«… la Guinée est un pays où vivent des gens accueillants et chaleureux… », dixit la miss Aïssatou Souaré

Miss Guinée France 2015, Aïssatou SouaréIl y a quelques semaines Guinéematin.com vous parlait du plus grand événement culturel de la Diaspora : l’élection de Miss Guinée France 2015. Nous vous proposons aujourd’hui d’en savoir un peu plus sur la grande gagnante, Aïssatou Souaré.

Des préparatifs de l’élection, de ses liens avec les candidates, à son projet humanitaire, elle nous dit tout !

Guineematin.com : Présentez-vous à nos lecteurs ?

Aïssatou Souaré : Je m’appelle Aissatou SOUARE, étudiante en Management des Unités Commerciales, j’ai 21 ans et je suis née à Conakry. Je vis à Paris.

Guineematin.com : Quelle a été votre réaction lorsque le jury a déclaré que vous étiez la Miss Guinée France 2015 ?

Aïssatou Souaré : J’avais certes l’espoir de gagner mais comme vous avez pu le voir sur les photos, lorsque j’ai entendu mon numéro et mon nom je me suis effondrée, de joie bien sûr. C’était la folie,  mais au delà de toutes ces émotions j’étais fière de moi.

Guineematin.com : Selon vous, qu’est ce qui vous a démarqué des autres candidates ?

Aïssatou Souaré : Je ne saurais vous dire exactement ce qui m’a vraiment démarqué des autres candidates car j’étais très crispée au début, mais après mon discours je peux vous dire que j’ai essayé de vivre l’évènement à fond pour ne pas éprouver de remords par après : c’est quand même une expérience bénéfique qu’on ne vit qu’une fois. Je me suis interdit de penser au public pour ne pas perdre la sérénité que j’avais acquise. J’étais sur scène avec mes copines et je me suis beaucoup amusée.

Guineematin.com : Pourquoi vous êtes vous présentées à l’élection ?

Aïssatou Souaré : Participez à une élection de prestige comme Miss Guinée France est une aventure humaine qui fait désirer beaucoup de filles. Dans mon cas, ce fut l’occasion de pouvoir apporter ma contribution à une cause humanitaire dans ma chère Guinée, de vaincre ma peur de parler devant plus de 10 personnes et aussi saisir l’opportunité de toutes les portes qu’elle peut m’ouvrir notamment par rapport à ma passion pour la mode et le pagne africain ou encore mes projets professionnels.

Guineematin.com : Comment avez-vous vécu l’aventure Miss Guinée France ?

Aïssatou Souaré : C’est vrai que j’avais l’habitude de porter les talons, mais passer la majeure partie du samedi et du dimanche à en porter c’était difficile. Le soir après les répétitions, j’avais les pieds en feu et je pense que ça a été le cas de toutes les candidates. On était un groupe un peu dissipé avec du mal à se concentrer (nos coaches ont craqués à certains moments) mais on s’est donné à fond, il y avait une très bonne ambiance et si c’était à refaire je pense qu’on n’hésitera pas. On a créé des liens et des relations amicales qu’on compte entretenir pour la vie, pour la petite anecdote on s’est surnommé « Les Girls ». J’ai passé des semaines de fortes pressions mais de toute cette expérience je ne garde que de beaux souvenirs.

Guineematin.com : Vous avez été la candidate la plus soutenue par le public tout au long des préparatifs, notamment via les réseaux sociaux,  d’après vous, qu’est ce qui explique votre grande cote de popularité ?

Aïssatou Souaré : Pour tout vous dire, je ne m’attendais à avoir autant de soutien car je ne suis pas très active sur les réseaux sociaux surtout facebook où il y a eu beaucoup plus de mouvements. Cette notoriété je la dois à la « Team Aissatou » c’est à dire ma famille et mes amis proches qui n’ont pas hésité à partager et inviter leurs amis à liker ma page, on aurait dit une campagne électorale.

Guineematin.com : Parlez-nous de votre projet humanitaire. En quoi consiste-t-il ?

