Kankan, Siguiri, Kérouané, Mandiana, Kouroussa : le gouverneur dénonce les violences dans sa région

Nawa Damey, gouverneur de Kankan
Nawa Damey, gouverneur de Kankan
Nawa Damey, gouverneur de Kankan

Dans la matinée de ce mardi 14 juin 2016, le gouverneur de la région administrative de Kankan, Nawa Damey, a conféré avec l’ensemble des catégories socioprofessionnelles de sa  circonscription  territoriale dans la salle polyvalente de Hochimen de Kankan, a constaté sur place Guineematin.com, à travers son correspondant local.

Le but de ce meeting était de sensibiliser et d’éduquer la population de Kankan devant l’éternel problème de violence dans sa région. Pour atteindre son objectif et sa cible Nawa Damey a mobilisé l’ensemble des cadres régionaux, préfectoraux, communaux, sous-préfectoraux, les services de sécurité et de défense, les chefs des quartiers, les religieux, les notabilités, la jeunesse, les femmes, les acteurs politiques et de la société civile.

Selon le gouverneur, son message ne vise pas seulement la préfecture de Kankan, mais il a voulu s’adresser à toute la région où les évènements de ces derniers temps ont sérieusement mis en cause l’autorité de l’Etat.

Le gouverneur a ainsi égrainé le long chapelet des violences qui ont émaillé les différentes localités de sa région :

1)- A Siguiri, il a décrit la bastonnade à sang dont a été victime le Président de la délégation spéciale et les actes de vandalisme de son domicile

2)- A Kérouané, ce sont des jeunes révoltés qui ont fermé les portes de la mairie et intimé le maire à ne pas y mettre pieds.

3)- A Mandiana, après des cas de viols et assassinats, les populations sont allées s’attaquer à une catégorie de la population de surcroit en majorité des ressortissants de la Guinée forestière où ils ont tout cassé. La population s’est donc rendue justice à sa façon.

4)- A Kouroussa, c’est l’extirpation des prisonniers suivie de leur assassinat de la manière la plus sauvage ce qui n’honore pas notre pays…

Dans cette région, chaque fois qu’une décision est prise, les gens se lèvent et se révoltent pour dire qu’ils ne sont pas d’accord, saccagent et détruisent tout. A l’heure actuelle, c’est Kankan qui est en ébullition avec la population de Makanon qui a coupé la route nationale Kankan-Kisssidougou pour des questions d’humeur.

Pire, dans la salle d’audience de la cour d’appel de Kankan, des mécontents se sont attaqués aux magistrats (procureur, juges, jurés) et a voulu les lyncher parce qu’ils n’étaient pas contents. Des propos incendiaires sont entendus de toute part, a notamment rappelé le gouverneur de région.

« Nous, en tant qu’administrateur, notre rôle, c’est d’impulser les actions de développement. Mais, nos actions se résument toujours à la résolution des conflits et le redéploiement des forces de sécurité, au point que, des fois, nous en manquons, car les violences jaillissent de partout, ce qui ne rassurent pas les partenaires », a regretté Nawa Damey.

Le gouverneur est revenu sur les attaques des citoyens contre le Président de la République, suite au discours de ce dernier le 28 mai dernier au siège du RPG arc-en-ciel à Conakry. Pour Nawa Damey, c’est seulement en Guinée qu’on peut s’attaquer le président de la République…

Le gouverneur de Kankan est aussi revenu sur les parties de promesses faites par le Président Alpha Condé dans son discours en louant cet effort de développement. Sur les parties qui fâchent dans le discours du Président, Nawa Damey a dit que le débat est clos : « Car, il ne peut s’insulter ! Et, il a dit qu’il faut être fou et imbécile pour insulter les cadres malinkés ».

Le gouverneur de la région administrative de Kankan s’est prononcé sur le rôle des médias à Kankan. Selon lui, « lorsqu’on écoute les radios locales, on a l’impression qu’on est à la fin du monde ! », a-t-il dit, menaçant de fermer toute radio qui sera en infraction.

Enfin, concernant les préfets, Nawa Damey a regretté que ces derniers ne parviennent pas à s’occuper des problèmes de développement, tout en précisant qu’il n’est pas prêt à perdre son poste à cause de quelqu’un, comme ce fut le cas du préfet de Forécariah…

De Kankan, Mamadou Sounoussy Diallo pour Guineematin.com

 

 

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