Grève des greffiers : toutes les juridictions de Conakry paralysées

La grève générale illimitée, déclenchée le 08 juin dernier par les greffiers est largement suivie à Conakry. Quatre jours après le début du mouvement, les trois tribunaux de première instance de la capitale sont restés fermés ce lundi, 11 juin 2018, a constaté Guineematin.com à travers un de ses reporters.

Dans les tribunaux de Première Instance de Dixinn, Mafanco et Kaloum, une ambiance particulière règne ce lundi, 11 juin 2018. Même si les salles d’audience sont restées ouvertes, aucun procès ne s’est tenu dans ces trois juridictions. Partout, c’est le désert et un silence de cimetière. Cette situation est due à la grève des greffiers déclenchée le vendredi 08 juin 2018 pour exiger l’application de leur statut particulier pour leur permettre d’avoir de meilleures conditions de vie et de travail.

Me Mohamed Abou Camara

Sur place, on ne rencontre aucun greffier, tous ayant décidé de rester à la maison jusqu’à ce que leur revendication soit satisfaite. Et les grévistes trouvent du soutien chez l’avocat, Mohamed Abou Camara, rencontré au tribunal de Dixinn : «C’est un droit qu’ils réclament. Nous ne pouvons pas être opposés à ce que les greffiers dont les droits sont violés, réclament le respect de leurs droits. Ça nous fait mal qu’il n’y ait pas audience aujourd’hui parce que le temps de détention ne fait que se prolonger pour nos clients qui sont en détention depuis des années.

Mais on ne peut pas s’opposer à ce que les greffiers qui n’ont que le seul moyen pour réclamer l’application effective de leur statut particulier usent de ce droit. Donc, on ne peut que les accompagner, se réjouir de ce comportement de la part des greffiers. Même s’il faut reconnaître que cela nous pénalise, parce que nos clients sont en détention et ils attendent leur jugement », a déclaré l’avocat.

Un garde pénitentiaire que nous avons rencontré au TPI de Mafanco, soutient aussi la démarche des grévistes. Lui, qui s’est exprimé sous anonymat, estime que c’est le ministre de la justice qui est à la base de cette situation : « C’est un ministre qui ne respecte pas ses engagements. Cette grève a été relancée le 8 juin 2018, mais n’oubliez pas que c’est une grève qui a été suspendue depuis le 18 mai 2016.

Une suspension qui était subordonnée à la signature et l’application de leur statut particulier. C’est cette grève qui a été relancée parce que les engagements qui ont été tenus par le ministre de la justice n’ont pas été respectés. Et nous souffrons des mêmes maux que ces greffiers parce que nous aussi, jusqu’à présent, notre statut particulier n’a pas été signé », a dit cet autre acteur de l’appareil judiciaire.

Il faut dire que si les greffiers de Guinée sont divisés en deux camps opposés, ceux qui ont appelé à cette grève semblent avoir pris le dessus sur leurs adversaires. Car, le mouvement paralyse aujourd’hui la plupart des tribunaux du pays.

Saidou Hady Diallo pour Guineematin.com

Tél. : 654 416 922/664 413 227

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