Le carburant à 8 000 : « C’est un non évènement ! La grève commencera le 9 mars…», dixit un syndicaliste

Quelques heures seulement après son officialisation, la fixation du prix du carburant à 8 000 francs guinéens le litre, loin d’apaiser les tensions, ravive les contestations des syndicalistes qui pensent que les gouvernants de la Guinée ne se soucient pas des souffrances du bas peuple.

« Je suis étonné d’apprendre une réduction du prix du litre à mille francs seulement par le gouvernement et ses syndicats satellites qui veulent toujours régler les problèmes du pays avec les sentiments, contre les lois, les règlements et les bonnes pratiques…», a notamment protesté Elhadj Mamadou Saliou Diallo, secrétaire général adjoint de l’ONSLG (Organisation nationale des syndicats libres de Guinée), joint au téléphone par Guineematin.com, dans la soirée de ce samedi 28 février 2015.

Pour ce syndicaliste, il y a une formule de calcul du prix du carburant qu’il suffit juste d’appliquer, qui tient compte du prix du carburant à l’arrivée à Conakry et de la TSPP (taxe spéciale sur les produits pétroliers), au lieu d’agir avec des sentiments.

Par ailleurs, Elhadj Mamadou Saliou Diallo a rappelé que l’Etat tire déjà suffisamment de recettes avec les produits pétroliers avec une taxe douanière qui s’élève à 33 pour cent. « Nous disons que l’Etat ne doit pas continuer à sucer comme ça le peuple de Guinée. Les ménages guinéens souffrent suffisamment. Et, eux, ils s’enrichissent sur le dos du peuple », se fâche le syndicaliste.

Pour le secrétaire général adjoint de l’ONSLG, il suffit de voir le titre « fonctionnement, biens et services » pour se convaincre des détournements dont les responsables gouvernementaux se rendent coupables, dit-il, citant des tickets de carburant qui sont revendus dans les stations…

Enfin, Elhadj Mamadou Saliou Diallo a dénoncé la division pratiquée par les gouvernants qui continuent d’utiliser des syndicalistes proches d’eux et d’attiser la division syndicale. « Nous irons en grève, si le gouvernement continue à se murer dans le silence », annonce-t-il. Rappelant que le préavis expirera le vendre 6 mars prochain à minuit, le secrétaire général adjoint de l’ONSLG a expliqué que la grève pourrait commencer le 9 mars 2015, si les choses restent en l’état…

Est-ce sera le début des mouvements sociaux sous le régime Alpha Condé ? Attendons de voir !

Nouhou Baldé

 

 

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