Kaloum : marche contre les médecins de Donka et Ignace Deen qui ont laissé mourir une femme en grossesse

Donka, Ignace Deen, des femmes manifestent Des centaines de femmes étaient dans les rues de Kaloum ce matin du jeudi 5 mars 2015. L’objectif de cette marche était de dénoncer le comportement inhumain de certains médecins guinéens, particulièrement ceux de l’hôpital national Donka où une femme a accouché à même le sol avant de rendre l’âme par manque d’assistance, la nuit du samedi 28 février au dimanche 1er mars 2015.

Pour rappel, Salematou Camara, accompagnée de son mari, a commencé par Ignace Deen où elle a été « refoulée » avant de terminer sa vie à Donka par le refus le personnel médical de ce CHU qui invoquait le manque de matériel.

Quelques jours après cette grave situation, les autres femmes de Guinée, potentielles victimes de ces mêmes pratiques qui gangrènent le pays, ont décidé de marcher pour exiger des sanctions contre les responsables des deux plus grands hôpitaux du pays : Donka et Ignace Deen.

Rencontrée par Guineematin.com à la devanture de l’hôpital Ignace Deen,  Fatoumata Yanssané, porte-parole des femmes manifestantes a voulu attirer l’attention du monde entier sur la manière dont les femmes sont traitées en Guinée.  « Nous sommes là pour montrer au monde entier ce qui se passe en Guinée. Les femmes ne sont pas bien entretenues, il faut que la justice soit faite… »

Une autre femme qui a voulue gardée l’anonymat  demande à ce que la gratuité de la césarienne soit supprimée si c’est la seule manière de protéger la vie des femmes, car dit-elle, les femmes en ont vraiment souffert.

Aussitôt arrivée sur les lieux, madame la présidente de la délégation spéciale de Kaloum, M’mah Khadi Sylla, a promis aux manifestantes de ne ménager aucun effort pour que la justice soit faite. S’expriment dans la langue locale, sousou, M’mah Khadi Sylla a demandé le calme et de laisser la justice  faire son travail.

« Restez tranquille, je vous promets que nous allons éclairer cette affaire. Depuis le dimanche dernier, nous ne sommes pas restés les bras croisés. On a mené nos investigations et on a déjà suspendu l’équipe médicale qui était en garde cette nuit. On vous garantit qu’il y aura justice pour cette pauvre femme. Ayez confiance en nous, on a pris les dispositifs, tous les médecins qui étaient ce jours en garde serons renvoyés, on vous le promet. Ils sont déjà renvoyés. Et, au moment même où je vous parle, ils sont à la Direction de la Police Judiciaire pour être auditionnés…», disait la présidente de la délégation spéciale.

El hadj Oumar Bouré,  chef de quartier de Boulbinet a pour sa part lancé un appel aux femmes « de rester vigilantes pour ne pas être récupérées par les politiciens’’ avant de donner une somme d’argent aux femmes manifestantes pour leurs transports…

« Il y a certaines personnes qui sont contre le président Alpha Condé qui a  instauré la gratuité de la césarienne dans les hôpitaux. C’est la raison pour laquelle ils font du n’importe quoi dans les hôpitaux. Ils salissent l’image du président Alpha Condé. Rentrez chez vous, il y a certains qui vont transformer ce que vous êtes en train de faire aujourd’hui en mal, ne  vous laissez pas faire. Il ne faut pas que vont vous fassiez récupérer. Soyez vigilantes… », a notamment dit le chef du quartier de Boulbinet.

A rappeler que ces femmes manifestantes qui voulaient aller jusqu’à la présidence de la République ont fini par aller chez le mari de la défunte Salématou Camara.

De retour de Kaloum, Aïssatou Diallo pour Guineematin.com

Tél. : 621 82 08 53

 

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