Hajj 2017 : « il y a eu un blocage pendant un mois et demi », dit le président de la commission d’organisation (interview)

Comme annoncé par une de nos précédentes dépêches, monsieur Ansoumane Condé, Ministre Conseiller à la présidence de la République et président de la commission d’organisation du hajj 2017 a accordé une interview exclusive à Guineematin.com dans la soirée d’hier, en présence du nouveau secrétaire général des Affaires religieuses (à droite sur la photo ci-contre). Outre le cas des 7000 fidèles musulmans qui doivent se rendre aux lieux saints de l’islam cette année et de la compagnie retenue pour cette opération, nous avons échangé sur les dispositions mises en place par la commission d’organisation pour un bon déroulement du pèlerinage.

Décryptage !

Guineematin.com : Bonjour monsieur le ministre. Où en est-on sur les préparatifs du hajj de cette année ?

Le ministre Ansoumane Condé : merci ! Les choses avancent, peut-être pas de la façon qu’on aurait voulu ; mais, globalement, ça se passe bien. Parce que nous estimons que nous serons dans le calendrier du respect du départ du premier convoi des pèlerins guinéens. Aucune action humaine ne va sans difficultés ; certes il y a eu des difficultés, mais il y a eu aussi des facilités. Une des difficultés que nous avons cette année, c’est la question de la sélection de l’avionneur qui doit transporter les pèlerins. On a été confronté aux dispositions de convention entre l’Arabie Saoudite et notre pays qui ne dispose pas d’avions, de compagnie aérienne propre.

Donc, les saoudiens nous ont fait savoir qu’il leur revenait de facto d’assurer le transport des pèlerins guinéens. Alors, ça nous a opposé. Vers la fin, on était d’accord ; mais, à Quelles conditions ? Il fallait s’entendre sur les conditions. C’est là où on ne s’est pas entendu, il y a eu un blocage pendant un mois et demi.

Mais, au finish, avec les bonnes relations entre les deux pays et surtout au niveau des décisions politiques entre le chef de l’Etat qui en a parlé personnellement au prince héritier saoudien et ce dernier a donné son accord de principe. Bon, ça a pris quelques semaines de plus, le temps qu’on ait la formalisation de la réaction positive. Donc, ça, nous a beaucoup retardés dans notre calendrier parce qu’on n’était pas certain de disposer et eux ils nous opposaient des dispositions légales qui n’étaient pas du tout faciles à contourner. Et, par la grâce de Dieu, avec la bénédiction de tous les Guinéens, ça a fini par se régler ; une fois encore grâce à l’intervention du chef de l’Etat qui, l’an passé déjà grâce à son intervention, a permis à la Guinée de reprendre un peu plutôt que prévu le chemin du pèlerinage par les Guinéens. Et, cette année, quand on a été bloqué sur cette question, il a fallu une décision au niveau le plus élevé (donc politique) pour qu’on puisse sortir. Et, depuis, nous nous sommes attelés aux autres aspects de l’organisation du pèlerinage, en étroite collaboration avec monsieur le secrétaire général des Affaires religieuses et tous ses collaborateurs, ainsi que d’autres personnes ressources. Donc, c’est un effort collégial et surtout aussi avec l’implication des agences privées.

Guineematin.com : quelles sont les agences de voyage qui ont été retenues cette année ?

Le ministre Ansoumane Condé : il y a plusieurs agences qui sont retenues pour cette année ; mais, elles sont constituées en groupements, compte tenue de beaucoup de choses. Il y a 13 groupements d’agences de voyage qui ont été autorisées cette année à pouvoir recruter des candidats pèlerins et à organiser leur pèlerinage aux lieux saints de l’islam.

Guineematin.com : quelle est la compagnie aérienne retenue cette année ?

Le ministre Ansoumane Condé : la compagnie aérienne qui a été retenue cette année est Turkish Airlines. C’est elle qui doit assurer le transport aller-retour des pèlerins guinéens aux lieux saints de l’islam.

Guineematin.com : peut-on connaître la date du départ du premier convoi ?

Le ministre Ansoumane Condé : In challah, par la grâce de Dieu, ce mercredi 9 août 2017, le premier convoi doit quitter le sol guinéen pour arriver au petit matin à Médine, en Arabie Saoudite. Donc, nous estimons pouvoir relever ce défi pour le premier départ du convoi guinéen.

Guineematin.com : c’est à qu’elle heures et ils seront combien ?

Le ministre Ansoumane Condé : ils doivent bouger à 21 heures 30′. D’ailleurs, nous profitons de l’occasion pour passer cette information, nous allons diffuser le communiqué ce soir sur les antennes de la RTG. Mais, on profite aussi des sites et des opérateurs de téléphonie pour pouvoir envoyer la liste des pèlerins qui sont concernés par les formalités de pré-enregistrement et de départ demain. Il y a 270 qui doivent partir. Donc, ils sont conviés à se présenter à l’esplanade de la grande mosquée Fayçal pour les formalités de pré-enregistrement et de départ. De là-bas, directement, ils vont les envoyer à l’aéroport pour attendre leur vol.

