Guinée : 2 marabouts contre une banquière qui perd 550 millions ! « L’arbre m’a dit Fatoumata… »

« Nous sommes allés en brousse la nuit. Ils ont mis le talisman sur moi sous un arbre. Directement, j’ai vu l’arbre parler. L’arbre m’a dit Fatoumata, je suis le détenteur de toutes tes chances. Nous, nous sommes des diables, et si l’être humain nous entend, il faudrait qu’il fasse tout ce qu’on lui demande. Alors, il faut enlever 33 kilogrammes de cauris, 7 tabalas, et du sang qu’on doit boire. Le lendemain, j’ai envoyé le prix de tout ce qu’ils m’ont demandé »…

Les marabouts Mamadou Coumbassa et Saliou Bah sont poursuivis pour avoir escroqué une somme de 550 millions de francs guinéens à Fatoumata Binta Diallo, banquière de profession. Saliou Bah étant en fuite, c’est Mamadou Coumbassa qui a été arrêté et mis sous mandat de dépôt depuis le 12 juin 2017. Hier, mercredi 13 septembre 2017, il a comparu au Tribunal de Première Instance de Dixinn, rapporte un journaliste de Guineematin.com qui était sur place.

Après avoir décliné son identité devant madame Fatoumata Camara, présidente du Tribunal, le prévenu a partiellement reconnu les faits qui lui sont reprochés. Il dit avoir perçu de la victime une somme de cent quatorze millions (114) de francs guinéens et non cinq cent cinquante millions (550) de francs guinéens.

Mamadou Combassa a expliqué que c’est par l’intermédiaire du marabout fugitif, Saliou Bah, qu’il a connu madame Fatoumata Binta Diallo. Selon lui, ce montant de cent quatorze (114) millions de francs guinéens était destiné à être multiplié pour elle.

« J’étais à Boké. Et, par l’intermédiaire de Saliou Bah, elle m’a envoyé le transport pour que je puisse venir à Conakry travailler ensemble avec Saliou. Elle nous a dit qu’elle veut voir ses activités prospérer pour avoir beaucoup d’argent. On lui a demandé de l’argent pour des sacrifices qu’on devrait enlever. Elle envoyait l’argent soit par Orange Money et parfois elle nous donnait main à main. Ce montant consistait à multiplier de l’argent pour elle. On a travaillé pendant un an et six mois. Et, ça restait un sacrifice de 27 millions pour que l’opération se réalise. Mais, elle a fait échouer cette opération en me mettant aux arrêts », a expliqué le marabout à la barre.

De son côté, la victime, madame Fatoumata Diallo a laissé entendre qu’elle a été maraboutée par monsieur Saliou Bah et Coumbassa à travers un talisman. « Pour la première fois, c’est Saliou Bah qui m’a dit que la façon dont mes affaires marchent, il fallait que j’enlève des sacrifices pour les maintenir. C’est ainsi qu’il a fait venir Combassa. Nous sommes allés en brousse la nuit. Ils ont mis le talisman sur moi sous un arbre. Directement, j’ai vu l’arbre parler. L’arbre m’a dit Fatoumata, je suis le détenteur de toutes tes chances. Nous, nous sommes des diables, et si l’être humain nous entend, il faudrait qu’il fasse tout ce qu’on lui demande. Alors, il faut enlever 33 kilogrammes de cauris, 7 tabalas, et du sang qu’on doit boire. Le lendemain, j’ai envoyé le prix de tout ce qu’ils m’ont demandé », a expliqué la victime.

Selon madame Fatoumata Diallo, la supercherie ne s’est pas limitée dehors, lorsqu’ils sont revenus à la maison, elle a vu son pagne se transformer en un serpent. « J’ai eu peur ; mais, Coumbassa m’a dit de ne pas avoir peur, le serpent est sous son contrôle. Depuis qu’ils ont mis ce talisman sur moi, je ne comprenais rien. Ils m’ont tout demandé et j’ai tout donné. C’est lorsque la voix m’a dit de donner le sang ou le prix du sang et que je n’avais rien sur moi, je suis allé à la DPJ pour leur montrer le numéro de Coumbassa à qui je devrais donner le sang ou le montant. Avec les agents, je l’ai appelé pour dire que j’ai trouvé le prix du sang. Ainsi, je suis allé avec eux et ils l’ont mis aux arrêts. C’est après son arrestation que je me suis senti un peu à l’aise après une année d’endurance », a révélé la banquière.

Après ces explications qui ont ébahi l’assistance, le procès a été renvoyé au 20 septembre 2017.

Nous y reviendrons !

Saidou Hady Diallo pour Guineematin.com

Tél. : 664 413 227/654 416 922

Facebook Comments Box