Dans le cadre de la poursuite de ses activités à l’occasion du mois de la femme, l’ONG Femme développement et droits humains en Guinée (F2DHG) a organisé hier, vendredi 10 mars 2017, une importante activité au Centre Sogué des aveugles et mal voyants, située dans l’enceinte de la cité solidarité de Taouyah. Plusieurs sujets ont marqué la rencontre, notamment une conférence-débat sur l’autonomisation des filles et un don de matériel au centre, a constaté le reporter de Guineematin.com qui a assisté à cet évènement.
C’est en présence de plusieurs personnalités issues de l’administration publique, des institutions de défense des droits humains, des forces de défense et de sécurité et des hommes des médias que s’est tenue cette rencontre.
Prenant la parole, la directrice du centre Sogué des aveugles et mal voyants a souhaité la bienvenue à tous les invités avant de remercier l’ONG F2DHG d’avoir pensé à son école en ce mois de la femme.
Pour sa part, la présidente de l’organisation a d’abord rendu un hommage mérité aux pionnières de la lutte des femmes en Guinée pour l’émancipation avant de faire l’état des lieux du non respect de l’égalité entre hommes-femmes au niveau du gouvernement et à l’Assemblée nationale.
« L’objectif du millénaire pour le développement a pour objectif 50-50 à l’horizon 2030. En Guinée, certes des efforts sont entrain d’être fait, mais beaucoup de choses restent encore à faire. Le 04 janvier 2016, le président Alpha condé a mis en place un gouvernement de 31 membres dont sept femmes seulement. A l’Assemblée nationale, le quota peine à être respecté, 25 femmes sur 114 députés. C’est le lieu pour moi de rendre hommage à Hadja Fatou Camara, première femme ministre, mais qui a été fusillée au temps de feu Ahmed Sékou Touré. A Jeanne Martin Cissé, première femme à présider le conseil de sécurité des Nations Unies qui nous a malheureusement quitté en mois de février et à la petite Koumba Touguino, morte suite à l’excision à Poropara », a cité la présidente de l’ONG F2DHG, Madame Moussa Yéro Bah.
Par la suite, la journaliste et activiste des droits humains a dénoncé le recule de la Guinée dans la lutte contre la violence faite aux petites filles. « Les chiffres ne sont pas élogieux pour la Guinée dans les rapports des institutions internationales. L’excision par exemple, la Guinée occupe le second rang après la Somalie. 97% des filles âgées de 14 à 49 ans ont subit la mutilation génitale, 92% sont victimes de violences de tout genre sans oublier le mariage précoce », a déploré madame Moussa Yéro Bah.
La conférence débat qui avait pour thème, l’autonomisation des femmes a été animée par la directrice du journal Dounet Magazine. Fatou Keita a, à travers son expérience, appelé les femmes à la prise de conscience et au combat pour l’autonomisation, gage de tout respect et considération.
Participant aux débats, le lieutenant colonel Mamadou Alpha Barry a dit que la femme n’obtiendra jamais l’égalité sur un plateau d’or. Selon lui, seuls la détermination, le courage, la persévérance et la patience pourra donner aux femmes ceux dont elles rêvent.
En Outre, le porte parole de la gendarmerie nationale s’est insurgé contre les jeunes filles qui ternissent l’image de la femme en passant leurs temps dans les hôtels, les bars et les boîtes de nuit.
Après un débat houleux, c’est le ministre de la Citoyenneté, des droits de l’Homme et des libertés publiques, Gassama Diaby qui a prononcé le dernier mot. Le ministre a demandé aux femmes victimes de violences de briser le tabou en allant vers la justice pour dénoncer les auteurs.
Par ailleurs, monsieur Gassama Diaby a promis d’impliquer le gouvernement dans la proposition des lois permettant aux autorités de s’auto saisir face aux violences faites aux femmes.
La rencontre a été clôturée par la remise des satisfecits par l’ONG F2DHG aux personnes qui ont activement participé à la défense de la femme guinéenne et la remise d’un important lot de matériel didactique et sportif au centre Sogué des aveugles et mal voyants de Guinée.
Mouctar Barry pour Guineematin.com
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