Parlement : retour sur la vie de feu Cécé Celestin Balamou

Né le 1er janvier 1946 dans le petit village de Guilata, de la commune rurale de Péla, préfecture de Yomou, à plus de 1100 km au Sud de la capitale guinéenne, Cécé Celestin Balamou, ce colonel de gendarmerie à la retraite a fait son entrée parlementaire, il y a près de deux ans seulement et fait suite au décès de l’ancien Premier ministre de la transition, Jean Marie Doré, leader et président fondateur de l’Union pour le progrès de la Guinée, UPG.

Marié à quatre épouses et père de 21 enfants vivants, ce fils prodige de la forêt, alors gosse, après les études primaires à Yomou centre a vu son destin basculer très rapidement pour devenir mécanicien dans une usine à Cassa dans la région de Conakry.

Bénéficiant d’une taille de guerrier au physique d’athlète, intelligent et rigoureux, il se fait remarquer avant d’être enrôlé comme milicien dans le régime révolutionnaire.

Il part à Cuba et bénéficie d’une solide formation avant de rentrer au pays avec le grade de lieutenant. Il est directement affecté à l’état major de la milice nationale, selon son jeune frère, Jean Pierre Balamou qui a reçu Guineematin.com au domicile du défunt qui ne désemplit pas de monde depuis l’annonce de son décès, ce 15 novembre 2017.

A la prise du pouvoir par l’armée, le jeune milicien devenu gendarme, s’affirme, séduit et entraîne la confiance des dirigeants. Il est successivement affecté des les fonctions de préfet à Mandiana, Mali, Yomou, Gueckedou et Beyla.

Delà, poursuit notre interlocuteur, il est rappelé à l’état major de la gendarmerie pour occuper les fonctions de Commandant de région de Labé puis à Kankan avant d’être bombardé inspecteur de la gendarmerie. Un poste qu’il gardera longtemps et jusqu’à sa retraite.

Retraité au grade de Colonel, il intègre la politique et milite dans les rangs de l’Upg de Jean Marie Doré et est inscrit en deuxième position sur la liste nationale du parti pour les élections législatives de septembre 2013. Il fera son entrée à l’hémicycle après le décès de celui-ci en janvier 2016.

Des mérites, le Colonel n’en manquait pas. « Il a aidé beaucoup de jeunes de Yomou et de la forêt à intégrer l’armée. Tout le monde le reconnaît. En plus, il s’est investi sérieusement dans le développement de notre localité. Il a participé à la construction non seulement d’écoles dans le village mais également d’ouvrages de franchissement, de pistes rurales et bien d’autres édifices socioéconomiques », se souvient son jeune frère, en larmes.

Ce septuagénaire a également contribué à l’essor économique de Yomou et du pays. M. Jean Pierre se rappelle de sa lutte qui a abouti à l’implantation de la Soguipah à Djécké dans la préfecture de Yomou, lorsqu’il était préfet de la localité. « Il s’est impliqué à l’implantation de la société guinéenne de palmier à huile et d’hévéa. C’est lui qui nous réunis chez lui à Conakry pour nous demander, en tant que cadres et fils ressortissants de Yomou d’accepter l’implantation de cette société chez nous. Beaucoup n’en voulaient pas. Et grâce à lui, aujourd’hui, la Soguipah fait des heureux parmi les populations de Yomou et au-delà, de toute la Guinée », reconnaît son frère.

Sur le plan social, il était rassembleur et conciliateur. « Le Colonel a œuvré à l’unification de la coordination de la forêt. C’est ici, chez lui que nous tenions nos réunions. Et grâce à lui, il a fait éviter au pays beaucoup de dérapages. Il montait et descendait avec Jean Marie Doré, qui faisait parti de ceux qui nouaient et dénouaient les situations », se rappelle M. Balamou.

L’Honorable Cécé Celestin Balamou, c’est aussi, un véritable pan de l’histoire des tragiques évènements du 28 septembre 2009 qui disparait. « Alors Colonel de la gendarmerie au moment des faits, il a sauvé des leaders politiques arrêtés au stade du 28 septembre, des mains de ceux qui voulaient en finir avec eux et plonger le pays dans le chaos et le désordre», se souvient-il.

Guineematin.com poursuivant l’entretien avec son jeune frère, découvre que l’unique rêve de ce militaire dans la chaire et humaniste dans l’âme, ne voulait qu’une chose pour son Yomou et la Guinée. « C’est de transformer Yomou comme une des localités les plus développées dans un pays de paix et prospère. Il nous organisait ici et nous amenait à cotiser pour construire soit des écoles, soit des postes de santé dans notre village et à travers plusieurs endroits de la préfecture », se souvient Jean Pierre, étranglé par la douleur.

Témoin de ses derniers jours à l’hôpital sino-guinéen, son jeune frère confie à Guineematin que le défunt avait déjà indiqué la place de son tombeau et l’a fait préparer convenablement. « La place est située derrière son bâtiment à Yomou et c’est là qu’il va se reposer pour l’éternité et c’est pourquoi, le corps sera ramené pour être enterré la semaine prochaine », a expliqué son jeune frère.

Selon des sources familiales, le défunt, député de son état, bénéficiera d’un symposium le lundi prochain au Palais du peuple avant le départ du cortège funèbre pour Youmou où il est prévu de l’enterrer le mercredi, 22 novembre 2017.

Guineematin vous propose dans ses prochaines publications, plusieurs autres témoignages, notamment de députés, de son groupe parlementaire et de l’administration parlementaire.

Affligé par la douleur, Guineematin.com, membre du réseau des journalistes parlementaires de Guinée (RJPG) présente ses sincères condoléances à la famille du défunt, à l’Assemblée nationale et à tout le peuple de Guinée. Paix à l’âme de l’illustre disparu. Amen !

Abdallah Baldé pour Guineematin.com

Tél : 628 08 98 45

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