Lola : immersion dans le quotidien compliqué des jeunes de la commune urbaine

Djibril Traoré

En Guinée, les jeunes sont frappés de plein fouet par le chômage et exposés à de sérieuses difficultés. Une situation qui ne favorise pas leur épanouissement. Les jeunes de la commune urbaine de Lola n’échappent pas à cette triste réalité, rapporte Guineematin.com à travers son envoyé spécial dans la préfecture.

Le manque d’emploi pousse aujourd’hui plusieurs jeunes à exercer des activités de subsistance. Dans la préfecture de Lola, ils sont nombreux à exercer, entre-autres, le métier de taxi-motards, devenu une activité génératrice de revenu.

Djibril Traoré

Selon Djibril Traoré, rencontré ce vendredi 12 octobre 2018, « actuellement on se débrouille à faire du taxi-moto, car il n’y a pas autre chose à faire pouvant nous arranger. On apprend que de nouvelles sociétés vont arriver et cela permettra de trouver du travail pour beaucoup de jeunes qui n’ont rien à faire. Nous, on n’a pas eu la chance de terminer les études, mais nous avons des amis diplômés qui sont là et qui ne font rien. En majorité, nous avons plein de jeunes qui n’ont pas de travail. C’est-à-dire, ils cherchent à gâter les choses partout. Si au moins nous avons du travail, cela va nous arranger ».

Mamadou Sadio Diallo

De son côté, Mamadou Sadio Diallo va dresser un tableau sombre de la situation de la jeunesse de Lola. « Les jeunes de Lola sont actuellement moisis, parce que nous sommes en manque. Et quelqu’un qui est en manque n’est pas en paix. Parfois, je me demande si Lola a des dirigeants. Il y a certaines choses, on n’a même pas besoin de vous le dire. Lola dort, Lola est calme, on n’a pas où aller, il n’y a pas d’endroit où aller se recréer. La jeunesse se contente de jouer au petit football ou regarder les matches à la télé. Lola n’a pas de maison des jeunes. Si vous entrez dans la maison des jeunes de Lola, vous serez déçu. On n’a pas de maison de justice, on n’a pas de routes et beaucoup d’autres choses ».

Nèma Nestor Kourouma

Pour sa part, Nèma Nestor Kourouma, diplômé en Histoire des Relations Internationales depuis 2015, reconnait que sa préfecture est confrontée à de nombreux problèmes. « Je suis un natif de Lola. Mais, notre préfecture est confrontée à de nombreux problèmes. Parmi les problèmes les plus épineux, il y a le chômage. Les jeunes sont livrés à eux-mêmes. On vous met à l’école, vous partez étudier et après il n’y a pas de travail. Le chômage frappe la couche juvénile de Lola. C’est ce qui pousse souvent les jeunes à se lancer dans une aventure qui coûte parfois même la vie à certaines personnes. D’autres jeunes sont obligés d’exercer des activités qui ne peuvent pas faire leur vie. Mais, ils le font parce qu’ils n’ont pas le choix ».

Par ailleurs, Nèma Nestor Kourouma déplore que la politique soit venue créer la zizanie dans la cité. « La politique a un peu désorienté les jeunes de la préfecture de Lola. Ils pensent faire la politique, mais autrement. C’est un peu jouer au proxénète, on suit les gens aveuglement sans connaitre leurs projets de société et du coup on s’attaque entre nous, on se fait la guerre juste pour des intérêts égoïstes, mais pas pour l’épanouissement de notre chère maison qui est Lola. Ce sont ces problèmes-là qui enveniment un peu la préfecture de Lola, on ne sait à quel saint se vouer. La politique a désorienté les jeunes… Les gens qui veulent faire la politique doivent d’abord penser à la couche juvénile, dire ce que la jeunesse de Lola veut et ce qui peut développer la préfecture de Lola ».

Daniel Hervé Haba

De son côté, le jeune Daniel Hervé Haba dénonce la discrimination qui frappe la préfecture. « Les jeunes sont en manque d’emploi et on constate que le gouvernement n’oriente pas des projets qui peuvent permettre à nos frères diplômés de décrocher leurs premiers emplois. Sur le plan sportif, la commune urbaine n’a pas suffisamment de terrains de football pour satisfaire tous les jeunes. Le seul terrain qui existe est mal fait. On a dit aussi que l’enfant a droit aux loisirs. Mais à Lola, nous sommes en manque de tout ça. A cela s’ajoute-le manque de courant électrique », déplore-t-il.

Autant dire que les défis qui attendent le futur conseil communal sont immenses. Il reste à savoir si la prochaine équipe sera à la hauteur des nombreuses attentes des citoyens.

De Lola, Siba Guilavogui envoyé spécial de Guineematin.com

Tel : 620 21 39 77/ 662 73 05 31

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