Occupation des forêts classées à Coyah : « c’est inacceptable » dit le ministre Ibrahima Kourouma

Après la préfecture de Dubreka, le ministre de l’Habitat, de la Ville et de l’Aménagement du territoire, Dr. Ibrahima Kourouma, accompagné des cadres de son département et du haut commandant de la gendarmerie nationale, le général Ibrahima Baldé se sont rendus dans la préfecture de Coyah, ce lundi 10 septembre 2017. L’objectif de cette visite était de s’enquérir de l’occupation à titre privé des forêts classées situées sur le pied du mont Kakoulima et même sur les hauteurs de la montagne, rapporte un journaliste de Guineematin.com qui était avec la délégation.

C’est aux environs de 13 heures que le ministre Ibrahima Kourouma et sa suite ont fait leur entrée dans la préfecture de Coyah où ils étaient attendus par le préfet, Barbosa Soumah et les cadres de sa juridiction.

Après un bref entretien entre le ministre et la première autorité préfectorale de Coyah, la délégation s’est rendue sur les hauteurs de la montagne, précisément à Kindiadi. Un endroit très accidenté qui, jadis, était classé comme domaine de l’État mais qui a été morcelé et vendu à des particuliers à usage d’habitation.

préfet de Coyah, Barbosa SoumahInterrogé sur les lieux par les médias dont Guineematin.com, le préfet de Coyah, Barbosa Soumah a décliné toute responsabilité dans la vente du domaine. « Depuis que j’ai pris service à Coyah, je n’ai jamais foutu pied sur ce site. C’est ma première fois de venir ici. J’avais entendu parler de cette forêt ; mais, je n’étais pas venu », a-t-il répondu aux journalistes, laissant imaginer une main coupable de son prédécesseur, Mouctar Barada…

D’après le ministre Ibrahima Kourouma, le constat est plus « amère » à Coyah qu’à Dubréka ; que ce soit au mont Kakoulima où à Kouria, le constat est le même. « Les gens ne se sont même pas limités sur le flanc des montagnes. Ils sont allés jusque sur les montagnes. C’est une catastrophe ».

Selon lui, si l’État n’agit pas très vite, on risque d’assister à une déforestation totale mais aussi avoir des situations qui mettront des vies humaines en danger. « Ce qui se passe actuellement à Coyah ici est extrêmement grave », a dit le ministre, tout en ajoutant que toutes les dispositions seront prises très rapidement pour que « tous ceux qui occupent les flancs des montagnes soient déguerpis… C’est inadmissible. Aujourd’hui, on n’a plus de forêt à Coyah et à Dubreka, tout est entamé. Les gens sont venus construire des maisons, faire des lotissements… Non seulement ceux qui sont auteurs de ces lotissements vont répondre devant les autorités mais aussi ceux qui ont accepté de construire dans ces endroits seront dégagés », a insisté le ministre Ibrahima Kourouma.

En ce qui concerne les hauts commis de l’État qui sont souvent cités dans la vente des domaines réservés, Dr. Ibrahima Kourouma a rappelé que le gouvernement a une mission. « Toute personne au niveau de l’administration qui serait impliquée dans cette façon de faire, va nécessairement répondre. Il n’y a pas de corrompu sans corrupteur. Tous ceux qui sont impliqués vont répondre », a-t-il dit, promettant d’aller jusqu’au bout pour montrer qu’on ne peut pas défier l’Etat.

Également interrogé sur place, le haut commandant de la gendarmerie nationale, le général Ibrahima Baldé a indiqué que la gendarmerie est à l’avant garde de toutes les opérations de récupération et de sécurisation des domaines de l’État. « Cette fois, nous sommes dans le cadre de la récupération des forêts de l’État, à Dubréka et à Coyah, qui sont fortement entamées ».

A en croire le général Baldé, des enquêtes plus approfondies seront ouvertes pour situer les responsabilités : « Lorsque le citoyen sera complètement autorisé, sur la base des documents légaux, légitimes, réglementaires et sur la base des règles fiables, nous prendrons cela en compte. Mais, les cadres qui ont été responsables de la ventre des forêts de l’État répondront devant la commission d’enquête. De même que les populations qui n’ont aucun document et aucune autorisation », a-t-il prévenu.

La visite a pris fin aux environs de 17 heures sur le flanc de la montagne au niveau de Kouria, située sur la nationale Conakry-Kindia.

De retour de Coyah, Mamadou Alpha Assia Baldé pour Guineematin.com

Tél. : 622680041

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