Alpha Condé interrogé sur la fin de son dernier mandat, en 2020 : « Mme, je suis choqué… »

Madame, je suis choqué quand vous dites que la Guinée n’avance pas, je suis choqué, et vraiment choqué, informez-vous avant de venir en Guinée ; sinon, vous restez en France là-bas. Si vous êtes venus avec des idées arrêtées partez avec vos idées arrêtées, ce n’est pas la peine de venir ici. Vous êtes venus pour déformer l’histoire de la Guinée.

L’émission ‘’Internationales’’ (diffusée sur RFI, TV5 Monde et dans le Journal ‘’le monde’’) a donné la parole au président guinéen, le professeur Alpha Condé. Cette interview de 45 minutes a été publiée ce dimanche, 30 septembre 2018, veille de la marche sur l’autoroute Fidèle Castro, à laquelle la société civile et l’opposition appellent le peuple de Guinée. Justement, une des questions parmi celles qui ont fâché Alpha Condé concernait le respect de la Constitution et quitter le pouvoir après 2020.

Guineematin.com vous propose, ci-dessous, l’essentiel de ce qu’on a retenu de cette interview du président Alpha Condé

Alors que la République de Guinée célèbre ses 60 ans d’indépendance, nous recevons sur ce plateau son président monsieur Alpha Condé.

Bonjour monsieur le président

Bonjour madame

Question : Avant tout, quelques images qui se passent dans les jardins de l’Elysée avec l’équipe de France et Paul Pogba, champion du monde de football, c’était le 16 juillet. Qu’est-ce que ces images représentent pour vous ?

Alpha Condé : Vous savez dès que la Guinée a pris son indépendance, elle s’est organisée et a produit de grands footballeurs avec les Petit Sory, Chérif Souleymane, Maxime Camara et autres.

Nous sommes contents qu’un élément d’origine guinéenne ait participé à a victoire de la France en coupe du monde.

Bien sûr on aurait souhaité qu’il joue pour l’équipe nationale guinéenne, mais l’essentiel c’est qu’il a apporté quelque chose à la victoire de l’équipe de France.

C’est essentiel aussi qu’une jeune africain ait contribué à la victoire de la France en coupe du monde.

Vous être devenu président en 2010 après avoir été arrêté et condamné à 5 ans de prison, vous avez déclaré alors vouloir devenir le Mandela de la Guinée, vous promettez alors justice et réconciliation, la justice, elle prend son temps, les responsable du massacre du stade de Conakry en septembre 2009, 150 opposant tués, une centaine de femmes violées, n’a toujours pas eu lieu.

En 2015 vous êtes réélu pour un second mandat, des résultats contestés par l’opposition, 2015 c’est l’année où la Guinée affronte Ebola, un guinéen sur deux vit sous le seuil de pauvreté malgré la richesse de votre sous-sol en minerais alors que votre second et dernier mandat selon la constitution doit s’achever en 2020 la grogne sociale a gagné les rues de Conakry cette année.

Alors question : monsieur le président, vous êtes le premier président démocratiquement élu en 2010, après 50 ans de régimes autoritaires, de coups d’état, vous avez dit que vous alliez être le Mandela, le réconciliateur, la mémoire sur l’histoire de votre pays, où en est ce travail, est ce que cela avance, il y a eu une commission en 2015 qui a donné des conclusions, mais on a l’impression que depuis lors ce travail a du mal à se faire. S’il a du mal pourquoi ?

Alpha Condé : Vous savez, on n’est pas d’accord que ce qui polarise les problèmes de la Guinée, c’est le 28 septembre (2009). C’est vrai que le 28 septembre a été un aspect particulier qui est le viol des femmes, mais la Guinée a connu une longue histoire. Ce qui fait la particularité du 28 septembre, c’est que des femmes ont été violées, en dehors de çà, la Guinée a une autre histoire. Je dis que la réconciliation en Guinée est très difficile. Pourquoi ? Parce que ceux qui sont victimes sont à la fois….

