Baadiko ne sera pas dans le gouvernement préélectoral : « c’est une vieille histoire », dit l’intéressé

Mamadou Bah Baadiko, président du parti UFDOn parle de plus en plus de gestation d’une nouvelle équipe gouvernementale qui accompagnerait le président sortant vers l’électorat guinéen avec l’entrée de ministres issus d’autres partis que le RPG ! Une reconstitution de l’arc-en-ciel nouvelle formule pour s’assurer d’une réélection de l’ancien opposant historique dont le pouvoir a été malmené par d’innombrables manifestations politiques, une décroissance économique, une justice boiteuse, un environnement social et sécuritaire qui font fuir même les nationaux ! Quid de la politique de santé dont la maladie Ebola est venue désarticuler un système mal en point…

Mais, les divergences de plus en plus apparentes et insolubles entre Cellou Dalein Diallo et Sidya Touré démontrent que face à une opposition opposée entre elle, Alpha Condé se sentirait encore plus fort que jamais s’il capitalisait les frustrations qu’ont ses adversaires les uns contre les autres. Frustrations nées notamment à la veille et au lendemain des élections législatives. Comme on le sait, en septembre 2013, les premiers opposants au régime Condé, Dalein et Sidya, se sont coalisés pour conquérir le maximum de députés. Lansana Kouyaté (PEDN), Mamadou Bah Baadiko (UFD), Boubacar Barry (UNR), Fodé Mohamed Soumah (GéCi), Ibrahima Abé Sylla (NGR), Kassory Fofana (GPT), Jean Marie Doré (UPG)… seront les moins avantagés par l’alliance UFDG-UFR. Voyant ces lourdes machines démarrer sans pitié, Aboubacar Sylla, Mouctar Diallo et Baïdy Aribot embarqueront sans leurs partis qu’ils trouvent sans doute peu représentatifs face aux grands enjeux de devenir députés ! Et, beaucoup de « fiers leaders » qui s’accrocheront à la tête de leurs machins politiques n’auront que leurs yeux pour pleurer au décompte de leurs voix !

Considéré comme la quatrième force politique à l’issue du premier tour de 2010, Lansana Kouyaté a trouvé dévalorisant que son PEDN siège sur deux fauteuils seulement à l’Assemblée nationale ! Il a alors dénié à cette dernière toute légitimité et décampé. La deuxième élue de son parti qui s’est assise au parlement est considérée comme traitre, elle est exclue : le parti est en berne ! Son leader est furieux contre tous : le parti qu’il a fait élire qu’il accuse d’avoir volé ses voix et ses « amis » de l’opposition qui ont fait une mauvaise coalition et qui l’accuse d’avoir mal fait surveiller les bureaux de vote en Haute Guinée. Et, surtout, qui sont allés « à causes des avantages et privilèges » à l’Assemblée nationale contre son gré.

Pour sa part, Kassory Fofana a pris son seul fauteuil pour aller voir le patron du pays et demander (il dira avoir accepté) un retour à l’arc-en-ciel ! Même s’il n’a pour le moment pas la primature, on se dit que ce serait possible à cette veille d’élections.

Mais, d’autres « frustrés » de la coalition Cellou-Sidya n’étaient pas dans la coalition arc-en-ciel. Plusieurs d’entre eux seraient désormais disposés à « accepter de servir la nation » aux côtés d’Alpha Condé. Cité dans ce lots d’opposants qui attendent le coup de fil de Sékoutouréah, le patron de l’UFD dément et explique : « il vous souviendra qu’en 2010, Alpha Condé m’avait cité parmi ses soutiens, sans jamais en avoir discuté avec l’UFD. « Il avait inscrit mon nom et inséré ma photo dans ses gadgets de campagne entre les deux tours de l’élection présidentielle de 2010. J’avais été obligé de publier un démenti  en août 2010», rappelle l’opposant, joint au téléphone hier, samedi 7 février 2015 par Guineematin.com

De collaboration, Alpha et Baadiko en ont parlé. Mais, « c’est une vieille histoire », rappelle ce dernier dont les contacts avec le président étaient assurés par le défunt ministre de la Culture, Tidjane Cissé. Au cours des échanges sur cette future collaboration, le ministre Cissé avait parlé en avril 2011 du ministère de l’agriculture et de l’élevage, mais il n’ ya jamais eu de discussion entre Baadiko et Alpha sur la question. Il est clair qu’au début du quinquennat,  Baadiko n’était pas par principe, opposé à une collaboration avec Alpha. Mais, depuis juin 2011, plus de trois ans et demi, l’opposant est catégorique ! « C’est impossible de travailler honnêtement et sérieusement dans l’intérêt du pays avec ce régime corrompu, régionaliste et rétrograde », fait remarquer le leader qui croit être un des rares « hommes propres » dans un océan d’anciens et nouveaux prédateurs de deniers publics.  Mamadou Bah Baadiko pense d’ailleurs que c’est l’une des raisons pour lesquelles le président actuel tient coûte que coûte à les écraser et les salir, pour les éliminer de la scène politique guinéenne : « il nous a enlevé de la CENI et fait installer à l’Assemblée nationale des gens moins représentatifs que nous », dénonce le patron de l’UFD.

Face au manque de considération des « grands leaders » de l’opposition à leur égard, d’autres « opposants » dorment actuellement en veillant bien sur le téléphone « contact » de sékoutouréya dans le secret espoir que la « surprise » viendra au-delà du rêve ! Surtout que des « avancées » significatives ont été obtenues avec les ciblages des postes et la certitude que le président Condé a bien besoin des quatre roues de son véhicule pour une meilleure lisibilité des couleurs arc-en-ciel de sa gouvernance avant les élections…

Nouhou Baldé

 

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