Aïssatou Souaré : Mon projet humanitaire consiste à lutter contre la déscolarisation précoce des jeunes filles et redonner à ces jeunes filles non scolarisées de faire un métier car chacune d’entre elle possède un potentiel qui peut être exploité au profit de la société. En gros il s’agira d’identifier des jeunes filles en situation de  détresse et leurs permettre de rencontrer les institutions  qui sont orienté à la réinsertion à la vie socioprofessionnelles, le village SOS, les centres de formations professionnels par exemple. Les fonds que nous pourrons  récolter  serviront à apporter une aide à ces institutions pour leur permettre à  apprendre à lire et écrire ; apprendre un métier.

Guineematin.com : Vous avez vécu dans les deux pays, quelles différences faites-vous entre les deux ?

Aïssatou Souaré : Ceux sont deux pays différents par la culture, la langue et les meurs. Mais depuis des décennies ces deux pays ont vécu ensemble et ont appris à vivre ensemble même après la colonisation ce qui a permis ce brassage ethnique et culturel. A ce jour vous avez des Français de Guinée et des Guinéens de France.

Je pense d’ailleurs que le séjour du Président Hollande en Guinée est un point bénéfique pour un renforcement des relations de coopération franco-guinéennes.

Guineematin.com : Comment décrirez-vous la Guinée aux Français ? Et comment décririez-vous la France aux Guinéens ?

Aïssatou Souaré : Je dirais aux Français que la Guinée est un pays où vivent des gens accueillants et chaleureux. Il a un potentiel économique, culturel et touristique qui mérite d’être découvert. Certes ils ne trouveront pas toutes les mêmes commodités qu’en France. Pour connaitre la Guinée il ne faut pas se limiter  à Conakry, il faut voir la Guinée Profonde telle que (le Mont loura à Mali, le voile de la mariée à Kindia, les iles de Loos et de Kassa, La côte Guinéenne et ses belles plages,  la Savane Guinéenne avec le Niger, le Mont Nimba en Guinée Forestière,.
Pour décrire la France aux Guinéens: Je leur dirais que la France est en effet un très beau pays et que Paris compte parmi les plus belles villes du monde. Il fait très froid l’hiver et très chaud l’été. C’est un pays riche en histoire et qu’on y rencontre toutes les nationalités du monde. La vie peut être stressante surtout quand on est étudiant et qu’on y travaille, et donc quitter la Guinée pour être en France est responsabilisant et enrichissant tout de même.

Guineematin.com : A qui dédiez-vous votre victoire ?

Aïssatou Souaré : Cette victoire je le dédie avant tout à mes parents sans qui je ne serai pas là aujourd’hui, ensuite à ma famille, à mes amis et toutes ces personnes qui, de près ou de loin  qui m’ont supporté et témoigné leur soutien.

Guineematin.com : Vous avez été élue dans un contexte particulier pour la Guinée. Que vous inspire le virus Ebola, qui sévit toujours ?

Aïssatou Souaré : C’est une situation très déplorable et triste. Cette épidémie rime avec pertes de vies humaines et de productivité. A cause de la maladie les investisseurs quittent la Guinée, les frontières sont fermées ce qui engendre le manque d’échanges économiques et culturels, entrainant la baisse de l’économie. Toutefois il faudrait prendre certaines mesures : confinement des malades et cas suspects, suivi rigoureux des malades avec des traitements appropriés, limitations des déplacements et des échanges des épicentres (foyers) de la maladie, éducation des populations sur les mesures d’hygiène, relance de la coopération internationale (Bailleurs de fonds) pour endiguer la maladie.

Guineematin.com : Votre dernier mot …

Aïssatou Souaré : Je tiens tout d’abord à vous remercier de m’avoir accordé cette interview.

J’en appelle à l’esprit patriotique de chaque guinéen pour rétablir le dialogue entre nous pour le développement de notre Guinée.

Ensuite j’aimerais saluer toutes les personnes qui m’ont fortement soutenue et tous ceux qui étaient présents à l’espace Reuilly le jour de mon couronnement.

Enfin je sollicite un soutien du peuple et ses institutions nationales pour me permettre de réussir mon projet humanitaire dans notre pays. Ce sera un plus, certes modeste, pour le bien-être de nos populations. Aussi je suis disponible pour les associations et les promoteurs culturels guinéens et africains de France ou d’Europe et même de l’Amérique pour tout soutien ou invitation notamment pour leurs journées culturelles ou toutes autres festivités ou des actions sociales ou solidaires.

Entretien réalisé à Paris par Binta Diallo pour Guineematin.com

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