Nous savons que des gens ont été emprisonnés au camp Boiro, torturés etc… mais ceux qui ont torturé au camp Boiro ont torturé après le camp Boiro. Donc, ramener l’histoire de la Guinée au 28 septembre n’est pas juste et je dis qu’en tant que président de la Guinée, j’assume la Guinée dans sa brutalité, dans ses aspects négatifs.

On a tendance à masquer tout cela pour polariser sur le 28 septembre, je ne serai jamais d’accord. Parce que pour réconcilier les Guinéens, il faut savoir qu’un mort est égal à un mort. Les gens qui ont perdu leurs parents au camp Boiro, il y en a qui ont perdu leur parents à Kindia, Kankan, à N’Zérékoré, y en a qui ont perdu leurs parents en 2006 en 2007, c’est pourquoi, j’ai demandé aux Nations-Unies de nous aider, de nous accompagner pour qu’à partir des ADN on puisse retrouver des corps pour qu’on puisse retrouver des familles pour mettre fin aux fosses communes.

Donc, je ne serai jamais d’accord qu’on ramène l’histoire de la Guinée au 28 septembre.

Christophe du journal le monde : vous dites qu’il ne faut pas polariser, est ce qu’on peut entendre dans ce sens-là que le procès du 28 septembre n’est pas une priorité ? Et que si ça se trouve, on ne verra pas le procès avant la fin de votre mandat ?

Alpha Condé : Nous nous sommes engagés auprès du monde entier que nous allons faire le procès, mais ce n’est pas des gens qui viennent de l’extérieur qui vont dire quand est-ce qu’on va faire le procès.

Moi, je respecte la justice indépendante, vous dites que la justice indépendante c’est en France, mais il y a des choses qui ne sont pas jugées depuis très longtemps. Vous trouvez ça normal ?

Nous en tant qu’exécutif, nous avons donné les moyens à la justice pour mener les enquêtes et faire son travail et la justice c’est elle qui va décider quand il y aura justice.

On acceptera aucune pression, ni rien, on laissera la justice travailler tranquillement. C’est très clair.

Je vous fais remarquer que je n’étais pas au pouvoir le 28 septembre et que je ne me sens concerné par aucun crime, ni de Boiro, ni du 28 septembre. J’étais opposant, donc, je n’ai aucune responsabilité.

Ais en tant que président de la Guinée, j’entends rendre justice à la Guinée. C’est pourquoi j’ai donné les moyens à la justice et la justice suit son cours.

Le pouvoir judiciaire est indépendant du pouvoir exécutif.

Question : Mais, il faut aussi de la volonté politique monsieur le président pour qu’il y ait procès ?

Alpha Condé : le volonté politique consiste à donner les moyens à la justice pour faire son travail. Çà je l’ai fait et je ne veux pas qu’on polarise la Guinée sur le 28 septembre. Il y a eu plus de morts au camp Boiro que le 28 septembre.

Aujourd’hui, la jeunesse guinéenne, la jeunesse africaine entend connaitre l’histoire de la Guinée pas seulement le 28 septembre.

Vous en France vous avez mis combien de temps pour juger les gens de Vichy, vous trouvez çà normal ?

Vous trouvez normal que vous prenez beaucoup plus de temps et vous

Voulez nous mettre la pression, je n’accepterai pas qu’on nous mette la pression, si vous voulez poser la question, allez poser la question aux magistrats, je ne répondrai plus à cette question.

Question : Monsieur le président, un de vos ministres, le ministre de l’unité nationale et de la citoyenneté Gassama Diaby a dit sur l’antenne de RFI qu’il y a une faute morale commise à l’égard des victimes est ce que vous partagez ce constat ?

Alpha Condé : il est libre de dire ce qu’il veut, moi je n’ai pas à partager ou pas, j’ai dis que j’assume la Guinée dans sa totalité dans ses aspects positifs et négatifs.

