Fatou Kéita sur la fête des femmes: «il faut que les jeunes filles pensent à l’entrepreneuriat pour être autonomes»

Dans le cadre de la célébration de la journée internationale des femmes, Guineematin.com continue à donner la parole à la gent féminine. Dans la journée d’hier mardi 07 mars 2017, c’est Fatou Kéita, femme évoluant dans les médias et la communication, qui a accordé une interview à un de nos reporters. Il a été question justement de cette fête des femmes, de l’entreprenariat des jeunes, de l’autonomisation des femmes…

Décryptage !

Guineematin.com : présentez-vous à nos lecteurs

Fatou Kéita : je suis Fatoumata Keïta, PDG du Dounet Communication et Dounet magazine. Je suis également chargée de communication du mouvement Panafricain des jeunes leaders qui regroupe 16 pays de l’Afrique Francophone et Lusophone. Je suis aussi chargée de communication de l’Association de Aluminis de YALI Dakar en Guinée.

Guineematin.com : que vous vous inspire la fête des femmes qui est mondialement célébrée le 8 mars de chaque année ?

Fatou Kéita : Pour moi la fête des femmes, c’est une journée spéciale accordée aux femmes pour qu’elles puissent exprimer leurs droits et exprimer ce dont elles sont capables.

Aujourd’hui, on parle d’autonomisation de la femme. Et vous, vous êtes une femme qui a initié des projets. Expliquez- nous un peu ce que les femmes doivent faire pour éviter d’être toujours reléguées au second plan ?

Fatou Kéita : c’est vrai, je suis une femme qui initie des projets, surtout dans le cadre de mon agence de communication. Alors, moi j’ai réussi à lancer mon agence de communication en novembre 2015, avec seulement 300.000 francs guinéens quelques chose de moins de 50 dollars. Aujourd’hui, je ne peux que m’en réjouir. En tout cas, je suis fortement convaincue car je suis vers plus de 20.000 dollars. Et, en tant que jeune de mon âge, seulement 27 ans, j’évolue avec mes propres moyens. Alors, on parle de l’autonomisation de la femme, c’est normal. Mais ce n’est pas les paroles qui font cette autonomisation. C’est plutôt l’activité. Il faut que les femmes s’engagent en disant qu’elles peuvent faire tout. Aujourd’hui, une femme peut être mécanicienne, conductrice de taxi, pilote… Elle n’est pas que mère seulement. Elle peut faire tout ce que l’homme peut faire dans la vie professionnelle. Donc, pour cela, il faut que les femmes sachent qu’elles ne sont pas aussi vulnérables que ça. C’est des êtres humains à l’image de tout le monde, qu’elles osent faire le premier pas, parce que c’est ce qui est difficile. Je les conseille d’oser, de foncer, sans attendre d’avoir des moyens pour démarrer des projets. Lorsqu’elles ont des idées, et il se trouve qu’elles ne savent pas écrire, qu’elles contactent quelqu’un pour que ce dernier les aide à mettre les idées sur papier. Moi, je pense que cette autonomisation des femmes dépend de nous-mêmes les femmes. Il faut qu’elles se battent. Aujourd’hui, elles vont au marché, elles vont de gauche à droite. Donc, il faut que l’Etat accompagne le secteur informel surtout féminin, car elles ont besoin d’accompagnement et de structuration. Donc, l’Etat doit faire beaucoup de choses à ce niveau, mais les femmes aussi doivent prendre conscience de ce qu’elles doivent faire elles-mêmes. On ne doit attendre personne, ni nos maris, ni nos parents, ni nos petites amies, pour démarrer ce que nous voulons faire. Donc, la femme est un être humain comme tout le monde, elle peut faire tout ce que les autres peuvent professionnellement faire.

Guineematin.com : quelle expérience avez-vous tirez de votre récente formation à Dakar ?

Fatou Kéita : oui, on a participé à une formation à Dakar avec le Young Africain Leader Initiative (YALI) qui est l’initiative du Président Obama depuis 2010 pour accompagner les jeunes leaders africains pour le développement du continent. Nous avons participé à cette formation au Centre Yali régional de Dakar qui a regroupé 16 pays de l’Afrique Francophone et Lusophone. Pour cette participation, on était au nombre de 15 guinéens. Nous avons suivi les cours et chacun de nous a obtenu son diplôme. Il y a eu des participants qui sont rentrés dans leurs pays sans avoir le diplôme. Mais tous les guinéens, de A à Z, ont pu obtenir leurs diplômes. Nous sommes vraiment heureux, et nous avons accumulé beaucoup de choses. Nous sommes partis avec des projets, ils nous ont aidé à les monter, actuellement on est sur la phase de coaching pour sept semaines afin de les mettre en œuvre. Nous avons des projets de développement communautaire, de leadership, et d’autre qui vont à l’endroit de la gestion du gouvernement. Donc, notre devoir est de s’impliquer pour le développement de notre pays. La diversité aussi a été l’une des leçons que j’ai pu tirer de cette formation. Nous avons pu vivre avec des personnes venant des différents pays qui ont une culture qui ne sont pas la nôtre. Donc, on a pu voir l’Afrique en miniature en cinq semaines. Et c’était vraiment quelque chose de très spécial car nous avons beaucoup appris.

Guineatin.com : avez-vous un message à lancer à l’endroit des jeunes en général et particulièrement aux femmes ?

Fatou Kéita : oui, surtout les jeunes filles. Je vous demande, que vous soyez à l’école ou après l’école, d’avoir un projet si petit qu’il soit pour se rendre utile dans la société. A l’endroit de tous les jeunes, il ne faut pas qu’ils quittent l’université et attendre l’Etat pour être employé. L’Etat ne peut pas employer tout le monde, il faut que les jeunes pensent à l’entrepreneuriat pour être autonome. L’Etat seul ne peut pas tout faire, plutôt nous devons accompagner l’Etat, sinon, nous risquons d’appauvrir l’Etat de plus. Donc chacun doit penser à son propre développement.

Entretien réalisé par Saidou Hady Diallo pour Guineematin.com

Tel : 654 416 922/664 416 922

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