Maboya Ouest, Dondolikhouré, Kenéndé et Kagbélé village (Dubréka) : ces habitations que le pouvoir veut détruire

habitation-2Visiblement, les problèmes domaniaux ne finiront jamais à Dubréka. Les citoyens des localités de Maboya Ouest, Dondolikhouré, une partie de Kenéndé et de Kagbélé village, dans la commune urbaine de Dubréka, risquent d’assister sous peu à la démolition de leurs habitations. Depuis une semaine, des agents de la direction préfectorale de l’habitat mettent des Croix sur tous les bâtiments, sous prétexte que l’Etat a besoin  de cette zone, a constaté Guineematin.com, à travers un de ses reporters qui s’est rendu sur place.

 La préfecture de Dubréka se voit encore confrontée à une autre délicate situation. Sans aviser les propriétaires, des équipes de la direction préfectorale de l’habitat, sur instruction du ministère de la ville et de l’aménagement du territoire marquent toutes les concessions.

Terrifiés à l’idée de perdre leurs habitations, les citoyens de cette zone, située au pied du mont Kakoulima, ne savent plus à quel sein se vouer. Chacun montre les papiers de son domaine : titre foncier, certificat de cession, reçu de payement d’impôt sur les habitations, certificat d’usage foncier, permis de construire ou autres sont brandis pour justifier la conformité aux exigences de la loi guinéenne en matière d’habitation.

habitat-1Selon les propriétaires des concessions rencontrés sur place par Guineematin.com, cette zone a été cédée au temps de feu président Lansana Conté aux militaires qui ont fait la guerre du Libéra. Nombreux d’ailleurs sont les militaires, fils de militaires ou parents de militaires qui ont leurs domiciles dans ces différents quartiers concernés. D’autres par contre ont cédé leurs domaines à des particuliers avec des documents qui en font foi.  « J’ai acheté mes deux terrains dans les mains d’un monsieur qui avait acheté avec un militaire au temps du président Conté. J’ai tous les documents délivrés par les autorités préfectorales, communales et nationales m’autorisant à occuper les lieux. J’ai même la décision de l’ancien chef d’Etat major cédant cette partie à l’armée guinéenne », a dit un citoyen de Maboya Ouest, Alpha Mamadou Diallo.

 L’héritier d’un militaire décédé, Jean Gbonamou affirme n’avoir nulle part où aller si l’Etat détruit son habitation. Il appelle à la clémence du chef de l’Etat et de son gouvernement.

 Pour sa part, Mohamed Bamba explique que sa maison avait été démolie à plusieurs reprises au temps de l’ancien régime avant qu’elle ne soit finalement achevée. Il ne craint rien selon lui, car ayant en sa possession tous les documents légaux.

Plusieurs autres personnes ont investi dans cette partie de Dubréka qui avoisine les 300 hectares. Des magistrats, des militaires, des hommes d’affaires, des artistes, des retraités et autres sont aujourd’hui confrontés à la même situation.

Le ministre de la ville, de l’aménagement du territoire (MVAT), Louceiny Camara était avant hier mercredi à la commune pour rencontrer les autorités locales et les personnes concernées.

habitat-2Selon les informations, il aurait promis de ne pas toucher les domaines dont les propriétaires ont tous les documents délivrés par l’Etat donnant l’autorisation d’occuper et de construire en ces lieux. Il aurait dit par ailleurs que l’opération de démolition commencera dix jours après la fin du marquage.

L’inquiétude ne retombe toujours pas chez les citoyens. Ce dimanche, tous les propriétaires de domaines se trouvant dans la zone marquée sont invités à une rencontre afin de faire front commun devant un ministre qui ne désarme pas.

Il faut signaler que toutes nos tentatives de rencontrer les autorités préfectorales et communales sont restés vaines.

Nous y reviendrons !

Mamadou Mouctar Barry pour Guineematin.com

Tél.: 621 607 907

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