Tous les crimes de la Guinée, je les assume, c’est tout et Mme, je ne vais plus qu’on parle du 28 septembre s’il vous plaît.

Question : si nous revenons sur l’histoire de la Guinée, vous avez évoqué le camp Boiro c’est une autre époque de la Guinée assez sombre, est ce que la Guinée aujourd’hui peut entamer ce travail de mémoire sur ces violences politiques qu’elle a connu depuis 1958 ?

Alpha Condé : L’histoire de la Guinée ne se ramène pas à la violence, la jeunesse guinéenne et africaine veut savoir qu’est ce qui s’est passé en 1958. La façon dont la Guinée a pris son indépendance, la façon dont la Guinée a été encerclée, pour empêcher la Guinée d’évoluer, on doit aussi faire cette histoire-là. Qu’elle a été l’attitude de la France quand la Guinée a pris son indépendance ? Est-ce que la France a accompagné la Guinée ou est-ce que la France q tout fait avec ses alliés pour isoler la Guinée et faire en sorte que la Guinée ne puisse pas se développer ? Il faut qu’on parle de l’attitude la France quand la Guinée a décidé de voter non, il faut qu’on parle de çà.

Question : Vous dites quoi donc sur cette période, de l’attitude la France ?

Alpha Condé : lors que la guinée a pris son indépendance, du jour au lendemain tous les cadres français ont quitté le pays, elle s’est retrouvée sans cadres, mieux, il y a encore quelque chose de plus grave, à Pastoria (Kindia), c’est là-bas qu’on faisait les vaccins contre les morsures de serpents, les responsables français qui étaient là-bas ont ouvert les grilles et tous les serpents sont sortis, ils ont tué beaucoup de guinéens.

En plus quand les billets CFA partaient à Dakar, ils ne revenaient plus c’est pourquoi la Guinée a créé sa propre monnaie.

Il faut aussi tout faire pour que la jeunesse française sache dans quelle condition la France a abandonné la Guinée, vous voulez masquer çà.

Il faut savoir aussi que toute la classe politique guinéenne s’est donné la main pour appeler à voter non le 28 septembre.

Votre devoir aussi c’est de dire est ce que la France a eu un comportement correct à l’égard de a guinée en 58. Le président Macro a 47 ans, il n’était pas né, il ne connait pas donc il faut qu’il le sache aussi, c’est vous qui devez l’aider.

Il y a une responsabilité du gouvernement français d’alors sur tout le mal guinéen que vous savez très bien mais ça vous ne voulez pas dire, vous ne voulez pas que l’opinion française soit informée de cela.

Je n’accepterai pas que le 60è anniversaire soit instrumentalisé et qu’on masque de qui s’est passé pour quoi.

Question : alors, est ce qu’il ne faut pas laisser les historiens pouvoir travailler sur les archives, leur donner l’accès aux archives pour savoir comment ce régime de Sékou Touré a dérivé au bout d’un an ?

Alpha Condé : Mais, on n’a pas besoin des archives, tous les responsables français, les services français ont écrit des livres, tout le monde sait ce qui s’est passé, vous-même vous le savez, mais vous préférez masquer cela et venir dire ce que vous voulez dire.

Question : puisqu’on parle des 60 ans d’indépendance, est ce qu’on peut parler du passé colonial ….stop interruption

Alpha Condé : non je ne veux pas parler du passé colonial maintenant, ce que je souhaite qu’on fasse comprendre à la jeunesse guinéenne son passé, c’est tout.

Nous aurons le temps de parler des autres problèmes, ce n’est pas seulement aujourd’hui qu’on va tout dire allons à l’essentiel.

Le premier message que je veux dire à la jeunesse guinéenne, c’est qu’à un moment donné les guinéens se sont dressés comme un seul homme pour dire non, le second message, c’est que le gouvernement français à l’époque n’a pas eu une attitude correcte ce qui a fait que pendant longtemps, les rapports entre les deux pays étaient tendus.

