Guinée : le ministre de la justice dénonce « la corruption généralisée de l’appareil d’Etat »

À l’occasion du séminaire gouvernemental, qui se déroule aujourd’hui et demain dans la capitale guinéenne, les différents ministres se relaient au pupitre pour expliquer les acquis de leurs départements, les faiblesses et annoncer les perspectives de 2017. C’est dans ce cadre que le ministre de la justice, garde des Sceaux, maître Cheick Sako, un des premiers à se soumettre à cet exercice, n’a pas caché son inquiétude face aux « violations massives et répétées des l’Homme » dans notre pays, rapporte le journaliste de Guineematin.com qui suit ce séminaire.

Selon le garde des sceaux, la justice guinéenne est minée par plusieurs maux comme la corruption généralisée de l’appareil d’Etat, les crises sociales aiguës et répétées dans le pays et une recrudescence de la criminalité, le chômage et la pauvreté.

Outres ces problèmes, Me Cheick Sako a dit avoir été confronté tout au long de l’année 2016 au cas des violations massives et répétées des droits de l’Homme, notamment le fait que les Guinéens s’habituent à se rendre justice.

« Monsieur le Président de la République est intervenu là-dessus, il a dit ce qu’il en pensait. J’emboite le pas pour dire que la justice passera. Il est interdit de se faire justice soi-même. Il y a une justice dans ce pays qui est prévue par la constitution, qui est en marche ; certes qui a des insuffisances, mais on ne peut pas admettre que des citoyens isolés ou en masses se font justice eux-mêmes », a prévenu le garde des sceaux, citant les cas qui se sont produits à Siguiri à Kissidougou et à Yomou, tout en rappelant que les présumés auteurs seront punis à la hauteur de leur forfaiture.

Par ailleurs, l’autre préoccupation à laquelle le ministre de la justice a dit être confronté et que le Gouvernement guinéen combat également depuis 2010, c’est la « culture de l’impunité ». Cependant, tout n’est pas sombre, selon le Ministre de la justice, il a dit avoir réalisé des progrès énormes au cours de l’année 2016. Et, le ministre a classé ces progrès en quatre phases

– Première phase, c’est l’accès au droit et à la justice dont l’activité phare qui a été réalisée est l’adoption du code pénal et du code de procédure pénale ; c’est une réforme majeure, on le saura plus tard dans le pays (…).

– Le deuxième axe est l’indépendance de la justice à travers la mise en place du conseil supérieur de la magistrature. Je remercie le président de la République qui a eu une volonté politique sans laquelle je ne saurais rien faire dans la justice. Le statut particulier des magistrats, ce n’est pas rien…

– Le troisième axe, c’est le renforcement et la valorisation des capacités humaines et institutionnelles, c’est aussi une réalisation qui a été faite en 2016.

– Le dernier axe est la lutte contre l’impunité.

Enfin, parlant des actions phares que le Département de la justice va réaliser au cours de cette année, 2017, Me Cheick Sako a promis la continuité des activités qui ont été entamées l’année dernière. C’est notamment la réforme du conseil supérieur de la magistrature, le projet de loi sur le code civil, déposé il y a plus d’un an à l’Assemblée nationale, le code de la justice militaire, le projet de loi contre la corruption…

À rappeler que parmi les résultats attendus de ce séminaire, il y a entre autres l’identification et la publication des priorités stratégiques et principales actions phares du gouvernement programmées pour l’année 2017, le renforcement de l’esprit d’équipe, de cohésion, de solidarité de l’équipe gouvernementale.

A suivre !

Ibrahima Sory Diallo pour Guineematin.com

Tél. : (00224) 621 09 08 18

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