Loi de finances rectificative 2017 : voici les réponses des différents ministres aux questions des députés

L’Assemblée nationale a bouclé hier, mardi 12 septembre 2017, la session extraordinaire portant sur l’examen et l’adoption de la loi de finances rectificative 2017. La veille, la LFR et cinq autres textes d’accords et d’avenant (portant sur des conventions minières) avaient été approuvés par les parlementaires.

Mais, avant le vote des différents textes, les travaux en plénière avaient permis aux députés de poser des questions avant de recevoir les réponses des ministres et les explications des différents groupes politiques. Un journaliste de Guineematin.com qui a suivi ces débats vous propose, comme annoncé dans nos précédentes dépêches, la suite du film avec quelques manches tirées des réponses données par les ministres.

Madame Mama Kanny Diallo, ministres du Plan et de la Coopération internationale représentante de la ministre de l’Economie et des finances, en mission

Des allocations budgétaires, plusieurs questions selon elle, sont revenues sur la baisse du budget ou l’augmentation d’autres. La patronne du Plan et de la Coopération internationale a expliqué qu’il y a le besoin de tenir du niveau d’exécution et du rythme d’exécution de certains projets. « Pour l’agriculture, il y a eu le besoin d’augmenter les ressources à cause du projet accéléré du développement agricole. Toutefois, le sous-développement du secteur rural a connu une augmentation de 50 milliards et la campagne agricole a bénéficié d’une enveloppe de 48 milliards ».

A l’environnement, ajoute madame Kanny Diallo, « il y a eu une restructuration suivie d’une évaluation des dépenses prévues. La part la plus importante dans ces secteurs (entendez ceux qui ont connu une coupe drastique comme l’environnement, l’éducation, la justice) est prévue pour 2018 ».

Madame Oumou Camara, ministre des Travaux publics sur le financement de nos route Guéckédou-Kondébadou

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Alors que beaucoup de questions ont touché le financement de cette route en région forestière, certains intervenants croient à un double emploi. Mais, la ministre des Travaux publics, abordant la question, a expliqué qu’entre cet accord de prêt et les précédents, il n’y a pas de double emploi. Le projet initial concernait Kissidougou PK 63-Kondenbadou, soit 53 km et est financé par trois bailleurs dont le fonds kowétien et la BADEA.

Pour madame Oumou Camara, les travaux sur la route de Forécariah s’inscrivent dans le cadre du programme d’urgence et une entreprise traite les points critiques en attendant les travaux de réhabilitation prévus ultérieurement. Les travaux Conakry-Mamou évoluent, selon la patronne du Département des Travaux publics. Pour preuve, dit la ministre, les dégradations sont finies entre Coyah et Kindia ; mais, de Kindia à Mamou, le tronçon n’est pas fini. Il y a des décalages sur la route, précise-t-elle.

Abordant une question sur les eaux usées, madame la ministre des Travaux publics a informé les députés guinéens que de telles questions sont traitées par le ministère de la ville. Mais, que le projet visé par l’un des accords adoptés ce 11 septembre traitera justement les deux types d’eaux usées (industrielles et domestiques).

Balayant d’un revers de la main les accusations selon lesquelles les Travaux publics ne sont actifs qu’en saison des pluies, Mme Oumou Camara soutient le contraire. « Le programme des travaux routiers s’étend au-delà d’une saison. Les travaux sont arrêtés en août sauf le bétonnage par exemple au niveau du rond point de Matoto ».

A question de savoir s’il est prévu des échangeurs à Conakry pour fluidifier la circulation, la cheffe du département des Travaux publics informe l’existence dans le programme de son département de 4 échangeurs. Hamdallaye, Bambéto, Cosa et Enco5 dont les financements sont à mobiliser. Il ya deux autres échangeurs à Matoto et à Kagbélen qui vont être financés par la Chine, rassure-t-elle.

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Cheick Taliby Sylla, ministre de l’Energie et de l’Hydraulique : « la Banque mondiale s’était retirée du programme eau depuis 2005 »

Pendant tout le temps, dit-il, on parlait de l’énergie. Aujourd’hui, on parle de l’eau. Depuis 2005, la Banque mondiale s’était retirée de ce secteur. Cette fois, c’est avec plaisir que nous vous annonçons son retour en finançant ce projet soumis à votre approbation. Ce projet va augmenter la production d’eau à 80 mille m3 pour un montant de 30 millions dollars…

Abdoulaye Magassouba des Mines : « la convention de la COBAD a découlé de plusieurs mois de discussions »

S’adressant aux députés révoltés contre l’établissement d’un nouvel avenant de 25 ans en faveur de Rusal, le ministre des Mines et de la Géologie a dit que la convention de la COBAD découle de plusieurs mois de discutions avec Rusal. Elle avait demandé le renouvellement et la reconduction de la convention pour 25 ans par anticipation de ces deux conventions. La demande a été faite au ministère des mines comme une nécessité pour l’investisseur et une opportunité pour l’Etat guinéen.

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Abdoulaye Magoussaba a ensuite indiqué que lorsqu’une décision d’investissement est prise, c’est sur une période de 15 ans, 20 ans ou 30 ans généralement sur fonds propres. Si aujourd’hui Rusal doit demander à son conseil d’administration (CA) d’investir en Guinée, la première question, c’est de savoir si vous avez une période de garantie de remboursement de 15 ans. La nécessité est de savoir, si nous voulions que l’entreprise puisse faire l’investissement, nous devons accepter de renouveler sa convention. Ce n’est pas du chantage ; mais, une opportunité pour l’Etat. Si une entreprise demande de prolonger sa durée d’opération, ce sont des emplois qui sont préservés à long terme, des taxes et impôts qui sont accumulées pour l’Etat…

A l’investisseur, ajoute Magassouba, « nous avons dit que nous sommes d’accord sur le principe mais nous avons demandé de négocier pour des participations de l’Etat, des impôts, des taxes, la contribution pour le développement locale. Le principe de base est, au tant que possible, nous rapprocher au nouveau code minier. A travers ces deux avenants, nous avons obtenu des avantages », a-t-il dit aux députés.

Le ministre guinéen des Mines a juré que « la régularisation de ces deux sociétés en terme fiscal est obtenue. La mutualisation des infrastructures a été également prise en compte (côté CBK). A l’exception de la question du renouvellement, toutes les autres questions sont à l’avantage de la Guinée ».

Sur la nécessité de transformer sur place la bauxite guinéenne, le ministre des Mines a dit que la question de la transformation est éminemment économique et technique. « Il faut la prendre au niveau du contexte guinéen. Actuellement, huit accords sont signés avec le gouvernement portant sur la transformation de la bauxite. Ces accords vous seront soumis dans les prochains mois. Pour ce qui concerne la COBAD, et les autres sociétés, il y a des efforts à fournir de part et d’autres pour faciliter la transformation locale du minerai. Nous travaillons dans le cadre d’une politique minière qui intègre toutes ces préoccupations en vue de maximiser les rendements du secteur ».

Après ces interventions, ce fut le tour des présidents des groupes parlementaires de se relayer au parloir pour donner les consignes de vote.

Compilation d’Abdallah Baldé pour Guineematin.com

Tél : 628 08 98 45

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