La Guinée a été mise en quarantaine, il a fallu que l’URSS et la Chine viennent au secours de la Guinée, çà on n’oubliera pas, ensuite il faut que la jeunesse guinéenne sache que la Guinée a été le pionnier dans la lutte contre le colonialisme en Afrique que ce soit dans les pays francophone que dans les pays lusophones.

Question : Monsieur le président quand on parle de réconciliation est ce que ça ne passe pas par la lutte contre l’impunité ?

Alpha Condé : Mme je suis arrivé au pouvoir fin 2010, pendant 2 ans l’opposition a mis les enfants dans la rue pour m’empêcher de travailler, quand j’arrivais au pouvoir, la guinée n’avait jamais terminé un programme avec le FMI, on n’avait même pas de PPTE et malgré cela nous avons eu le PPTE et deux ans après nous avons eu Ebola, donc, réconciliation veut dire qu’on puisse d’abord faire face aux besoins primaire de la population. C’est nous qui avons demandé aux nations-unies de nous mettre en place une commission de réconciliation et pour cela nous avons fait une réforme de l’armée, on n’a mis en place une commission présidée par le grand Imam et l’archevêque de Conakry, ils ont fait un bon travail, ils ont déposé leur rapport nous sommes en train de préparer une loi au parlement pour créer une commission vérité et réconciliation pour terminer.

On ne va pas polariser l’histoire de la Guinée uniquement sur çà pour montrer que la Guinée est négatif en masquant les conditions dans lesquelles la Guinée a pris son indépendance.

Moi, Chirac m’a dit de toutes les colonies françaises, c’est la Guinée qui avait plus d’avenir. Mais, à l’indépendance, les français sont partis avec tous les dossiers, toutes les études qui avaient été faites sur beaucoup de projets en Guinée. En partant ils ont voulu anéantir économiquement le peuple de Guinée.

Question : Est-ce que vous attendez des excuses des autorités françaises, du président Macron à l’égard de la Guinée ?

Alpha Condé : Non, non, non ! La France n’a pas commis de crimes contre la Guinée, je ne demande rien au président Macron, je voudrai simplement que vous journalistes vous aidez la jeunesse française, comme le président Macron à connaître l’histoire entre nos deux pays.

Moi, j’ai eu de très bon rapports avec le président Hollande, j’ai de très bons rapports avec le président Macron, la Guinée ce n’est pas l’Algérie où il y a eu des crimes. Mais, la France doit savoir que si la Guinée est en retard, la responsabilité doit être partagée entre les dirigeants guinéens et français.

Question : Vous avez dit que vous avez hérité d’un pays mais pas d’un état, vous avez fait des reformes pour créer un état, ses institutions, mais, aujourd’hui, le pays est en difficultés, il ne décolle pas économiquement, en tout cas il est en grandes difficultés (interrompue par AC)

Alpha Condé : non Madame ! Est-ce que vous connaissiez la Guinée, la BM, la BAD, et autres viennent de quitter, voyez qu’est-ce qu’ils disent, quand je suis arrivé quel était le PIB de la Guinée, quel est le pays qui n’est pas en difficultés, est la France n’est pas en f=difficultés, est ce que c’est en 7 ans que je vais par miracle (grosse discussions entre les deux parties), quand je suis arrivé au pouvoir la Guinée n’avait que 100 mégawatts et en moins de 5 ans j’ai fait le barrage de Kaléta qui fait 240 Mégawatts.

Nous sommes en train de faire le barrage de Souapiti 450 MW, avant fin 2020 nous aurons fait 1000 MW.

