Accusé de saboter le dialogue, Damaro dit sa part de vérité et annonce être prêt à quitter…

Amadou Damaro Camara, RPGAccusé par tous les intervenants de l’opposition d’être à la base d’un sabotage du dialogue politique, honorable Amadou Damaro Camara, le président du groupe parlementaire du RPG arc-en-ciel à l’Assemblée nationale et porte parole de la mouvance présidentielle à ce dialogue a reçu Guineematin.com à son domicile de la minière pour un entretien exclusif aujourd’hui, dimanche 28 juin 2015.

En attendant le décryptage intégral de cet entretien et les tranches vidéos, Guineematin.com vous propose, ci-dessous la part de vérité de monsieur Amadou Damaro Camara sur le processus du dialogue en cours depuis plus d’une semaine au palais du Peuple :

« Quand le président a commis le Premier ministre d’ouvrir le dialogue, nos amis de l’opposition ont d’abord demandé que la CENI suspende ses activités relatives aux élections communales, ce qui a été fait pour sept jours. A l’ouverture du dialogue, la délégation de l’opposition a dit qu’elle n’a mandat que de venir dire d’annuler purement et simplement le chronogramme, sinon ils ne restent pas. Mais, lorsque nous avons posé la question de savoir s’ils ont une autre proposition de chronogramme, ils ont dit non, qu’il faut annuler ce chronogramme de la discorde. Enfin, pour être bref, on a annulé ce chronogramme. Ensuite, au cours de la même journée, nous avons fait un ordre du jour du dialogue, qui portait sur les délégations spéciales, le calendrier électoral, le fichier, le débat sur la CENI, l’indemnisation, des poursuites judiciaires, etc.

On revient pour entamer l’ordre du jour, l’opposition dit non, l’accord de principe sur l’annulation du chronogramme ne suffit pas, il faut que la CENI le signifie par un acte…

Cela a été obtenu ! Nous avons donc cru qu’on était en même d’entamer l’ordre du jour établi. En suivant l’ordre, le premier point portait sur les délégations spéciales. Ils n’ont pas voulu en discuter sous prétexte qu’il fallait passer d’abord  au point suivant, le calendrier électoral. Ils nous ont proposé que les élections communales se tiennent le 30 août 2015. C’est-à-dire que le 1er  juillet au plus tard, le chef de l’Etat convoque le corps électoral à travers un décret. Nous avons posé la question ensemble à la CENI sur une possibilité de tenir cela. Sans ambages, la CENI a dit non.

Nous sommes venus sur le fichier électoral qu’ils ont dénoncé sous prétexte qu’il y aurait des enrôlements massifs d’enfants en Haute Guinée.

Nous avons dit d’accord, qu’est ce qu’on fait ? On se met ensemble, à l’affichage des listes, nous allons ensemble détecter les photos d’enfants et nous allons les mettre dans le contentieux. Deuxième étape, toujours la même commission mixte (opposition, pouvoir et CENI), nous allons refuser de remettre des cartes d’électeurs à tous ceux qui paraissent être des enfants. Ils ont dit que ça ne suffit pas, sans pouvoir nous proposer autre chose. Ils ont dit qu’ils préfèrent attendre jusqu’à ce que les chiffres soient consolidés pour nous prononcer la dessus, même si entre temps eux-mêmes ils ont dit qu’apparemment, les chiffres de la CENI correspondent  aux chiffres qu’eux même ils ont concoctés.

Ensuite, nous avons abordé le débat sur la CENI. Ce n’était pas un ordre du jour en tant que tel, on ne devrait pas avoir de conclusion là-dessus. La condition posée par l’opposition a été de recomposer la CENI, leur donner la possibilité de remplacer les commissaires qui ne répondent plus à leur injonctions. On a rappelé toutes les lois qui interdisent aux commissaires de se pilier aux injonctions des politiques y compris leurs partis politiques d’origines.

Ils nous demandent qu’à partir du premier août, qu’on appelle le corps électoral pour qu’on aille au vote le 30 août et qu’on change de CENI au moi de juillet. Nous n’avons même pas encore des listes de candidature des partis et des candidatures libres éventuelles uniques dans les communales.

A ce point, nous nous avons dit que c’est une loi organique, la loi sur la CENI, si vous voulez qu’on la modifie,  n’agissons plus comme s’il n’y a pas d’Assemblée. Allez-y à l’Assemblée, vous avez deux groupes parlementaires, faites une proposition de loi, envoyez-là au bureau du président de l’Assemblée et on en débat. Mais, on ne peut pas accepter d’avoir une Assemblée nationale et qu’on vienne à un forum qu’on appelle dialogue, qu’on concocte des lois là-bas et qu’on aille les imposer à l’Assemblée.

On ne peut pas retirer aux députés le droit  de débattre des propositions de loi. On ne peut pas se comporter comme pendant la transition quand  on pouvait fabriquer des lois.

Moi, j’ai dit que je ne participerais pas à un processus qui amende, qui abroge ou qui crée des lois même qui concocte des lois en dehors de l’Assemblée nationale. Chez moi, ça ce n’est pas négociable !  Peut être que j’ai une façon de dire les choses comme je les pense et ça ne leur plait pas et ils trouvent que c’est moi le handicape. Mais, s’ils ne veulent pas me voir et que l’on décide que je n’y sois plus si ça peut faire du bien à la Guinée, je peux quitter pour que les choses aillent mieux. Mais, en tout cas, moi je n’accepterais pas. En tant que président d’un groupe parlementaire, une quelconque loi venue d’ailleurs pour être débattue à l’assemblée, je m’y opposerais, que je sois ou non au dialogue.

Le dialogue ne s’imposera pas à moi à l’Assemblée, je suis un député ! »

La suite du décryptage de cet entretien et les tranches vidéos, sont à retrouver à travers nos prochaines publications.

Entretien réalisé par Thierno Amadou Camara pour  Guineematin

+224 622 10 43 78

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