Dialogue : la nouvelle formule de désignation des conseils des quartiers et districts

dialogueComme l’annonçait précédemment un article de Guineematin.com, à défaut du couplage des élections communales et locales (quartiers et districts) l’opposition et la mouvance présidentielle viennent de s’accorder sur le mode de désignation des conseils des quartiers et des districts.

Pourquoi il s’avère impossible de coupler ces élections ?

La Guinée dispose de 342 communes (38 urbaines et 304 rurales) et de 3 763 quartiers et districts. Ce qui donnera un total de 4 105 circonscriptions électorales, s’il faut coupler les élections communales et locales. Il faudrait alors mobiliser 20 525 fonctionnaires pour organiser de telles élections, puisqu’il faut cinq membres pour une commission administrative de centralisation de vote (CACV), dont un magistrat, un représentant de la CENI, etc. C’est donc en voyant des réalités de ce genre, avec une carence par exemple en ce qui concerne les magistrat (avec un besoin de 4 105, alors que la Guinée n’a même pas cinq cent magistrat) que les acteurs ont finalement décidé de réfléchir à une formule réaliste.

Selon les informations confiées à Guineematin.com, pour régler toutes ces contraires, les élections ne pourraient pas se tenir de sitôt. Surtout qu’il y a aussi des contraintes juridiques avec la refonte de la CENI pour en faire une commission électorale technique, etc.

Méthode consensuelle de désignation des conseils de quartiers et de districts

La méthode trouvée par les acteurs politiques guinéens n’est finalement pas très différente d’une élection. On pourrait même la prendre comme une élection indirecte et proportionnelle.

Selon les explications confiées à Guineematin.com, ce ne sera plus à l’administration publique de nommer les conseils de quartiers et districts comme cela se fait actuellement. Et, en réalité, il n’appartiendra pas aussi aux maires de les choisira ! Ce sont les résultats issus des différents bureaux de vote qui permettront de savoir chaque liste a obtenu quel pourcentage dans tel quartier ou district. Sur cette base, et tenant compte du nombre de conseillers de quartier ou district, on pourra composer la liste du conseil dans ce quartier ou ce district. Et, c’est la liste majoritaire locale qui désignera le chef du quartier ou le président du district. Ainsi, l’acte administratif de nomination que prendra le maire de la commune ne fera que matérialiser un choix issu de l’élection.

Cas des candidats indépendants d’un quartier ou d’un district

Concernant les candidats d’un quartier ou d’un district ; et, qui n’ont pas d’ambition pour toute la mairie, l’accord ne les écarte pas. Ces candidats peuvent postuler, en formant des listes comme s’ils visaient la commune urbaine ou rurale de leur ressort. Mais, étant donné qu’ils ne cherchent que leur quartier ou district, ils font la campagne et se battent uniquement dans ce quartier ou district de sorte à remporter la majorité à ce niveau local. Ainsi, même s’ils se classent dernier au niveau communal, mais ayant dominé localement, ils auront le quartier ou district visé.

Cinq ans de mandat pour les maires des communes et quatre pour les conseils de quartiers et districts

Il y a plusieurs aspects juridiques liés aux élections que les acteurs envisagent de régler au cours du dialogue politique actuel. C’est le cas de la durée des mandats des maires (5 ans) et des conseils des quartiers et districts (4 ans). La Guinée devrait harmoniser ces mandats pour réduire le nombre d’élections. Ainsi, dans les années à venir, avec toutes les mesures qui sont en train d’être prises, on pourrait élire le même jour et pour la même durée presque tous les organes pour éviter de passer le temps à faire des élections.

Report de la Loi sur la CENI

À en croire une source consultée par Guineematin.com, les acteurs étaient prêts à la refonte de la CENI pour en faire une structure technique où les politiques sont représentés, mais pas les maîtres d’œuvre. Mais, finalement, il a été remarqué qu’on ne pouvait pas dissoudre la CENI actuelle et lui demander d’organiser les élections locales. Mettre fin à l’existence de la CENI actuelle, composer une autre et faire organiser les élections communales par la nouvelle CENI prendra un long moment que les acteurs ne souhaitent perdre. Ainsi, il a été convenu d’organiser d’abord les élections et mettre la nouvelle CENI ensuite. Celle-là aura les élections législatives de 2018 comme premières élections à organiser…
Après ces accords sur ces importants points, le dialogue se poursuit au palais du peuple.

À suivre !

Nouhou Baldé pour Guineematin.com

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