Corruption dans les mines Mohamed Condé, fils du président, sortie de la CPI… Cheick Sako « cuisiné » au parlement

Maître Cheick SakoC’est le vendredi dernier, 02 décembre 2016, que le ministre de la Justice, maître Cheick Sako est passé à l’Assemblée nationale pour expliquer et défendre le budget sectoriel de son département. Une occasion rêvée pour les élus du peuple de faire comprendre au ministre que sa politique n’est pas bien partagée. En tous les cas, beaucoup de Guinéens attendaient mieux de cet ancien avocat au barreau de Montpellier (France).

Dès l’entame de son speech, Cheick Sako qui officie à la tête du département de la justice et de garde des sceaux, a promis aux députés que la Guinée ne sortira pas de la Cour pénale internationale. D’ailleurs, sa position tranchée dans bien de dossiers lui ont valu le respect de la représentation nationale, lors de son passage, le 2 décembre dernier, en séance plénière pour défendre son projet de budget 2017, a constaté, Guineematin.com, à travers un de ses reporters.

De nombreuses questions, une quarantaine au moins, lui ont été posées, les unes aussi importantes que les autres et relatives au fonctionnement de son institution, critiquée par l’opinion, malgré les efforts de redressement et les nombreux programmes de réformes enregistrés sur le terrain.

Répondant aux inquiétudes de l’opposition sur la position de la Guinée par rapport à la Cour pénale internationale, où trois pays du continent ont annoncé leur retrait, CHeick Sako répond « la position de la Guinée, c’est la position de l’Union Africaine. Il n’est pas question qu’on sorte de la CPI. C’est une question de principe, ce n’est pas parce que certains pays ont quitté que la Guinée va la quitter. Nous sommes pour que des corrections soient faites pour que l’institution réponde aux normes pour lesquelles elle est créée ». Il rappelle que toutes les critiques à l’encontre de la Cour pénale ne sont pas fausses et donnent l’occasion de revoir le statut de la Cour pour améliorer son fonctionnement.

De sa déclaration des biens, Maître Sako soutient l’avoir fait. « Je l’ai fait à la Cour constitutionnelle. J’ai un appartement, et une villa en France, une maison en Guinée et deux enfants, cela me suffit largement », d’après l’avocat.

S’agissant des conditions de détention des prévenus et de leur traitement, le ministre d’Etat, est formel. « Une fois je suis au courant qu’ »un détenu est malade, on n’attend pas la famille. J’interviens directement. Je dois beaucoup de crédits au Directeur général d’Ignace Deen ». Il n’oublie pas non plus de saluer les efforts remarquables du CICR.

A ceux qui déplorent la lenteur dans les dossiers, notamment du côté de Nabaya, Me Sako se defend « on a un déficit d’effectif, je le déplore mais on va essayer de le combler du côté de Kankan lors du prochain mouvement des magistrats ».

Du comportement regrettable de certains notaires soulevé par les députés, le ministre de la justice dit qu’ils « ne sont pas au dessus de la loi ».  Il révèle avoir « dit aux notaires de mettre en place leur organe disciplinaire qui doit marcher selon les critères de la loi ».

De l’affaire de Siguiri, où il le juge de paix est accusé de partialité, Me Sako explique qu’il « faut sortir la justice du politique. Tant que je serai ministre de la justice, je serai impartial. J’ai dit au Président que je ne pouvais pas les libérer (ndlr : des prévenus du parti au pouvoir, poursuivis après l’attaque du maire Traoré à Siguiri). Je le dis solennellement et personne ne me fera infléchir ». « Si le juge a fauté, réunissez les preuves », conseille t-il aux députés qui ont soulevé la question.

La corruption dans les mines où un des proches du président est cité, le ministre tout en reconnaissant que le prévenu (ndlr : François Le Copret) soit ami du président de la République.

Appelle à « faire attention, car il y a un lien de causalité. Ce qu’ils (ndlr : Rio Tinto) ont fait en Guinée, ils n’osent pas faire cela ailleurs ». Poursuivant, il révèle que le fils du Président de la République, Mohamed a été interrogé par la justice, puisque «personne n’est au dessus de la loi ».

Abdallah Baldé pour Guineematin.com

Tél : +224 628 08 98 45

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