Selon des informations confiées à Guineematin.com, le chef de l’État guinéen, le professeur Alpha Condé, s’est envolé la nuit d’hier à aujourd’hui (mercredi 15 juin 2016) pour la République fédérale de Russie où il va rencontrer le président russe, Vladmir Poutine.
Si, officiellement, cette visite est inscrite sous le convenu protocolaire de « raffermissement des relations bilatérales entre Conakry et Moscou », cette visite d’Etat contient encore beaucoup d’énigmes. Surtout que le professeur Alpha Condé, accompagné de plusieurs hommes d’affaires guinéens, ne va pas pour seulement deux jours, on parle d’au moins cinq jours !
Guineematin.com a appris que le chef de l’Etat guinéen participera d’abord au forum économique international de Saint-Pétersbourg, qui est une conférence internationale annuelle consacrée aux problèmes économiques et commerciaux. Rassemblant chaque année environs 7 000 dirigeants politiques et chefs d’entreprises, scientifiques réputés, personnalités et représentants de la presse du monde entier, le Forum économique international de Saint-Pétersbourg se déroule sous les auspices du Président de la Fédération de Russie et fait état des questions les plus urgentes auxquelles se confrontent la Russie et le monde entier.
C’est donc à Saint-Pétersbourg que le professeur Alpha Condé aura son premier tête-à-tête avec Vladmir Poutine, avant de continuer sur Moscou.
Mais, que cherche réellement Alpha Condé derrière Vladmir Poutine ?
Ce septuagénaire qui dirige la Guinée depuis le 21 décembre 2010, après avoir vécu en France pendant plus de cinquante ans (avec une quarantaine d’année d’opposition contre les régimes successifs guinéens) est-il prêt aujourd’hui à lâcher les pays occidentaux (trop regardant les le respect de la démocratie et des droits de l’Homme) pour se tourner désormais vers la Russie ?
En attendant d’en savoir plus, les commentaires ont déjà commencé à Conakry ! Parmi les plus récurrents, certains estiment que le président de la République cherche seulement à pousser au maximum possible les négociations avec les plus hautes autorités russes pour obtenir de RUSAL la relance des activités de l’usine FRIGUIA afin de rendre l’espoir (perdu depuis 2012, moins de deux ans après son arrivée aux affaires) aux populations de Fria ; et, également, une certaine célérité dans l’exploitation de Djan-Djan.
Mais, d’autres pensent que le professeur Alpha Condé pourrait avoir, parmi ses principales préoccupations, la sollicitation auprès du locataire de Kremlin la volonté d’acquérir suffisamment de moyens sécuritaires et militaires au moment où son tâtonnement à une question sur le respect de la constitution guinéenne de quitter le pouvoir en 2020 suscite des polémiques et des dissensions au sein même de son propre parti (nous voulons d’un troisième mandant pour le RPG arc-en-ciel, mais pas pour le professeur Alpha Condé, a récemment dit Saloum Cissé, le secrétaire général du parti présidentiel), sans compter son discours sur la communauté malinké qui continue de faire des vagues en Haute Guinée et le regroupement des opposants qui tiennent à lui faire respecter la constitution, à commencer par l’organisation immédiate des élections locales, avec la menace des manifestations publiques dès la fin du mois de Ramadan…
Mais, que pensera de tout cela la France qui a soutenu (et protégé ?) jusque-là l’ancien président de la FEANF (Fédération des étudiants d’Afrique noire en France) ?
A suivre !
Nouhou Baldé pour Guineematin.com
