l’Etat, vu l’importance de ce fleuve pour le développement socioéconomique du pays, de mettre en place une direction technique qui s’emploiera à la protection de ce trésor national.

Les parlementaires ont en outre visité une pépinière située dans la forêt de Bouloukountou, elle même d’une superficie de 1200 ha.

Konkouré qui tire son nom du diallonké, Kon qui veut dire bruit et Khouré, rivière, prend sa source à quelques encablures de la commune urbaine de Mamou dans la localité de Horè Mamou et traverse la sous-préfecture de Konkouré sur 36 km avant de continuer sa course vers l’océan atlantique en offrant d’énormes potentialités forestières, agricoles, énergétiques et halieutiques entre autres.

La mission rencontrera le lundi, les autorités préfectorales, régionales et les services techniques de Mamou avant de progresser à Dalaba.

Abdallah Baldé, envoyé spécial à Mamou pour Guineematin.com

Tél : 628 08 98 45

Facebook Comments Box