Grève des enseignants : le camp Soumah répond au Gouvernement

Au lendemain de la publication d’un communiqué du Ministère de l’Education Nationale et de l’Alphabétisation, appelant les enseignants et les élèves à reprendre le chemin des classes lundi, le SLECG version Aboubacar Soumah a fait une sortie médiatique ce samedi 24 février 2018.

Les syndicalistes non reconnus par les autorités du pays, appellent de leur côté les enseignants à poursuivre la grève jusqu’à la satisfaction totale de leurs revendications, a constaté un reporter de Guineematin.com qui était sur place.

C’est une réponse du berger à la bergère que fait le SLECG dirigé par Aboubacar Soumah. Le groupe de syndicalistes à l’origine de la grève qui paralyse actuellement le secteur éducatif guinéen réplique à l’appel du Ministère de l’Education Nationale et de l’Alphabétisation, demandant aux enseignants et aux élèves de reprendre le chemin des classes lundi prochain.

« La façon de voir un objet dépend de la position de l’observateur. En période de grève, c’est le syndicat qui gère les enseignants. Nous, nous disons, tant que les 40% ne sont pas mis avec effet rétroactif, tant que le salaire du Camarade Aboubacar Soumah ne lui sera pas donné, et engager un couloir de négociation pour les 8 millions, parce que certains disent que 8 millions c’est trop pour l’enseignant même si c’est valable pour les autres. Donc il faut engager un couloir de négociation pour les 8 millions-là pour que la grève soit suspendue. Tant que les préalables-là ne sont pas remplis, nous disons au niveau du bureau exécutif national du SLECG, que la grève continue. Et nous demandons à tous les enseignants d’observer le mot d’ordre de grève, la levée ou la suspension du mot d’ordre de grève ne peuvent être faites que par le Camarade Aboubacar Soumah. Quel que soit le statut, la hiérarchie, la qualité de celui ou de celle qui va parler à la télé ou à la radio, ces déclarations-là n’engagent pas le syndicat. C’est le Camarade Aboubacar Soumah qui doit parler à la radio et à la télé, et là aussi après consultation de la base et surtout après satisfaction de nos revendications, c’est ça le sentiment des enseignants guinéens que nous avons l’honneur de représenter », a déclaré Oumar Tounkara professeur de Philosophie et deuxième secrétaire général adjoint du bureau exécutif national du SLECG version Aboubacar Soumah.

Même une simple trêve ne sera pas observée par son camp, ajoute Oumar Tounkara : « Nous n’observerons aucune trêve, nous avons fait beaucoup de grèves, les parents d’élèves en ont marre de nous, les élèves en ont marre de nous, finalement nous-mêmes nous en avons marre de nous. Donc on n’observe pas de trêve, la grève est engagée, il faut qu’on la poursuive jusqu’à la satisfaction totale de nos revendications. On ne peut pas préparer l’avenir des élèves en oubliant notre propre présent », précise-t-il.

Le syndicaliste réitère aussi la position du groupe dirigé par Aboubacar Soumah, opposé à toute idée de reprise du congrès ayant porté Aboubacar Soumah à la tête de l’organisation syndicale des enseignants. Proposition faite récemment par l’inspection générale de l’éducation et d’autres organisations comme le Patronat et une partie de la société civile. Selon le camp Aboubacar Soumah, ce congrès a respecté toutes les procédures en la matière et qu’il n’est pas question de le reprendre.

Oumar Tounkara a fustigé par ailleurs, le comportement de Dr Souleymane Sy Savané, secrétaire général du SLECG reconnu par le Gouvernement et Louis M’bemba Soumah, secrétaire général de l’USTG, organisation faitière à laquelle est affilié le SLECG : « Dr Sy Savané, lors de la grève de 2017, il a dit qu’il n’a pas besoin de la base pour suspendre la grève, il a levé unilatéralement la grève, on devait le remercier à partir de février 2017. C’est Aboubacar Soumah qui nous a dit, gardons-le compte tenu de son âge, attendons la fin de son mandat pour qu’il sorte honorablement parce qu’il est membre fondateur du SLECG, mais il a voulu sortir par la fenêtre. Donc, Louis M’bemba Soumah et Sy Savané, on avait voulu qu’ils sortent par la grande porte parce qu’ils sont fondateurs du SLECG, mais malheureusement, eux ils pensent que le SLECG est une boutique, le SLECG est une entreprise ou bien une société à eux, maintenant ils seront obligés de sortir par la petite porte », a conclu le deuxième secrétaire général adjoint du bureau exécutif national du SLECG version Aboubacar Soumah.

Le Gouvernement et les syndicalistes à l’origine de la grève des enseignants en cours maintiennent donc le bras de fer après deux semaines de cours perdues. Ce qui laisse planer l’incertitude quant à la l’issue de cette crise qui secoue l’enseignement pré-universitaire guinéen.

Alpha Fafaya Diallo pour Guineematin.com

Tél.: 628124362

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