Coup de théâtre : des commissaires de la CENI contre la  «gestion cavalière» du processus électoral

Bakary Fofana, président, CENILa République de Guinée s’engage sur une pente dangereusement glissante ! A un jour du scrutin présidentiel, plusieurs milliers d’électeurs ne savent pas s’ils auront la possibilité de participer au vote ou pas, puisqu’ils n’ont pas leur carte électorale. Le matériel électoral n’est pas arrivé dans les différents sites, notamment dans les sous-préfectures du pays, dont certaines sous enclavées.

Plusieurs matériels électoraux manquants sont également relevés et une réimpression est engagée par la CENI. Une commission électorale nationale indépendante aussi violemment critiquée que le gouvernement par les sept candidats contre le président sortant, le professeur Alpha Condé. L’institution électorale a été saisie par ces candidats qui ont officiellement demandé un report qu’ils ont motivé par la nécessité de faire des élections apaisées et dont les résultats sont susceptibles d’être acceptés par tous les candidats.

Malheureusement, selon des informations confiées à Guineematin.com, le bureau de la CENI ne s’est finalement pas retrouvé pour discuter de cette requête des candidats. « Nous avons appris par les médias que la CENI est prête d’organiser ce scrutin dimanche, alors qu’on en a jamais discuté. On aurait pu nous réunir, faire le débat et comprendre. S’il y a un désaccord, on pouvait passer au vote comme le veut la loi. Mais, le président de la CENI a seulement désigné son porte parole pour aller déclarer aux médias que la CENI est prête… », a notamment confié à Guineematin.com un commissaire, très inquiet du lendemain électoral si la date du 11 octobre est maintenue…

Certains commissaires de la CENI ont d’ailleurs décidé d’aller animer une conférence de presse ce vendredi 9 octobre 2015 pour se désolidariser de cette « gestion cavalière du scrutin » et prévenir des risques que la CENI et le gouvernement font courir à la République de Guinée en engageant le pays dans un scrutin à des lendemains incertains.

Déjà, comme on l’a écrit hier, des opposants très répresentatatifs comme Cellou Dalein Diallo ont officiellement prévenu qu’ils ne reconnaîtront pas les résultats de cette « CENI incompétente et partisane »…

Le gouvernement acceptera-t-il finalement de reporter le scrutin pour permettre à la CENI de mieux préparer le scrutin et éviter à la Guinée de courir des risques de troubles comme cela a d’ailleurs commencé ?

Que feront les représentants de la communauté internationale face à ce qui se prépare malheureusement comme un début de trouble en République de Guinée ?

Attendons de voir !

Nouhou Baldé pour Guineematin.com

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