Insécurité à Conakry : un colonel à la retraite victime d’une attaque à main armée

Une attaque à main armée a eu lieu dans la matinée de ce mardi 5 septembre 2017 à Entag-Fassa, dans la commune de Matoto. C’est le domicile du Colonel à la retraite, Abdoulaye Sylla, qui a été visé par deux personnes habillées en tenues policières et lourdement armées. Le colonel et un de ses locataires ont été blessés par balles, des biens emportés, rapporte le journaliste de Guineematin.com, qui s’est rendu au domicile de la victime quelques heures après les faits.

Selon les témoignages recueillis sur place, c’est aux environs de 5 heures 50 minutes que ces deux hommes se sont introduits au domicile de cet ancien cadre de l’armée de l’air. De notre constat à notre arrivée à 9 heures 35 minutes, les impacts de balles étaient visibles sur les murs du bâtiment tout comme des vitres cassées. Des traces qui montrent la brutalité de cette autre attaque sur les paisibles citoyens dont le domicile est situé à quelques encablures de la CIMIS numéro 4 d’Entag.

Interrogée sur place par Guineematin.com, madame Habibatou Bangoura, médecin en situation de synthèse au CHU de Donka et petite fille de monsieur Sylla utilisée comme bouclier, a été la première à voir vu les bandits. Selon elle, comme d’habitude, c’est en allant au service qu’elle a croisé les bandits à la lisière du portail.

« Je sors très tôt pour éviter les embouteillages. Donc, en sortant aujourd’hui vers 6 heures pile, j’aperçois deux personnes qui foncent vers moi. En faisant marche arrière, ils se précipitaient pour venir vers moi. Je suis tombée par peur, eux ils ne faisaient que tirés. Ils ont pris mon sac qui contenait mon téléphone et de l’argent, ensuite ils sont allés vers la maison des locataires, ils ont pris argent et téléphones. Comme ils étaient occupés à dépouiller les voisins, moi j’ai fui pour rentrer dans la maison principale pour fermer. Mais, ils ont défoncé la porte et sont rentrés pour nous dire que si on ne donnait pas l’argent et les téléphones, qu’ils vont nous tuer tous. Après, ils m’ont pris pour que je les raccompagne dehors. C’est en sortant qu’ils ont tiré sur mon grand père qui n’a pas voulu répliquer car j’étais en ce moment dans la main des bandits », a expliqué Habibatou Bangoura.

Elle a par ailleurs précisé que son grand père a eu des blessures frontales et est actuellement sous soins intensifs à l’aviation militaire.

Également interrogée par Guineematin, madame Sylla Macissé Bangoura, épouse du Colonel a dit qu’elle a été alertée par sa petite fille de la venue des bandits alors qu’elle s’apprêtait à faire sa toilette. « Dès qu’on a été alerté, ma coépouse et tous les enfants sont venus vers moi, d’autres sont entrés sous le lit. Le bonhomme est rentré, ils étaient deux : un avait la cagoule, l’autre n’avait pas de cagoule. Ils m’ont dit de faire sortir l’argent. Je leur ai dit que je suis opérée, je n’ai pas d’argent. Ensuite, ils ont pris mon sac, mes téléphones. Après, ils ont dit à ma petite fille et à ma coépouse de se lever pour aller leurs montrer l’argent. Ils sont entrés dans la chambre de ma coépouse. Celle-ci a pris de l’argent, 400 mille francs guinéens et des bijoux pour leur donner (…). Je demande à l’Etat de renforcer la sécurité car ceux qui sont venus aujourd’hui étaient habillés en tenue de police, les armes qu’ils avaient, étaient des armes de guerre », a-t-elle déploré.

Très en colère, madame Salematou Keïta, présidente du conseil de quartier Fassa, dénonce le manque de promptitude des agents de défense et de sécurité. Selon elle, cette attaque est la sixième du genre. « Nous, on ne voit pas l’importance de la présence de la CIMIS et de la gendarmerie ici. Parce que chaque jour, il y a des attaques à mains armées ici. C’est pourquoi on essaie d’organiser des jeunes pour qu’on ait une heure de sommeil. On ne sait pas quoi faire maintenant, les agents là ne font que dormir dans les bureaux alors qu’ils sont payés pour assurer notre sécurité. Comment comprendre que nous soyons attaqués à 6 heures et qu’il n y ait pas de réaction des policiers. Je sais que ces bandits là sont en complicité avec les gens de l’armée sinon où ils prennent ces armes de guerre ? », s’est-elle interrogé.

La présidente du conseil de quartier de Fassa a lancé un message clair aux services de défense et de sécurité : « Fassa est grave, Fassa est devenu dangereux, Fassa est devenu le nid des bandits. On ne peut pas accepter cela. Il faut que la CIMIS se réveille. Le commandant me voit, tout le monde me connait ici, ils doivent nous aider pour vraiment sauvegarder nos biens et nos âmes », a-t-elle lancé.

Ibrahima Sory Diallo pour Guineematin.com

Tél. : (00224) 621 09 08 18

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