Quand je suis arrivé au pouvoir l’inflation était de 28%, aujourd’hui nous sommes à 8%. Vous n’avez pas fait d’enquêtes vous dites que le pays ne décolle pas c’est pas vrai, informez-vous avant de venir, il fait faire des enquêtes mais si vous venez avec des idées arrêtées. Dans les autres pays francophones africains il n’y a pas de pauvreté ? Quand je suis arrivé la Guinée ne faisait que 13 millions de tonnes, mais aujourd’hui on est à plus de 100 millions de tonnes, vous ne informez pas, ce qui vous intéresse c’est de présenter une image négative de la Guinée. Non, soyons sérieux.

Question : Comment expliquez-vous que le taux de chômage touche plus de 80% des jeunes et surtout… interrompue par Alpha Condé

Alpha Condé : çà, c’est vous qui l’inventez ! Premièrement, la moitié de la population guinéenne se trouve dans les campagnes. Dans les autres pays africains, il n’y a pas de chômage ? Ce sont les guinéens seulement qui meurent dans la méditerranée ?

Ce n’est pas sérieux vraiment. Quand vous venez ici, c’est pour désinformer la population française en disant que la Guinée n’a pas décollé. Quel est le pays francophone qui a décollé ?

Question : un des secteurs d’activité qui tire la croissance de la Guinée, c’est notamment l’activité minière, plus particulièrement la bauxite qui est exporté en masse vers la chine. Vous êtes le premier fournisseur de la chine, est-ce que vous n’êtes pas inquiets des dégâts environnementaux et sociaux… (interrompue par Alpha Condé)

Alpha Condé : l’avenir de la Guinée ce n’est pas la bauxite, c’est l’agro-industrie, c’est l’agro business. C’est pourquoi, la BAD nous accompagne, il y a 7 pays différents qui sont en Guinée dans la bauxite l’Inde est là, la France est là, etc…

Nous avons imposé à la SMB de faire de la transformation sur place. Donc, elle va construire une usine pour la transformation de la bauxite sur place.

Donc, on n’est pas seulement vendeur de bauxite, mais nous avons dit que nous allons transformer une partie de notre bauxite sur place.

Je suis déçu que des journalistes de votre niveau ne connaissent même pas qu’est-ce qu’il faut avoir comme matière première pour aller de la bauxite à l’alumine. La première des choses, c’est l’énergie d’abord, nous n’en avons pas suffisamment.

Question : comment convaincre ces familles qui investissent beaucoup d’argent entre 5.000 et 10.000 euros qu’ils donnent à des passeurs pour envoyer un membre de leur famille en Europe.

Alpha Condé : Ce n’est pas à vous que je vais répondre, c’est au peuple de Guinée que je vais donner cette réponse. Nous sommes en train de nous battre, je suis désolé Madame, je réserve cette réponse au peuple de Guinée ; ce n’est pas à RFI encore moins au journal Le monde que les guinéens ne connaissent même pas que je vais donner ma réponse. Le peuple de Guinée n’a pas besoin de TF1 ou du Monde pour savoir comment débrouiller.

Si nous ne travaillons pas pour transformer nos matières premières pour donner du travail à la jeunesse, nous aurons échoué.

Question : Il y a deux ans d’ici la fin de votre deuxième mandat, est ce que vous pensez arriver à l’horizon 2020 avec un bilan positif et des choses qui vont concrètement changer ?

Alpha Condé : Madame, c’est le peuple de Guinée qui m’a élu, c’est à lui que je vais rendre compte et non à RFI. Peut-être s’il y a des gens qui ont le complexe vis-à-vis de vous ou qui croient qu’il faut vous faire la cour pour que leurs affaires marchent, moi c’est à mon peuple que je m’adresserai et dans sa langue, ce n’est pas à RFI.

Madame, je suis choqué quand vous dites que la Guinée n’avance pas, je suis choqué, et vraiment choqué, informez-vous avant de venir en Guinée ; sinon, vous restez en France là-bas.

Si vous êtes venus avec des idées arrêtées partez avec vos idées arrêtées, ce n’est pas la peine de venir ici. Vous êtes venus pour déformer l’histoire de la Guinée.

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