KPC vs Thierno Mamadou Bah : les plaidoiries et réquisition attendues ce jeudi

Le procès opposant l’homme d’affaires Kerfalla Person Camara ‘’KPC’’ à l’ancien journaliste, désormais leader politique, Thierno Mamadou Bah, s’est poursuivi hier, lundi 10 avril 2017, au Tribunal de Première Instance de Dixinn, a constaté Guineematin.com à travers un de ses reporters.

Poursuivi pour des faits de diffamation et de chantage à l’encontre de KPC, Thierno Mamadou Bah a répondu aux interrogations des différentes parties aux procès. Dans une de ses réponses, Thierno Mamadou Bah a dit que c’est monsieur Kerfalla Camara KPC qui a forcé son amitié et l’a obtenu.

Parlant de l’origine de leur différend, monsieur Bah dira que « c’est en mars 2017 qu’un un jeune journaliste apparemment très hargneux » lui a montré un fichier « où se trouve un certain nombre de contrats qui ne seraient pas très honorables pour KPC en tant que chef d’entreprise. J’ai demandé à ce journaliste de surseoir à la publication et jusqu’à présent ça n’a été pas publié » a-t-il expliqué.

Dans sa narration des faits, Thierno Bah a dit avoir échangé quatre fois des mails avec KPC où il lui demandait de « trouver quelque chose de consistant pour ce jeune journaliste afin que ce dernier ne publie pas les vidéo de ses enquêtes ».

Le lendemain, en guise de réponse, KPC demande à Thierno Bah « de laisser le journaliste publier ces vidéos quand il veut et comme il veut ». C’est ainsi que KPC a porté plainte contre Thireno Bah pour qu’il lui montre le journaliste qui détiendrait ces vidéos.

Mais, le procureur Mohamed Lamine Diawara dira que la comparution du journaliste en question et le dépôt de ces vidéos ne sont pas nécessaires dans la mesure où monsieur Bah a dit que les vidéos existent.

De son côté, la partie civile doute l’existence réelle de ce journaliste et du fichier. « Le journaliste et ce fichier n’existent pas », lance-t-elle.

Pour Maître Salifou Béavogui, avocat de Thierno Bah, c’est plutôt KPC qui devrait être sur le box des prévenus et non le contraire. « Il a été établi que KPC qui devrait être sur le box des prévenus a pris le devant pour porter plainte car c’est sont les journaux qui lui sont proches, qui avaient dit que monsieur Bah avait demandé à KPC 500 millions de FG pour ne pas qu’il publie une sextape alors que le fichier dont-il est question porte sur les travaux publics dans lesquels KPC évolue », a soute nu maître Béa.

Par ailleurs, l’avocat de Thierno Bah s’est dit « surpris qu’en pleine audience que la partie civile tente de changer de fusil d’épaule. Mon client qui était poursuivi pour chantage et diffamation, la partie civile estime que l’infraction n’est pas consommée, mais qu’il y a eu tentative. Et, elle a demandé au tribunal d’examiner la tentative. J’ai simplement rétorqué en disant qu’en matière pénale, les faits qui sont portés devant le tribunal, sont seuls qui doivent faire l’objet de débats. En fin, le tribunal peut requalifier les faits conformément aux éléments du dossier. Mais cela ne se fait pas à l’audience comme l’avait sollicité la partie civile dès lors que dans cette affaire il n’y a ni tentative, ni infraction consommée », a-t-il martelé.

Ainsi, la partie civile estime qu’au-delà du délit de chantage et de diffamation, il y a encore d’autres infractions qui viennent se greffer aux comportements du prévenu Thierno Mamadou Bah. C’est pourquoi elle a demandé au tribunal de requalifier les faits incriminés. « Lorsque nous demandons la requalification, cela ne veut pas dire que les autres chefs de préventions sont écartées. Mais, il y a d’autres à savoir la tentative de chantage, d’escroquerie et d’abstention délictueuse », a fait remarquer l’avocat Pépé Antoine Lamah.

Le dossier est renvoyé au jeudi 13 avril 2017 pour les plaidoiries et réquisitions.

Saidou Hady Diallo pour Guineematin.com

Tél. : 654 416 922/664 413 227

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