Guineematin.com : le nombre est généralement limité. Cette année, combien de pèlerins doivent se rendre aux lieux saints de l’islam ?

Le ministre Ansoumane Condé : au départ, les autorités saoudiennes nous avaient autorisés à envoyer neuf mille (9000) pèlerins. Mais, au constat de la réalité, on s’est rendu à l’évidence qu’on sera entre six mille (6000) et sept mille (7000). Mais, le quota, après de larges concertations entre la commission nationale d’organisation, le secrétariat général des affaires religieuses, les agences privées, on est passé de neuf mille (9000) à sept mille (7000). Globalement, c’est le chiffre qui a été maintenu par les autorités saoudiennes. Donc, on est dans le processus de recrutement, on va voir si on arrivera ou si on n’arrivera pas.

Guineematin.com : monsieur le président, une fois sur les lieux saints de l’islam, les pèlerins guinéens sont souvent confrontés à d’énormes difficultés. Vous à votre niveau, qu’elles sont les dispositions prises pour que tout se passe bien là-bas ?

Le ministre Ansoumane Condé : je vais intervenir sur cet aspect en donnant un avis beaucoup plus personnel. Je dis qu’un pèlerinage, ça ne doit pas se faire avec trop de facilités. Il faut s’attendre à beaucoup plus de difficultés et être surpris par les facilités. Je souhaite que les pèlerins aient un mental fort. Quand vous allez pour abdiquer un péché de cinquante ans, de quarante ans, de trente ans, on ne peut pas le faire en mangeant des poulets ou en dormant. Même sans le pèlerinage, quand vous vous déplacez, vous allez ailleurs qui n’est pas chez vous, il y a un besoin d’adaptation rapide dans certaines situations. Donc, les principaux éléments de facilités, c’est le logement, la nourriture et le déplacement sur le sol saoudien. Et, les dernières mesures prises par les saoudiens ont été de contractualiser ces principales activités avec des personnes morales qui sont les entreprises saoudiennes. Donc, ça c’est pour éviter que les pèlerins soient surpris par certaines choses. Parce que d’habitude, quand les pèlerins arrivent, surtout les vrais pèlerins, l’argent qu’ils ont en poche, surtout qu’ils n’ont pas l’habitude de voir un achalandage comme ils le voient à la Mecque, ils se mettent à dépenser leur argent ; et, des fois, ils sont en cours d’argent même pour se nourrir. Heureusement pour la Guinée, depuis deux ans (mais depuis quelques années pour les autres pays), la restauration est contractualisée avec des professionnels saoudiens pour que quelque soit le temps du pèlerin aux lieux saints de l’islam, ils ne souffrent pas de manque de manger, de manque de nourriture. Donc, quand je dis vrais pèlerins, ce sont ces personnes qui n’ont même pas eu la chance de venir dans une préfecture à plus forte raison faire un vol à l’international. Il y a d’autres qui jurent d’aller une seule fois à la Mecque ; mais, il y a d’autres qui sont pèlerins, ils sont allés à la Mecque plusieurs fois, mais ils vont se promener à travers le monde. Je ne dis pas que c’est des faux pèlerins ; mais, ce sont des pèlerins qui peuvent se passer.

Guineematin.com : quelle est la nouveauté du hajj de cette année ?

Le ministre Ansoumane Condé : la nouveauté de ce hajj, je préfère ne pas tellement parler de ça d’abord, qu’on arrive au bilan, je ne veux pas anticiper. Il y a ce que nous visons, il y a ce qui va se réaliser. Je préfère qu’on en parle au terme du pèlerinage et que le public et les pèlerins eux-mêmes en parlent.

Guineematin.com : quelle est la date prévue pour le départ du dernier convoi ?

Le ministre Ansoumane Condé : la date qu’on a avec l’avionneur est le 20 août. Mais, au nombre des pèlerins actuels, il se peut que d’autres puissent effectivement verser et qui se feront inscrire et qui auront rempli toutes les conditions. Ainsi, on peut atteindre 7 000 comme on peut avoir moins de 7000 pèlerins. Donc, il peut y avoir 17 ou 20 convois. Mais, la date prévue sur papier, c’est le 20 août 2017.

Guineematin.com : Un dernier mot ?

Le ministre Ansoumane Condé : un dernier mot, c’est d’abord avec le secrétariat général des affaires religieuses. Nous voudrions remercier les guinéens qui ont fait confiance aux agences pour s’inscrire auprès d’elles cette année pour accomplir ce pilier de l’islam. C’est leur dire que nous mettrons tout en œuvre pour que leur pèlerinage se passe dans les meilleurs conditions. C’est ça notre mission en faite. La commission nationale d’organisation auprès du secrétariat général aux affaires religieuses, c’est d’essayer de recenser toutes les difficultés et essayer d’apporter des solutions à ces difficultés pour que les pèlerins puissent se sentir de mieux en mieux.

Guineematin.com : merci monsieur le ministre.

Le ministre Ansoumane Condé : merci à vous aussi.

Entretien réalisé et décrypté par Ibrahima Sory Diallo pour Guineematin.com

Tél. : (00224) 621 09 08 18

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