Plainte contre l’évasion du fils du SG de la préfecture : « la police a été naïve ou complice » dit le préfet de Tougué

Elhadj Abdourahmane Koïn Baldé, préfet de Tougué

Le jeune Mohamed Oularé, fils du secrétaire général chargé des collectivités décentralisées de Tougué, Elhadj Aly Arafan Oularé, s’est évadé du commissariat central de la police de la préfecture. En détention préventive jusqu’à son évasion, la nuit du samedi dernier, 10 juin 2017, ce jeune a été interpellé pour le vol d’un rouleau de câbles électriques, rapporte un correspondant de Guineematin.com dans la préfecture. 

Pourtant, les jeunes de la société civile avaient prévenu les autorités locales de ce risque à cause notamment de la place qu’occupe le père du mis en cause. Au cours d’une réunion de crise avec les autorités préfectorales à la maison des jeunes, les jeunes de Tougué avaient dénoncé des soupçons de manœuvres visant à faire libérer le prévenu sans aucune forme de procès.

Ce présumé cas d’évasion du fils d’un haut cadre de la préfecture de Tougué a officiellement été constaté dans la nuit du samedi, 10 juin 2017.

Informés, les jeunes de la commune urbaine de Tougué se sont fortement mobilisés dans la matinée de ce mardi, 13 juin 2017 pour réclamer Mohamed Oularé qui s’est évadé du commissariat central.

C’est la maison des jeunes qui a servi de cadre à cette rencontre au cours de laquelle une plainte a été rédigée contre le commissaire central de police de Tougué, Cécé Béavogui, accusé par la société civile d’être à la base de cette évasion.

Avec l’appui du président du conseil préfectoral des organisations de la société civile, Alpha Ammar Baldé, la plainte a été déposée à la Préfecture.

Ainsi, le préfet de la localité, Elhadj Abdourahmame Baldé a réaffirmé son soutien et son engagement ferme à accompagner la société civile pour que le présumé voleur soit retrouvé dans un bref délai. Il a par la suite invité les responsables de la société civile à calmer les esprits des jeunes.

«Nous sommes convaincus que vous êtes dans vos droits les plus absolus. Nous allons défendre les intérêts de Tougué tant que nous sommes là. Ce n’est pas parce que c’est le fils du général Oularé. Je m’en moque éperdument. Nous condamnons cet acte. La police a été naïve ou complice», certifie le préfet de Tougué

Il a instruit enfin la police de retrouver l’enfant : «nous demandons au commissaire de retrouver l’enfant, cherchez à calmer les jeunes. Dans 16 mois, nous serons le distributeur du courant en Moyenne Guinée, grâce au barrage de Bagata avec 30 MW. Outre l’adduction d’eau sera bientôt lancée dans la commune urbaine de Tougué dans 2 à 4 mois» conclut-il.

Pour sa part, la police a dit vouloir retrouvé l’évadé : «Notre souhait, c’est la paix et la quiétude sociale. Nous ne sommes pas venus ici pour créer des troubles. L’évasion n’a pas commencé par nous. Ça se fait partout, même l’enfant peut tomber sur la main de sa mère, nous demandons votre soutien inconditionnel pour mettre main sur ce jeune. Pas seulement sur ce jeune, mais pour lutter contre tous les maux qui gangrènent ou nuisent la société. Nous sommes là pour les empêcher», a alors affirmé le commissaire de Tougué, Cécé Béavogui.

Il est à rappeler que c’est le vendredi 2 juin que le jeune Mohamed Oularé a été pris avec un rouleau de câbles électriques installés depuis 2009 pour la mise en œuvre de l’électrification de la ville de Tougué.

De Tougué, Boubacar Ramadan Barry pour Guineematin.com

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