Oumar Tounkara, porte-flingue du SLECG : Par Amadou Diouldé Diallo

Oumar Tounkara
Elhadj Amadou Diouldé Diallo, journaliste-historien

Avec le temps, on peut être tenté d’affirmer que la classe de l’option B de la faculté des Sciences Sociales de l’Institut Polytechnique Julius N’yéréré de Kankan 77-78 comptait à la fois de brillants étudiants et des turbulents et même (osons dire le mot des « rebelles »). On peut citer Boubacar Yacine Diallo dit « Kolev », feu Idrissa Camara dit « Ambiance « , Mamadou Saliou Camara dit « Georges Washington », Amadou Diouldé Diallo dit « Maxime », Sékou Koureissy Condé, Abou Conté, Mamadouba Soumah dit « Tessema », Mame Sylla, Yatou Bangoura, Banel Kassé, Ansoumane Camara dit « Rochereau », Oumar Tounkara dit « Mike brand »…

Ils faisaient partie des étudiants qui avaient leurs bouches dans leur chemise au fond de la classe que notre professeur de philosophie, Aboubacar Cissé dit « Emmanuel Kant », désignait comme les bavards. Mais, qui répondaient à toutes les questions des professeurs le doyen Saa Moundekéno, Alkhaly Bangoura, Mouminy Sow « Makarinko » Mousto Diallo, Bouba Touré, Aboubacar Diakité, pour ne citer que ceux-là.

Brillamment admis au concours d’entrée au second degré et orienté à Gamal Abdel Nasser de Conakry pour la spécialisation, Oumar Tounkara sera en philo-histoire avec l’excellence qu’on lui connaît. Il était un grand animateur des débats au niveau des amphis et des bâtiments. Celui du « 8 novembre » était son lieu de prédilection où il raflait la vedette à nous tous avec des termes comme « Je m’élève en Boeing » contre vos propos. Il revenait toujours à la charge avec de nouveaux arguments pour avoir raison.

Devenu professeur de philosophie après une brillante soutenance de sa thèse de mémoire, Oumar Tounkara a toujours séduit ses nombreux élèves de Fria jusqu’à Kindia où il exerce depuis quelques années.

Parallèlement, il est dans le mouvement syndical de l’éducation pour défendre ses idées et ses camarades enseignants, souvent victimes d’injustices flagrantes de la part des pouvoirs publics. Et, le voilà qui gravit les échelons jusqu’à devenir le deuxième secrétaire général adjoint du SLECG à l’issue du récent congrès qui a porté Aboubacar Soumah à sa tête et dont Oumar Tounkara est l’un des fidèles lieutenants et président du comité de négociations.

Oumar Tounkara

C’est là que face aux représentants du gouvernement, il donnera la preuve suffisante de sa vaste culture et de sa parfaite connaissance des différents dossiers concernant les enseignants et leurs conditions de vie précaire et inadmissible au regard du train de vie ostentatoire des commis de l’Etat. Vaincus par le sévère réquisitoire d’Oumar Tounkara, les négociateurs du gouvernement sont restés dans leur petite semelle, sans pouvoir obtenir la suspension ou la levée de la grève qui paralyse le système éducatif guinéen depuis bientôt un mois.

Aboubacar Soumah est un bel exemple à suivre par l’ensemble des guinéens dont les élites versent dans la démagogie et l’opportunisme pour conserver ou obtenir des postes générateurs de profits, au détriment des couches vulnérables et déshéritées de notre pays. Oumar Tounkara porte-parole et porte-flingue du SLEEG, on ne saurait mieux dire.

Par Amadou Diouldé Diallo, journaliste-historien

Facebook Comments Box