Faranah : le DG de l’institut supérieur agronomique et vétérinaire à Guineematin

Faranah, directeur de l'institut.jpg0A l’institut supérieur agronomique et vétérinaire de Faranah, tout comme dans toutes les autres institutions d’enseignement supérieur du pays, certains étudiants ont repris les cours, mais pas tous. Pour parler du taux de retour des étudiants, du fonctionnement de cet institut de plus de mille apprenants, mais aussi de l’employabilité des sortants, l’envoyé spécial de Guinematin.com a rencontré le directeur général, le Professeur Sara Bailo Diallo, dans l’après-midi de ce jeudi 12 novembre 2015.

Décryptage :

Guineematin.com : Est-ce que pour commencer on peut savoir ce qui prévaut dans votre institution comme actualité ?

Pr. Sara Bailo Diallo : Nous travaillons avec une ONG internationale des Etats unis. Actuellement, il y a beaucoup de  formateurs qui sont venus former nos enseignants sur le changement climatique. La formation des formateurs est un gage certain pour la réussite.

Guineematin.com : Cela doit aboutir à la création de nouveaux modules ou bien ce sont des cours qui existent déjà ?

Pr. Sara Bailo Diallo : Cela va nous permettre d’enrichir nos cursus.

Guineematin.com : Les autorités au plus haut niveau ont décidé que la rentrées des classes soit effective à partir du 9 novembre. Est-ce que cette rentrée est effective dans votre institution, l’ISAV ?

Pr. Sara Bailo Diallo : Depuis que nous avons eu la nouvelle que la rentrée c’est le 9, cela a été décidé par les autorités de notre ministère, nous avons pris toutes les dispositions pour que la rentrée soit effective. Nous avons convoqué un conseil, on a discuté de tous les problèmes et on a mis des commissions de travail en place. Ces commissions ont travaillé et la rentrée a été effective le 9.

Guineematin.com : Il y a deux départements à savoir le département de l’agriculture et celui de l’élevage ou combien vous avez ici ?

Pr. Sara Bailo Diallo : Nous avons sept départements. Nous avons les départements de l’agriculture, l’agro foresterie, eaux et forets et environnement,  économie rurale, l’élevage et le génie rural.

Guineematin.com : Est-ce qu’on peut avoir une idée sur l’effectif de vos étudiants ?

Pr Sara Bailo Diallo : Aujourd’hui, c’est très difficile de donner parce que les inscriptions continuent et on n’a pas les effectifs de la première année encore. Mais, l’année dernière, on était au nombre de mille cinquante un (1051) étudiants.

Guineematin.com : Est-ce que vous êtes satisfait du taux de présence ? Est-ce que tous sont revenus ?

Pr. Sara Bailo Diallo : Non, je ne suis pas satisfait du taux de présence ! Certains ne sont pas encore revenus.

Guineematin.com : Est-ce que vous pouvez nous dire ce qui expliquerait que des étudiants restent toujours à la maison sans venir à l’université ?

Pr Sara Bailo Diallo : Là, je ne connais pas les raisons profondes. Mais, nous avons déjà commencé les cours pour  accélérer, pour qu’ils viennent. Ils sont en route !

Guineematin.com : Vous avez combien d’amphithéâtres ici, monsieur le directeur ?

Pr Sara Bailo Diallo : Nous avons seize (16)  amphithéâtres.

Guineematin.com : J’ai vu un bâtiment en construction au fond, il va abriter quel service?

Pr Sara Bailo Diallo : C’est un bloc de laboratoire qui va abriter des sous laboratoires. Dans le cadre de la mise en place du système LMD. Actuellement, nous faisons la licence, nous faisons  le master et nous avons aussi créé une école doctorale. Donc, une école doctorale et le master  exigent la recherche. Donc, c’est un laboratoire de recherche. Il y a là-bas six laboratoires : un laboratoire de nutrition végétale, un laboratoire protection des végétaux, le laboratoire production végétale, laboratoire technologie agro alimentaire, le laboratoire de production animale   et enfin l’herbier. Dans chaque laboratoire, on peut faire la licence en apprentissage, le master et le doctorat en recherche.

Guineematin.com : Vous parliez tout à l’heure de formation des formateurs, mais que faites-vous pour l’adéquation entre ce que vous enseignez et le marché de l’emploi ?

Pr Sara Bailo Diallo : Par rapport à ça, nous avons des partenariats déjà entre l’institut et le professionnel. Nous avons un service ici, le service des relations extérieures industrie et institut, il travaille avec le professionnel. Actuellement, nous révisons nos programmes et plans d’études en fonction des remarques remontées par les services employeurs. Donc, en matière d’adéquation formation-emploi, nous prenons en compte les remarques des employeurs.

Guineematin.com : Est-ce que vous n’êtes pas confronté au problème de falsification de diplôme et de malversation comme à ça été signalé récemment à Kankan ?

Pr Sara Bailo Diallo : On ne souffre pas de ça, parce qu’une fois détecté, l’intéressé est automatiquement licencié. La direction générale constitue un maillon d’une chaîne.  Donc, il y a des contrôles à plusieurs niveaux qui font que le problème de diplôme ne se pose pas, le problème de malversation ne se pose pas. Le service de la scolarité qui a le sceau de l’institut travaille dans le plein professionnalisme et la direction de la formation, sous l’œil vigilant du directeur adjoint de la formation ; il n’ y a aucun problème.

Guineematin.com : Le problème commun aux institutions d’enseignement relevant du public, c’est l’absentéisme des enseignants qui privilégient souvent leurs cours dans le privé. Est-ce que vous ne rencontrez pas ces difficultés ?

Pr Sara Bailo Diallo : Non, nous ne rencontrons  pas ces difficultés parce qu’au niveau de la région de Faranah, il n’y a qu’un institut ou université privée, c’est l’université « la part de Dieu » à Kissidougou. Mais, aucun enseignant n’est recruté par ceux-ci pour que les gens abandonnent  ici et partent.

Guineematin.com : Monsieur le directeur, est-ce que vous avez des difficultés ?

Pr Sara Bailo Diallo : Par rapport aux ressources humaines, nous n’avons pas de difficultés mais nous avons des inquiétudes. Le personnel est vieillissant. Et quand le personnel est vieillissant, il faudrait avoir beaucoup de jeunes pour assurer la relève.

Guineematin.com : La Guinée a des potentialités en termes d’agriculture et le pays est dans cette pauvreté, qu’est ce qui expliquerait cela selon vous, vous  qui en êtes un technicien ?

Pr Sara Bailo Diallo : Ce qui explique tout ça c’est que nous avons des ressources que nous n’arrivons pas à utiliser de façon rationnelle. Pour corriger cela, il faudrait obligatoirement passer par la formation des compétences.  C’est pourquoi à l’ISAV, il y a un master  en agriculture  durable et gestion des ressources. Les sortants de ces masters, les centres de recherches agronomiques et les institutions de formation doivent se donner les mains pour assister l’Etat, parce que jusqu’à maintenant nous avons un problème de ressources humaines.

Guineematin.com : Quel est votre message pour vos étudiants qui nous lisent et la communauté scientifique ?

Pr Sara Bailo Diallo : Le message que je donne non seulement à nos étudiants actuels, mais aussi aux élèves qui sont entrain de s’orienter, c’est d’abord de faire un bon choix. Je les appelle à la discipline pour bien se former. Aujourd’hui, beaucoup de nos sortants sont entrain de travailler, de s’auto employer d’ailleurs.

Interview réalisée à Faranah  par Thierno Amadou Camara, envoyé spécial de Guineematin.com

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