Kolènda (Siguiri) : le village déserté après le lynchage d’un agent de sécurité

Au lendemain de l’assassinat d’un agent des eaux et forêts de Faranah à Kolènda, dans la préfecture de Siguiri, le village s’est complètement vidé de ses habitants. Les citoyens qui se sont rendus compte que la victime est un agent de sécurité, ont tous fui la localité par peur d’être arrêtés, a constaté le correspondant de Guineematin.com à Siguiri qui s’est rendu sur place.

Kolènda, district relevant de la sous-préfecture de Doko dans la préfecture de Siguiri, est peuplé de deux mille habitants selon les statistiques officielles. Mais, depuis le jeudi, 07 juin 2018, ce village n’a plus d’habitants. Il a été complètement déserté par ses citoyens. Des citoyens qui ont fui par peur d’être arrêtés suite au lynchage du caporal-chef Aboubacar Condé, en service à la direction préfectorale de l’environnement, des eaux et forêts de Faranah, le mercredi, 06 juin 2018 dans le village.

Un habitant de Kolènda que le correspondant local de Guineematin.com a rencontré dans un village voisin, a accepté de témoigner sous anonymat devant notre micro : « J’ai quitté Kolènda, mon village natal, la nuit passé. Depuis le lynchage du jeune par la population, tout le monde a pris peur et a décidé quitter au village. Sinon, aucun agent de sécurité n’est venu pour nous inquiéter pour le moment, mais nous savons que l’autorité va répliquer, tu ne peux pas tuer le lionceau et dormir tranquillement. C’est pourquoi, aujourd’hui personne ne se trouve dans le village », a-t-il expliqué.

A Kolènda, on ne trouve aujourd’hui que les quelques agents de sécurité qui servent dans la localité et les autorités locales, dont le président du district, Daouda Traoré : « Les citoyens ont quitté le village depuis la nuit passée, aujourd’hui le village est vide de sa population, à part nous les autorités et les agents de sécurité qui sont en service ici, personne ne se trouve ici comme vous-mêmes vous le constatez. Depuis le lynchage du jeune, aucun agent étranger n’est venu pour nous inquiéter, mais la population a peur de représailles de la part de l’autorité, surtout que le défunt est un corps habillé », témoigne l’autorité locale.

Mais, pour l’Adjudant Kondjan Millimono, chef du poste de gendarmerie de Kolènda, si les gens ont fui, c’est parce qu’ils savent qu’ils ont tort. « Ils ont quitté le village parce qu’ils ont reconnu leur tort, le jeune a été tué a tort. A dire qu’il avait agressé quelqu’un tout est faux, ils sont venus saccager le poste de gendarmerie, brûler le jeune injustement », soutient le gendarme.

A rappeler que le caporal-chef Aboubacar Condé a été accusé par un jeune de ce village d’agression physique. Pour éviter d’être arrêté par les citoyens, il s’est enfui pour aller se confier au poste de gendarmerie local. Mais le lendemain, mercredi, 06 juin 2018, plusieurs personnes se sont mobilisées pour aller saccager le poste de gendarmerie et brûler vif l’agent des eaux et forêts de Faranah.

De Siguiri, Bérété Lancéï Condé pour Guineematin.com

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