Mort d’une femme suite à une injection à Dinguiraye : aucune enquête n’est ouverte 

Dr. Abdoulaye Sy, Directeur de l'hôpital de Dinguiraye La mort de madame Layla Barry suite à une injection qu’on lui administrait à l’hôpital de Dinguiraye continue de susciter des interrogations dans la ville d’Elhadj Oumar Tall. Ce mercredi 30 septembre 2015, l’envoyé spécial de Guineematin.com à Dinguiraye a pu s’entretenir avec le directeur de l’hôpital préfectoral. Pour lui, il s’agit d’un accident !

Selon Docteur Abdoulaye Sy, la défunte, Layla Barry, décédée au moment où on lui injectait un produit qui lui a coûté la vie, alors qu’elle était venue se faire traiter d’une syphilis, est la deuxième victime « d’accident de travail »  de 1997 à 2015 dans cette structure sanitaire.

« Nous, si on nous demandait la cause de cette mort, nous dirions que c’est la maladie qu’on était entrain de guérir. Mais, dans le souci de traiter cette maladie chronique, un accident est survenu », a déclaré le docteur Sy Abdoulaye.

Dr. Abdoulaye Sy, Directeur de l'hôpital de Dinguiraye Et, d’ajouter : « le reste du produit injecté se trouve dans une seringue scellée sous notre discrétion, avec le flacon dans lequel on a dilué et récupéré le produit. En tant que médecin, il faut être prêt à répondre ».

Mais, comme pour le premier cas, une autre femme qui avait perdu sa vie suite à un prétendu accident d’un autre agent du même hôpital préfectoral de Dinguiraye, la mort de Madame Layla Barry est entrain de passer sous silence par la justice de Dinguiraye. Selon des infirmations confiées à Guineematin.com et recoupées sur place, aucune enquête n’est ouverte sur cette affaire !

Au-delà du laxisme de la justice dans un tel dossier, l’hôpital de Dinguiraye peut aussi « se réjouir » des liens de parenté de certains responsables de la structure hospitalière avec la famille éplorée et surtout le sentiment de fatalité que les gens ont face à cette mort.

« Depuis la survenue de ce décès, je n’ai eu aucune réplique négative. Il n’y a eu aucune idée qui impliquerait une maladresse de notre agent », se réjouit le Docteur Abdoulaye Sy.

Le produit en question à l’injection duquel la dame est immédiatement décédée est Benzaline pénicilline G, nous a-t-on dit.

« Moi, je ne prescrirais pas ce produit à un patient, puisque je sais qu’il est dangereux. J’ai même perdu un ami qui a été injecté de ce produit par un autre médecin en Guinée Forestière », a déclaré un spécialiste joint au téléphone par Guineematin.com

L’auteur de l’injection est un jeune ATS (Agent Technique de Santé) qui, après ses études de médecine en 2010, sert  ici à l’hôpital préfectoral de Dinguiraye. Il fait partie de ces jeunes qui servent au sein des structures sanitaires en attendant que l’Etat puisse les prendre en charge sur le fichier de la fonction publique.

Quant à celui qui a prescrit l’ordonnance suivant laquelle le traitement se faisait, il s’agit du chef de médecine de l’hôpital préfectoral de Dinguiraye, a dit à Guineematin.com le directeur de le DH, Docteur Abdoulaye Sy.

A suivre !

De Dinguiraye, Thierno Amadou Camara, envoyé spécial de Guineemtin.com

Tél. : +224 622 10 43 78

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