Ibrahima Sory (BOC) sur la crise au sein du Front: Faya veut être ministre de l’Enseignement pré-universitaire

La confusion continue de faire du chemin au sein du Front National pour la Défense des Droits des Citoyens (FNDDC). Les accusations et contre-accusations laissent la place maintenant à ce qui pourrait être la bataille judiciaire, a appris Guineematin.com, dans un entretien avec un second acteur de la crise.

Dr Ibrahima Sory Diallo, président du parti Alliance Démocratique pour le Changement (ADC) de l’aile politique du Front, a expliqué à notre reporter les raisons qui l’ont poussé à porter plainte contre des acteurs de la société civile, membres du Front. La plainte déposée pour diffamation déposée à l’escadron mobile de la gendarmerie de Hamdallaye vise Boussouriou Diallo de la COJEDEV, Saykou Yaya Diallo de CPDH et Fousseny Koné de COAG.

Guineematin.com : le FNDDC traverse une période de turbulence actuellement. On a même appris que vous avez porté plainte contre des jeunes acteurs de la société civile. Expliquez-nous comment on en est arrivé là.

Dr Ibrahima Sory Diallo : comme vous le savez, les organisations sont toujours caractérisées par des hauts et des bas. Mais, lorsque ça arrive c’est la façon de gérer la crise qui compte. Nous avons traversé une crise politique et non une crise de la société civile. C’est un de nos membres qui s’est permis de violer certaines normes qu’on s’est fixé. Bien sûr que ces normes n’ont pas été matérialisés par un écrit, mais des normes quand même qu’on s’est fixé en tant qu’acteurs politiques. Il s’agit de Dr Faya Millimono qui s’est permis de rencontrer le président de la République sans préalablement informer ses amis du front. Nous lui avons fait savoir notre désaccord et il est venu s’expliquer. Il a demandé des excuses qu’on a acceptées, tout en le conseillant de dire à la presse que la chose a été réglée et de ne pas faire des commentaires. Mais, dans les médias, il se met à se justifier en disant qu’il a rencontré le président au nom de son parti, le BL. C’est ce qui a irrité certains membres du Front comme moi. Il faut rappeler que quand moi j’ai eu l’initiative et l’invitation du président pour lui faire part de notre pétition contre le point 2 de l’accord, c’est Dr Faya même qui avait dit non et je me suis plié à la volonté du groupe. Donc, nous les politiques membres du front avons décidé de l’exclure. Entre-temps, je vois une société civile sortie de nulle part pour dire que ce n’est pas Faya qui doit être exclu et que c’est plutôt Abdoulaye Kourouma et moi. Pour eux, on devrait se taire, ne rien dire sur Dr Faya pendant que celui-ci se défendait dans les médias. Je leur ai fait savoir que c’est une question politique et qu’une faute politique ne se pardonne pas, ça s’expose à la place publique.

Guineematin.com : vous n’avez donc pas aimé le fait que des acteurs de la société civile se mêlent de cette question entre politiciens surtout qu’ils ont sorti une déclaration vous suspendant du front ?

Dr Ibrahima Sory Diallo : ce n’est pas leur problème, les questions politiques ; ce qui nous lie, la contestation du point 2 de l’accord politique du 12 octobre sur l’élection des chefs de quartiers et de districts. Maintenant, quand eux ils parlent de mon exclusion, voilà une diffamation. Les politiques décident entre eux. Si Faya les a reçus pour leur dire que quand il sera ministre de l’enseignement pré universitaire, il va les insérer dans le circuit parce qu’eux tous sont des enseignants, on n’a pas besoin de ça. S’ils sont manipulés par Faya, ils n’ont qu’à partir rester avec lui. Mais, ils ne doivent pas parler de nous en écrivant du n’importe quoi sur le net.

Guinematin.com : selon nos informations ces acteurs de la société civile vous accusent d’avoir reçu 50 millions de francs guinéens vous et Abdoulaye Kourouma des mains de Papa Koly Kourouma pour affaiblir Faya Millimono. Comment réagissez-vous ?

Dr Ibrahima Sory Diallo : effectivement, j’en ai entendu parler. Ce qui est archi-faux. Il est important de rappeler qu’Abdoulaye Kourouma et Nestor de l’UGDD se sont expliqués clairement en plénière en ce qui concerne l’affaire Papa Koly et Faya. Mais, je n’ai jamais été mêlé à ces explications. Je suis étonné d’apprendre par Boussouriou Diallo de COJEDEV que j’ai reçu 50 millions de francs de Papa Koly. C’est ce qui fait qu’il est partie prenante dans la plainte que j’ai formulée. Pour les deux autres (Saykou Yaya Diallo de CPDH et Fousseny de COAG, ndlr), c’est parce qu’ils ont écrit une décision m’excluant du front, une décision qui n’est même pas signée et qu’ils ont dit de l’honorable  Alpha Ibrahima Sila Bah, coordinateur du front. Ces jeunes doivent expliquer qui leur a donné mandat à faire cette décision contre moi sans que ce ne soit une décision de l’assemblée du front. C’et pour dire que c’est des jeunes manipulés. C’est une diffamation pure et simple, nous sommes dans la même corporation. Donc, ils n’ont pas le droit de se mêler de ce qui se passe entre nous les politiciens. Mais, nous allons leur montrer c’est quoi la politique.

Guineematin.com :   les jeunes contre lesquels vous avez porté plainte ont confié à un de nos reporters qu’ils vont saisir le procureur de la République parce que vous auriez menacé de mort le nommé Fousseny Koné.

Dr Ibrahima Sory Diallo : ils sortiront les preuves de ce qu’ils avancent. Je n’ai jamais menacé Paul ou Pierre. Si j’avas menacé quelqu’un, je n’allais pas porter plainte contre la même personne. Mais comme ils sont manipulés Faya Millimono, je ne suis pas prêt à reculer dans ma plainte.

Guineematin.com : quels sont vos rapports aujourd’hui avec le coordinateur du FNDDC, le député Alpha Ibrahima Sila Bah ? 

Dr Ibrahima Sory Diallo : Sila Bah est un ami politique. On n’a pas de différend. Tout simplement, lorsqu’il a vu qu’à chaque fois qu’on vient à son siège pour des rencontres du front avec les enfants de la société civile, il y a avait trop de tension, il a interdit tout réunion du front chez lui. Et là, il l’a dit et moi je le lui concède. C’est un député de la République. Il est venu au front dans le respect. Maintenant que les enfants veulent profiter de ce rapprochement pour se foutre des politiques, Alpha Sila Bah a décidé que l’affaire de réunion du front n’allait plus se tenir chez lui.

Guineematin.com : Il y en a parmi vous, notamment Abdoulaye Kourouma qui accuse Dr. Faya de jouer un double jeu. Est-ce que finalement il n’a as réussi à casser le Front ?

Dr Ibrahima Sory Diallo : on ne peut pas dire qu’il a réussi à déstabiliser le Front. Il a réussi lui seul à se retirer du Front avec ses petits de la société civile. Nous les politiques, on reste là.

Propos recueillis par Alpha Mamadou Diallo pour Guineematin.com

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