Le réseau routier guinéen continue son grand élan de dégradation, tant en milieu urbain qu’en milieu rural. Les routes reliant certaines préfectures semblent être oubliées. La nationale Kankan-Beyla, via Kérouané, longue de 270 kilomètres, est aujourd’hui totalement dégradée, a constaté un reporter de Guineematin.com qui s’est rendu sur place.
Pour parcourir ce tronçon dans un taxi brousse en bon état, les usagers font banalement entre 14 et 16 heures, s’ils ont un conducteur qui a aussi une expérience sur ce trajet. Aujourd’hui, si des efforts de reprofilage du tronçon Kankan-Kérouané est en train d’être fait par le génie militaire beaucoup reste à faire.
Le véritable goulot d’étranglement pour les usagers de cette nationale, c’est de Kérouané à Nionsomoridou, sur une distante de près de 76 Km. A l’heure qu’il fait, auprès du village de Djenedou, la route est déjà coupée. Pour cause ? Un camion transportant des légumes (Choux, piments, aubergines, gombos…) en provenance des zones de production de Beyla pour les marchés de Kankan et de Siguiri qui s’est embourbé dans un trou béant et profond, bloquant ainsi la circulation. Ce qui a entrainé une file indienne de camions de part et d’autre.
Les petits véhicules se sont quant à eux forgés une déviation dans la nature. Malheureusement, celle-ci ne tient plus sous l’effet du trafic et des pluies, étant déjà dégradées. Actuellement, au niveau de la commune rurale de Konsankoro à Nionsomoridou, on peut identifier déjà une quinzaine de déviations, alors que nous ne sommes qu’au mois de mai !
Interrogé sur place par un reporter de Guineematin.com, deux dames propriétaires de légumes, mais préférant s’exprimer sous couvert de l’anonymat s’indignent : « nous, avons fait deux jours à cet endroit. Or, les produits que nous avons sont périssables…ce qui ne demeure pas sans perte », dit une. Et, à l’autre d’ajouter : « si rien n’est fait, c’est la misère pour les courtiers et pour les producteurs. Beyla et environnant est une zone de production importante pour la Guinée ; alors, si cette zone est coupée du reste du pays, cela est catastrophique ».
Enfin, même les Kia Motors, réputés être des véhicules adaptés à ce paysages, payent actuellement les frais de dégradation cette route.
SOS donc pour le tronçon Kérouané-Nionsomoridou.
De retour de Nionsomoridou, Mamadou Sounoussy Diallo pour Guineematin.com
Quelques images
