Insalubrité : les plages de Conakry transformées en dépotoirs d’ordures

Suite à leur fermeture qui dure depuis plus trois ans, les plages de Conakry sont devenues des dépotoirs de déchets. Toutes sortes d’ordures ménagères sont déversées au quotidien sur ces bordures de mer qui étaient des lieux de distraction par excellence des jeunes de la capitale, a constaté un reporter de Guineematin.com qui s’est rendu sur place.

C’est sur la plage Rogbanè, située dans le quartier Taouyah, que le constat est le plus alarmant. Sur le terrain, la situation insalubre saute aux yeux. Les déchets de toutes sortes longent toute la bordure de mer. Pourtant, il y a quelques années, cette plage attirait du grand monde, particulièrement des jeunes qui allaient se recréer sur les lieux. Mais, c’est aussi là que 33 jeunes ont péri (18 filles et 15 garçons) dans la nuit du 29 juillet 2014 dans une bousculade au moment où un concert géant se tenait sur les lieux. Suite à ce drame, les autorités du pays ont décidé de fermer toutes les plages jusqu’à nouvel ordre pour des raisons de sécurité. A l’époque, ces bordures de mer étaient toutes bien aménagées et employaient chacune plus d’une dizaine de personnes en moyenne.

Près de trois ans et demi plus tard, la réalité sur le terrain est loin d’être reluisante. Seuls quelques enfants des quartiers environnants s’y rendent pour jouer et se baigner dans une eau d’une saleté inquiétante et à côté des ordures qui jonchent ces bordures de mer.

Espoir ; puis, désillusion !

Il y a un an, les gestionnaires des plages avaient eu un espoir de pouvoir reprendre leurs activités sur les lieux. Nouvellement nommé gouverneur de la ville de Conakry, le général Mathurin Bangoura avait alors annoncé la réouverture imminente de toutes les plages de la capitale. « C’était une bonne nouvelle que le gouverneur avait annoncée. Vraiment, on était sur la dynamique d’espoir ; mais, jusque-là, on attend impatiemment la concrétisation de cette annonce », témoigne Mohamed Lamine Sylla, administrateur général de la plage Rogbanè.

D’ailleurs, M. Sylla se rappelle que suite à cette annonce du général Mathurin Bangoura, les gestionnaires des plages avaient assaini les lieux et travaillé sur un plan de sécurité qu’ils avaient remis au gouverneur. Ce dernier, en compagnie de ses collaborateurs, avait alors amélioré ce travail pour le remettre au président de la République afin d’avoir l’aval de ce denier pour la réouverture des plages. Mais, selon notre interlocuteur, le dossier est resté bloqué au niveau de la Présidence. « Nous sommes vraiment dans l’impatience et nous demandons au chef de l’Etat d’avoir l’amabilité de nous autoriser à rouvrir enfin les plages de la capitale », plaide l’administrateur général de la plage Rogbanè.

Fêtes de fin d’année sans plages à Conakry

C’est la quatrième année successives que les fêtes de fin d’année sont célébrées à Conakry sans que les habitants ne puissent se rendre sur les plages de la capitale guinéenne. Pour bien se distraire et profiter de l’air pur, beaucoup de jeunes sont obligés donc de se rendre sur les Îles de Loos. Des déplacements plus coûteux et surtout plus risqués. Mais, pour le moment, c’est la seule option possible pour les amoureux des bordures de mer. Quant à la non-réouverture des plages de la capitale, on nous apprend que seule la Présidence de la République peut en donner les raisons.

En attendant, beaucoup de riverains de ces lieux en profitent pour y déposer leurs ordures sans se soucier des conséquences que cela pourrait engendrer sur le plan environnemental.

Alpha Fafaya Diallo pour Guineematin.com

Tél. : 628124362

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