Oumar ODD sur le dernier soulèvement à Boké : « il y a des gens qui ne veulent pas le calme à Boké »

Deux jours après le soulèvement des jeunes de Boké pour réclamer de l’emploi dans les sociétés minières de la place et qui ont été arrêtés et emprisonnés, Guineematin.com a donné la parole au président de la commission dite « suivi et réflexion de la plateforme revendicative des populations de Boké ». Oumar ODD Diallo a décliné la position de sa structure face à ce mouvement qu’il juge d’ailleurs inopportun…

« Notre constat est qu’il y a des gens qui sont assis à l’ombre qui ne veulent pas que Boké soit calme, il ne veulent pas voir Boké se développer. Ils n’ont pas envie que les fils de Boké s’entendent et évoluent dans la même direction. Sinon, il faut être de mauvaise foi pour tenter de freiner l’élan de développement sur lequel nous sommes actuellement », a-t-il indiqué lors d’un entretien avec le correspondant de Guineematin.com à Boké.

Pour Oumar ODD Diallo, les jeunes qui ont tenté de manifester le lundi dernier n’ont pas choisi le bon moment ni la bonne méthode pour demander l’emploi. Il indique que ces jeunes ont tous tenté plusieurs fois le test de recrutement dans les sociétés minières, mais ils ont toujours échoué. « C’est pour cela qu’ils veulent se faire employer par la force », a-t-il accusé.

Par ailleurs, le président de la commission de suivi et réflexion dit qu’il y a des jeunes qui ont suivi la manifestation à l’aveuglette, sans savoir pourquoi ils manifestent. « Le jeune Tambassa qui est le leader principal de ce mouvement a tenté au moins trois fois le test dans les sociétés ; mais, partout où il va, il échoue. On a compris que c’était juste un meneur d’hommes qui veut semer la panique dans la cité. Pratiquement, la majeure partie des jeunes qui l’ont suivi ne savaient pas pourquoi ils manifestent », accuse Oumar ODD Diallo.

« S’ils voulaient réellement de l’emploi, ils devaient replier après les échecs, améliorer leurs insuffisances et revenir avec aptitude par les bonnes attitudes refaire le test. Les gens doivent comprendre que la commission de suivi n’emploie pas mais facilite l’emploi », ajoute-t-il.

Par contre, bien qu’il soit d’accord que ces jeunes manifestants ont commis une faute, mais Oumar ODD Diallo et son équipe plaident pour la libération des quinze (15) jeunes arrêtés et emprisonnés à la prison civile « pont de fer ». « Face à la rigueur des autorités et au respect de la loi, moi je crois qu’à un moment donné, l’État doit se faire sentir. J’avoue qu’ils sont en faute, mais comme le disait l’autre, une faute reconnue est à moitié pardonnée. Nous sommes donc dans la dynamique de voir comment obtenir leur libération. Et j’espère que nous serons acceptés comme ce fut toujours le cas à katougouma, à Kamsar où il y a eu beaucoup de remous ces derniers temps », a-t-il formulé.

Parlant des acquis obtenus par la commission de suivi et réflexion de la plateforme revendicative des populations de Boké qui renferme 35 points, Oumar ODD Diallo a cité plusieurs résultats positifs, mais dit être plus satisfait sur les quatre suivants :

– L’amélioration de la fourniture du courant électrique qui a passé de 6 heures à 12 heures de temps par jour depuis la fin du mois de ramadan dernier ;

– La mise en place d’un cadre de concertation (appelé points focaux) dans toutes les communes rurales et la commune urbaine, dans les zones minières ;

– Le lancement de l’étude de faisabilité de la route de contournement ;

– L’ouverture des pools d’emplois à Boké ville, à Kamsar et à Sangaredi (qui permet de rapprocher les chercheurs d’emploi au lieu de dépôt de dossiers).

Répondant aux détracteurs de sa commission, qui ne voient rien de positif sur tous les plans et ne font que critiquer sans apporter des solutions, Oumar ODD Diallo estime que « ceux qui ne comprennent pas et qui n’ont pour objectif que critiquer, ils ne veulent pas comprendre. Mais, même Dieu qui a créé le monde ne fait pas l’unanimité. Donc, nous n’avons pas le temps de répondre à quelqu’un. Nous faisons ce que nous pouvons faire. On ne se fatigue jamais », réagit-il.

Enfin, il faut rappeler que les quinze (15) jeunes arrêtés à l’occasion de cette brève manifestation, croupissent toujours en prison au pont de fer en attendant leurs procès.

De Boké, Mamadou Diouldé Diallo pour Guineematin.com

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