Boké : Les récentes manifestations laissent une profonde division au sein de la jeunesse

Depuis les récentes émeutes anti-délestage des populations de Boké au mois de septembre dernier, qui ont entrainé des pertes en vies humaines et d’importants dégâts matériels, les jeunes de cette zone minière vivent dans une cacophonie totale. Pas de leadership capable de réunir tous les jeunes autour d’un seul idéal. C’est en tout cas le constat fait par le correspondant local de Guineematin.com et plusieurs autres observateurs de la société civile préfectorale.

Dans la matinée d’hier samedi ,14 octobre 2017, Ibrahima Yoya Soumah, un des responsables de la société civile préfectorale, a reçu le correspondant de Guineematin.com dans l’enceinte de la maison des jeunes de Boké. Dans notre entretien, il a dépeint la situation sociopolitique actuelle avant de proposer aux parties prenantes, une table ronde pour une sortie de crise.

A l’entame, Monsieur Ibrahima Yoya Soumah a déploré l’ignorance des jeunes des rôles que doit jouer chacune des structures mises en place. C’est le cas du comité préfectoral de développement (CPD), la délégation communale de la jeunesse, le bureau de la jeunesse et la commission de suivi et réflexion de la plateforme revendicative. Pour lui, bon nombre de ceux qui s’agitent ne savent même pas faire la distinction entre jeune et jeunesse. << Les jeunes de Boké sont divisés de telle sorte qu’ils n’ont pas les mêmes points de revendications. Il y a un groupe qui demande de l’emploi, un deuxième groupe qui demande le départ de la commission de suivi et réflexion ou la délégation communale de la jeunesse. Un troisième groupe cherche des postes et un quatrième qui demande le remplacement des membres du comité préfectoral de développement. Donc, il y a pratiquement quatre (4) groupes qui, entre eux, personne n’écoute l’autre >>, a déploré monsieur Soumah.

Ainsi, l’activiste de la société civile donne des enseignements aux jeunes sur le fonctionnement et le rôle des différentes structures locales prévues dans le code des collectivités. << Les jeunes doivent savoir distinguer les quatre (4) structures et laisser chacune jouer son rôle. Les articles 41 à 44 du code des collectivités ont clairement définit l’autonomie de l’administration locale. La délégation communale de la jeunesse, est une structure composée d’un certain nombre de jeunes choisis par la commune compte tenu de leur disponibilité, leur probité morale et même de leur humilité, pour servir d’intermédiaire entre la commune et la jeunesse. Tandis que le bureau communal de la jeunesse est une structure relevant de la direction préfectorale de la jeunesse, choisit par les structures à la base et est représentée dans tous les quartiers. Le CPD quand à lui, est un organe consultatif et constitutionnel, composé des membres issus de tous les services déconcentrés, décentralisés et même les ressortissants. Il a pour rôle de défendre le développement local, suivre la répartition des taxes données par les entreprises. Or, la commission de suivi et réflexion est constituée suite à une manifestation. Elle a pour mission de suivre l’exécution des 35 points de revendications, de veiller à ce que le gouvernement et les sociétés minières respectent leurs engagements respectifs », a-t-il expliqué. Selon lui, la commission doit rendre compte à la population de l’évolution des différents points de revendications. « C’est cette restitution qui a manqué selon les observations >>, a dit Ibrahima Yoya Soumah.

Pour finir avec la cacophonie qui règne entre les protagonistes, Ibrahima Yoya Soumah sollicite, en tant qu’acteur de la société civile, « une rencontre qui va réunir tous les jeunes de Boké, les sages, les autorités et la société civile, autour d’une même table pour discuter de tous les problèmes de la localité », a-t-il souhaité, espérant que qu’à l’issue de cette table ronde, la création d’un « comité ad-hoc tiré de part et d’autres des différentes structures >>,.

De Boké, Mamadou Diouldé Diallo pour Guineematin.com

Facebook Comments Box