« Guinée : la torture et l’impunité de ses auteurs perdurent », dénonce la LIGUIDHO

Khalifa Gassama Diaby, ministre de la Citoyenneté et de l'Unité nationale
Khalifa Gassama Diaby, ministre de la Citoyenneté et de l'Unité nationale
Khalifa Gassama Diaby, ministre de la Citoyenneté et de l’Unité nationale

« J’ai été torturé dans des conditions particulièrement inhumaines aux Brigades anti-criminalité (BAC) n˚4 et n˚8 de Bambéto et de Kakimbo puis placé sous mandat de dépôt, le 16 mars 2016, malgré mes aveux obtenus sous l’effet de la torture », s’est exprimé en fondant en larmes, Monsieur I. D. BARRY rencontré à la Maison centrale de Conakry, le 26 avril 2016, par la Ligue Guinéenne des Droits de l’Homme (LIGUIDHO).

La Guinée est partie à la Convention contre la torture et autres peines ou traitements cruels, inhumains et dégradants, depuis le 10 octobre 1989. Mais, le pays n’a ni défini ni incriminé la torture dans le Code pénal en vigueur. Un projet de loi portant Code pénal incrimine désormais la torture mais n’est pas encore adopté par l’Assemblée Nationale.

Monsieur I.D. BARRY victime d’actes de torture dont le film posté sur les réseaux sociaux en avril 2016 a provoqué un tollé général, a, par l’organe de la LIGUIDHO, déposé une plainte contre les éléments de la BAC n˚4 et n˚8 de Bambéto et de Kakimbo auprès du parquet du Tribunal de première instance de Dixinn (Conakry II), depuis le 9 mai 2016.

Cette plainte a été transmise, pour enquête, à la Brigade des Investigations Judicaires (BIJ) de Matam, communément appelé PM3. Mais, les enquêtes piétinent toujours.

La LIGUIDHO se réjouit des sanctions administratives prises à l’encontre de douze (12) des suspects notamment leur suspension de leurs fonctions, le 26 avril 2016.

Toutefois, la LIGUIDHO s’inquiète de la lenteur excessive savamment entretenue dans les enquêtes préliminaires et demande au parquet du Tribunal de première instance de Dixinn de dessaisir la BIJ et d’ouvrir une information judiciaire à travers la saisine d’un juge d’instruction afin qu’un procès juste et équitable puisse se tenir dans les meilleurs délais.

Car, en dépit du cadre juridique actuel, la Guinée reste liée par ses engagements internationaux contenus dans les instruments juridiques de protection des droits de l’Homme.

C’est pourquoi, à l’occasion de la journée internationale pour le soutien aux victimes de la torture célébrée le 26 juin de chaque année, la LIGUIDHO exprime sa solidarité avec les centaines de milliers de victimes de torture et les membres de leur famille dans le monde entier et leur témoigne son soutien tout en leur promettant que justice leur sera rendue un jour. La torture étant considérée comme un crime de droit international et imprescriptible.

Communiqué de la ligue guinéenne des droits de l’Homme (LIGUIDHO)

 

Facebook Comments Box