Grincement de dents au ministère de la Justice: la garde pénitentiaire menace d’aller en grève

Me Cheick Sako, ministre de la Justice
Sékou Keïta, conseiller chargé de Communication du ministère de la Justice
Sékou Keïta, conseiller chargé de Communication du ministère de la Justice

Que deviendront les prisons guinéennes si les agents qui assurent la garde vont en grève ? La question se pose au département de la Justice, visé par un avis de grève depuis bientôt une semaine, après un rassemblement général tenu à la maison centrale de Conakry le vendredi dernier, 14 avril 2017. Selon des agents de la garde pénitentiaire qui ont contacté un reporter de Guineematin.com, c’est à cette rencontre qu’ils ont harmonisé leurs vues et formalisé leur plateforme revendicative pour exiger des autorités leur formation et équipement, leur dotation en denrées, l’élévation en grade…

Depuis, la commission suivi et discipline du personnel pénitentiaire a décidée d’annoncer une grève générale et illimitée à partir du 7 mai 2017.

Il suffit juste de jeter un coup d’œil sur les prisons de la République de Guinée pour se faire une idée des conditions de travail et de vie dégradante des agents pénitentiaires. Des fois, les néophytes peuvent même les assimiler aux prisonniers…

Au départ, certains d’entre eux avaient commencé à dénoncer de façon anonyme avant de se résoudre à faire face à leur situation. Etant peu considérés par le pouvoir, certaines nous laissent entendre qu’ils n’ont pas bénéficié de grade depuis l’arrivée au pouvoir du président Alpha Condé.

« Aucun de nous n’est gradé ! Pourtant, nous effectuons des tâches énormes. Nous montons et descendons nuit et jour avec les détenus. Nous les surveillons à la minute près ; mais, nous sommes classés dans les oubliettes. Les autorités doivent penser à nous, car tous les autres corps ont bénéficié de grade », a expliqué un de ces agents, sous le couvert d’anonymat.

Bénéficiant d’un salaire de misère, ces agents de la garde pénitentiaire sollicitent des autorités compétentes une amélioration de leurs conditions de travail et de d’existence.

C’est justement pour mieux se faire entendre au plus haut sommet de l’Etat que ces agents ont décidé d’aller en grève. Au-delà de la formation, de l’équipement du personnel pénitentiaire et de la dotation en denrées à l’image des autres corps, ils réclament des grades, la vulgarisation sans délai du statut particulier du personnel pénitentiaire et du régime juridique des établissements pénitentiaires, la mise en application de l’article 71 du statut particulier du personnel pénitentiaire, la mise à la disposition des établissements pénitentiaires de moyens logistiques et de la mise en place d’un réseau de régisseurs pour le partage des bonnes pratiques.

Saisie par la présente menace, le ministère de la justice, à travers la direction nationale de l’administration pénitentiaire (DNAP) veut trouver une issue et éviter la grève. « On avait déjà commencé à travailler sur ces éléments. Mais, quand on a été saisi, le ministère, à travers la DNAP a pris acte et des mesures sont entrain d’être prises pour la satisfaction des différents points de revendications », a notamment expliqué à Guineematin.com le conseiller du ministre chargé de communication, Sékou Keita.

A signaler que le personnel pénitentiaire conditionne la suspension de son mot d’ordre de grève par l’application intégrale de tous les points de revendications…

A suivre !

Saïdou Hady Diallo et Mouctar Barry pour Guineematin.com

Tél. : 654 41 69 22/ 621 607 907

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