« La Sotelgui pouvait rebondir avec une simple réduction des charges », dixit Kantara Jean Baptiste Souleymane

KantaraIl y a quelques jours, Guineematin.com a reçu à son siège trois employés de la Sotelgui. Dans leur besace, ces compatriotes ont sorti des explications qui contrastent fondamentalement avec l’opinion publique actuelle. Messieurs Kantara Jean Baptiste Souleymane (conseiller juridique du mouvement syndical de la Sotelgui), Mamadouba Maxime Camara (Directeur commercial de la Sotelgui) et Moustapha Touré  (ingénieur électromécanicien de la Sotelgui).

Au moment où certaines informations nous annoncent que les personnes n’ayant pas signé l’acte de séparation s’apprêteraient à intenter une action judiciaire dès la fin des vacances judiciaires, Guineematin.com vous décripte ses différents entretiens avec ces cadres de la Sotelgui. Ci-dessous, la première partie de notre entretien avec le conseiller juridique du mouvement syndical, monsieur Kantara Jean Baptiste Souleymane.

Bienvenue à guineematin.com. Veillez présenter votre délégation et l’objet de votre visite, s’il vous plait ?

Nous sommes dans guineematin.com ce matin parce que nous avons ouï dire que votre site est l’un des meilleurs du secteur parce que se singularisant par la recherche de la vérité des faits. Nous vous encourageons sur cette lancée… Pour revenir à notre présence ici, je suis là avec mes collègues parce que le dossier de la Sotelgui commence à créer trop de rumeurs.

Il est de notre devoir impérieux de faire la lumière, de donner les détails concrets et vérifiables de ce dossier pour que le large public soit suffisamment informé avant de faire une quelconque lecture de la situation. Nous sommes tous des nationaux, des gardiens de la démocratie qu’on veut instituer dans notre Etat. Et, le secteur où on estime pouvoir apporter notre contribution à cette édification, c’est le secteur du droit. Nous pensons qu’en tant qu’employés, nous devons bénéficier de l’accomplissement de tous les droits que nous reconnaissent les lois nationales et internationales. Et, nous estimons que nous avons été arbitrairement touchés dans notre condition.

Parce que vous voulez éviter le terme licencié. Est-ce que vous pouvez nous faire un résumé de cette situation ?

Nous avons été invités aux négociations. Je rappelle que je suis un employé. J’ai le profil de juriste et j’ai été copté en tant qu’employé parce que le syndicat a une mission. Le syndicat représente toutes les franges d’une structure et moi, ayant le profil de juriste, j’ai été copté donc par le syndicat pour les accompagner aux négociations qui devaient être consacrées par le protocole qui est souvent cité comme boussole dans tout le travail que le gouvernement est entrain d’accomplir sur le terrain. Donc, les autorités en charge des télécommunications et celles en charge de l’emploi d’alors avaient appelé le syndicat, à travers la CNTG, à des négociations parce que la Sotelgui était entrain de traverser des moments difficiles. Elle était à l’arrêt et parallèlement, il y a eu des démarches administratives et juridiques pour déclarer la faillite de la Sotelqui, quoi que tardive et d’engager une instruction sous l’angle du droit spécifique de l’OHADA.

Pour quelqu’un qui ne connaît absolument rien de ce dossier, qu’est-ce qui se passe au niveau de la Sotelgui ?

Lorsque nous avons été aux négociations, nous avons d’abord constaté avec les représentants du gouvernement qu’effectivement la Sotelgui était entrain de passer des moments difficiles. La preuve matérielle, c’est que depuis le 7 août 2012, il n’y a aucune activité au niveau de la Sotelgui. Nous n’allons pas rentrer dans les détails, les causes, peut-être plus tard si c’est nécessaire, nous allons y revenir. Donc, il fallait faire quelque chose. Lorsqu’une entreprise est en difficulté, il y a deux possibilités que la loi reconnaît. Soit, cette entreprise est redressée, soit elle est liquidée ! Et, dans le cas de la Sotelgui, il s’est trouvé qu’il y avait des indices qui permettaient à la Sotelgui de rebondir en appliquant simplement une réduction des charges. Donc, c’est cette réduction de charge qui a été suffisamment analysée et qui a été confinée dans un document qu’on appelle plan social. En résumé, nous avons vu les rubriques sur lesquelles on pouvait intervenir pour permettre à l’entreprise de se décharger et de regagner un nouveau souffle et de se relancer pour permettre à ceux qui resteraient de ne pas tuer l’entreprise, mais de lui permettre d’avoir un nouveau départ.

Aujourd’hui, quel est le problème réel ? Pourquoi vous ne vous entendez pas avec le gouvernement ?

Le document auquel je faisais référence tout à l’heure indiquait clairement des points essentiels suivants : le premier, c’est que l’entreprise est en difficulté. Nous l’avons constaté tous ; c’est-à-dire, partie syndicale et partie gouvernementale. Ensuite, la nécessité de maintenir les emplois sans faire référence à un quelconque effectif d’abord. Troisièmement, maintenir l’activité de l’entreprise. Et, quatrièmement identifier les charges dont on pourrait se passer maintenant.

Au volet social, c’est-à-dire il y a des charges de fonctionnement et il y a des charges sociales. Les charges sociales, c’est ce qui nous intéresse beaucoup parce que nous, nous sommes des employés. Au niveau de ces charges, il fallait jouer sur les effectifs. Ce n’était pas notre proposition à nous, mais puisqu’en négociation, il faut faire l’esprit d’ouverture et de concession, ils ont estimé que l’effectif était pléthorique quoi que cela soit discutable. Nous n’avons pas voulu créer une situation de blocage, nous nous sommes mis dans cette logique, nous avons négocié. Sur 1608 travailleurs, en effet c’était l’effectif de la Sotelgui au moment où nous discutions, il y a un an en arrière, cet effectif est décomposé. Ainsi, il y a 912 travailleurs permanents et 685 travailleurs non permanents. Nous avons pris le listing puisqu’en fait c’est le tableau de bord. C’est ce dossier qui indique la situation individuelle de chaque travailleur. Nous avons vu dans ce listing qu’il y avait des personnes qui étaient déjà frappées par la retraite. Nous avons dit que ces personnes, si nous acceptions qu’elles partent, nous aurions causé aucun tord à qui que ce soit parce que c’est la loi qui le permet et qui autorise cela. Quand quelqu’un commence un travail, s’il termine, il doit être libéré. Ensuite, la deuxième catégorie, ce sont des personnes qui n’étaient pas très liées à l’entreprise ; c’est-à-dire qui n’étaient pas encore des permanents, le nombre est important, ce sont 685 personnes. Ce sont ces personnes-là aussi que nous avons essayé d’identifier par rapport à ce listing. Ensuite, il y a une 3ème catégorie, ce sont des personnes qui étaient proches de la retraite et qu’on a appelé retraite par anticipation…

A suivre, sur Guineematin.com

 

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