Groupe D de la CAN : retour à la case départ ! Le syli, médiateur en Guinée ?

Syli nationalPresque jamais dans l’histoire de la biennale du football africain, un tel scénario ne s’était produit en phases finales de l’épreuve. Les 2 premières journées sanctionnées par des nuls parfaits. Ce qui déjouent du coup tous les pronostics et placent les 4 équipes sur le même clavier en attendant l’issue finale et décisive de la 3ème  et dernière journée.

S’il y a parmi les 4 équipes, celle qui n’a pas à rougir de ses performances, c’est bien le syli national de Guinée considéré dès après le tirage au sort comme le petit poussin du groupe. Si petit que même la lame du plus petit des couteaux n’aurait pas de peine à trancher la gorge.

Ce faisant, tous les calculs arithmétiques étaient fait sur son dos. Chacun de ses adversaires voulant solder son compte en l’expédiant au tapis. Malheureusement que les tenants d’une telle hypothèse, n’ont pas vu venir le syli national depuis la CAN 2012 à Franceville au Gabon.  Mais, ils ne savaient pas aussi que le foot est comme l’histoire. Il s’en fiche que vous vous rongiez les ongles. Et, les prétendus favoris du seul fait de leur ancienne réputation exactement comme la vieille qui, même sans crocs veut faire peur ! Et, d’ailleurs, le syli aurait pu, dans les 2 matchs, engranger les 6 points, s’il avait su gérer son précieux but contre les éléphants de Côte d’Ivoire réduits à 10 après l’expulsion de Gervinho et face aux lions indomptables du Cameroun, si la chance avait accompagné le magistral plat du pied en volé du Naby et si encore oui, il faut bien le dire, l’arbitre avait eu le courage de siffler le penalty sur la violente charge du dernier défenseur camerounais et même du gardien sur Ibrahima Sory Conté…

Syli, Ibrahima TraoréBon, il est dit que l’arbitre a la souveraineté de décision, il n’a pas sifflé le penalty que toute la presse a relayé. C’est une page à tourner pour se consacrer à la suite de la compétition, entendu que le syli, en amont comme en aval, a montré qu’il est physiquement, moralement mais surtout mentalement en forme pour s’outiller pour résister à ces bûcherons camerounais en revenant au score. Ce qui n’est pas ciseau dans de la dentelle grâce à cette frappe en pivot à la lisière de la surface de réparation du fils de son père Ibrahima Traoré.

En ouvrant aussi le score contre les ivoiriens qui dispose d’un effectif de qualité mené par l’essuie glace, Yaya Touré, le quatriple ballon d’or africain. La bande de copains qui mangent le même pain dans le creux de la main de DIEU, non je dirais plutôt pour faire plus africain, le « TON » en rappel historique de la stratification sociale du royaume Bambara de Ségou avec ses 4 444 balanzas (petit arbres ombrageux) sous le règne de Biton Koulibaly. A la nage dans le majestueux Dioliba comme à la cueillette ou alors dans les activités dans la cité, le chef du « TON », doit toujours donner le bon exemple. Ibrahima Traoré bien venu fils du Kénédougou, donc de Sikasso, le grand voisin n’a pas failli à la règle en conduisant son groupe au partage des points avec les archi favoris de ce groupe D. Eux mêmes malheureux et douloureux en confrontation directe et impitoyable au moment où le syli en découdra avec son demi- frère malien. Cet aigle qui a volé plus haut en 2004 en Tunisie et 2012 au Gabon pour lui barrer le chemin des 1/4 de finale. Et qui il ne faut pas s’en douter veut faire respecter la règle de jamais 2 sans 3, en commandant à nouveau l’espace entre le plancher du sol et le plafond du ciel. Ce qui, au regard de la détermination du syli et de la puissante et fiévreuse mobilisation des Guinéens du dedans et du dehors parait impossible. Surtout lorsque se profile à l’horizon les 1/4 de finales d’une épreuve dont Maliens et Guinéens furent finalistes en 1972 à Yaoundé aux dépens des diables rouges du Congo pour les premiers et 1976 à Addis Abeba pour les seconds, mais à la différence  que pour cette édition remportée par les lions de l’atlas du Maroc, c’est la formule de championnat qui était de règle.

Les légendes de ces années avaient pour noms Salif Kéita Domingo, Bakoroba Touré, Gigla, Cheik Fantamady Kéita, Cheik Fantamady Diallo, côté malien. Cherif, Maxime,  Sory, Tolo, Papa, Njolea, côté guinéen. Et, depuis, le Mali a mieux fait en se classant deux fois 3ème de la course en 2012 au Gabon et 2013 en Afrique du sud.

On pourrait donc dire Mali te revoilà dans le même schéma pour le duel de premiers couteaux et pour lequel le syli national de Guinée devra se tenir prêt du moment que l’autre partie entre ivoiriens et camerounais se jouera à la même heure pour éviter comme il est de coutume tout calcul.

L’impatience est grande à Bamako et à Conakry. Mais, personne n’oublie qu’au delà du football dont l’échiquier est de nos jours celui sur lequel les nations et les peuples mesurent leur puissance, il lie l’histoire la géographie et la communauté de destin entre la Guinée et le Mali. Deux poumons d’un même corps avait dit l’autre.

Bien loin de leur terre jouant sur les terres au cœur de l’Afrique, en Guinée Equatoriale, le retour à la maison se fera forcement pour 2 des 4 équipes en lice et les 2 autres continueront l’aventure. Verdict ce mercredi sur le terrain ou alors dans un chapeau de tirage en cas de copie conforme des deux premières journées.

syli national supportersLa leçon qu’on peut tirer de cette participation du syli national, c’est la capacité des Guinéens à se mobiliser dans un même élan d’unité et de solidarité nationale. Cela devrait inspirer nos gouvernants et nos opposants afin qu’ils privilégient le dialogue et la concertation dans la solution de tous les problèmes qui se posent au pays. Il n’est pas exagéré de penser que le syli pourrait même être le grand médiateur de la République. Les grandes nations ne meurent pas.

Amadou Diouldé Diallo, depuis New York pour Guineematin.com

 

 

 

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