Kankan : les occupations des élèves pendant cette grève des enseignants

Il y a de cela trois semaines depuis que la ville de Kankan est entrée dans le mouvement de grève déclenchée par le SLECG dirigé par Aboubacar Soumah. Depuis, toutes les écoles publiques de la préfecture sont fermées. Certains élèves mettent donc cette période de crise au sein du secteur éducatif à profit pour faire d’autres activités génératrices de revenus, a constaté le correspondant de Guineematin.com sur place.

Depuis quelques semaines, le nombre de vendeurs à la sauvette a augmenté au grand marché de Kankan. Parmi ces vendeurs ambulants, beaucoup sont des élèves qui profitent de l’arrêt des cours dans les écoles pour chercher de l’argent. Ils vendent de l’eau glacée et d’autres articles de faible valeur. « C’est notre maîtresse qui nous a dit de rester à la maison. C’est pourquoi, je suis venu revendre les éventails. Moi, je demande aux enseignants de s’entendre avec les autorités pour une sortie de crise », témoigne Mamadi Kourouma, élève de 6ème année à l’école privée de Kankan Koura, que nous avons rencontré sur ce marché.

Aboubacar Traoré, élève de 7ème année au collège Marien N’Gouaby, vend aussi des vêtements dans le grand marché de Kankan. Et, le jeune homme indique qu’il pratique cette activité pour ne pas rester à la maison sans rien faire : « Je revends les habitants pour ne pas rester assis sans rien faire. Ce que moi je vois, l’Etat n’a qu’à augmenter le salaire des enseignants pour qu’on puisse reprendre le chemin de école », lance l’élève.

De son côté, Aïssata Sangaré, élève de 8ème au lycée 03 avril de Kankan, fait la couture depuis le début de la grève des enseignants. Assise derrière la machine de couture, elle sollicite une sortie de crise rapide. « Ça fait trois semaines que nous n’allons pas à l’école, les autorités doivent s’entendre avec les syndicalistes pour que nous reprenions les cours, sinon cette situation n’est pas bonne pour nous les élèves », a-t-elle fait remarquer.

Il faut signaler que la rencontre entre le président de la République et camp Aboubacar Soumah avait suscité un grand espoir de sortie de crise à Kankan. Mais vu l’allure des négociations engagées entre la commission mise en place par le chef de l’Etat et les syndicalistes, cet espoir commence à laisser place à la désillusion totale, à tel point que certains redoutent une année blanche.

De Kankan, Abdoulaye N’koya SYLLA pour Guineematin.com

Facebook Comments Box