Makanéra Kaké : « Le président Alpha Condé sera  plébiscité au premier tour »

Makanéra KakéLors d’un interview accordée à Aminata.com, Visionguinee.info et Guineematin.com, dans nos locaux à Kipé, le ministre de la Communication, Alhousseiny Makanéra Kaké a accepté de revenir sur toutes les polémiques avec les journalistes en Guinée : les cas de Mouctar Bah de rfi, le groupe Hadafo Médias, Mandian Sidibé, Amadou Diouldé Diallo…

Monsieur le ministre, un an déjà que vous occupez ce poste. Vous vous réclamez ami des médias, mais l’une des décisions que vous avez prises est de radier le journaliste Amadou Diouldé Diallo des effectifs de la fonction publique. Les raisons ?

Makanera : Vous vous trompez lourdement. Vous avez vu qu’on est entrain de faire un recensement biométrique pour identifier les fonctionnaires qui  sont entrain de prendre le  salaire et qui ne travaillent pas. Il y a des milliers de personnes qui ont été identifiées, tous ceux-ci, c’est le cas Amadou Diouldé Diallo seulement vous voyez. Débloquer des milliards pour défalquer ceux qui perçoivent le salaire sans travailler il y a deux ans, il n’a pas travaillé qu’est ce que vous voulez que je fasse, monsieur les journalistes ?

Sauf qu’il n’a été sanctionné que lorsqu’il a dénoncé ?

Makanera : C’est quand il a parlé qu’on a demandé lui-même, il travaille où, et j’ai demandé à la directrice, on me dit qu’il y en a deux. Il ne travaille pas mais qu’est ce que je vais faire ?

Est-ce que, s’il avait amadoué Alpha Condé, il allait subir ce sort ?

Makanera : Moi, mon objectif est que les fonctionnaires qui ne travaillent pas et qui perçoivent les salaires ne le reçoivent jamais. Je vous donne un exemple qui n’est pas Amadou Diouldé, il y a quelqu’un qui m’envoie un papier pour demander, qu’ils ne veulent prendre de salaires, mais veulent rester à la fonction publique. Malheureusement pour eux, ils sont restés longtemps là-bas, ils recevaient le salaire. Si je reçois ce  genre de dossier, je ne peux que suivre. Je dis où il est ? On dit que c’est son enfant qui a une mal formation qui l’impose de vivre en Europe. Donc j’attends, s’il a la permission, on peut voir comment établir la disponibilité. Mais s’il y a trois ans, ce sont des fonctionnaires fictifs qui sont là. On est entrain de les payer pendant qu’ils travaillent là-bas et reçoivent des salaires là-bas, ils n’auront jamais cette disponibilité.

Monsieur le ministre, Mandjan Sidibé est à l’étranger et ne vit pas avec sa famille. Il a perdu son boulot mais veut rentrer au bercail.  Nous sommes en 2015 là, faut-il s’attendre au retour de Mandjan en Guinée comme un cadeau à la presse ?  

Makanera : Vous savez, j’ai fourni des efforts par rapport aux journalistes qui avaient des difficultés. Et ces efforts ont été concluants. Ce qui a ramené Moussa Tatakourou Diawara de la radio Baté Fm en Guinée où il continue d’exercer son métier. Mandjan Sidibé est un cas qui a une particularité. Il a un problème avec la justice. Aucun parmi vous ici n’aimerait voir l’exécutif s’immiscer dans les affaires de la Justice.

Je veux sincèrement que M. Mandjan Sidibé puisse avoir le courage rentrer en Guinée et se présenter devant la justice. S’il ne se reproche de rien, il n’aura rien. t s’il est condamné aussi, le Président de la République a la compétence d’accorder le droit de grâce à ceux qui le demandent. Il peut tenter. Donc, il a plusieurs flèches à son axe : soit venir comparaitre ou on demander à celui qui a porté plainte contre lui de retirer sa plainte.

Mon combat est que tous les journalistes soient libres pour travailler et faire progresser notre pays.

On est en 2015 M. le ministre, vous avez promis de mettre aux pas tous les journalistes indélicats

Makanera : M. Nouhou Baldé, je vous rappelle que je n’ai jamais dit que je vais mettre les journalistes aux pas.  Les journalistes sont déjà au pas. On ne peut pas mettre le journaliste lui- même au pas. Ce sont les indélicats qu’on va mettre au pas. Et je vous confirme que je les mettrais aux pas, autant qu’ils seront.

Alhousseine Makanera, ministre aujourd’hui mais hier initiateur du mouvement N’dimboré. On entend plus parler de votre structure.

Makanera : Bon ! Le mouvement N’Dimboré se porte très  bien.

Il vous a donné un poste ministériel et un autre comme chef de cabinet des Finances et ça s’arrête là donc ?

Makanera : Je vous dis que le mouvement N’dimboré se porte très bien. Nous sommes impliqués dans la gestion de riposte à Ebola. Parallèlement, nous travaillons avec les structures à la base. Vous savez à chaque étape, vous devez adapter votre stratégie en fonction de la donne. Nous travaillons aujourd’hui avec l’Association des femmes de la Guinée Forestière, les Jeunes pour le développement de Tougué. Le moment venu, vous allez voir les membres et la direction de l’association N’Dimboré qui va travailler avec les autres structures.

Apparemment, vous ne dirigez plus votre mouvement ?

Makanera : Oui pour le moment, ce n’est pas moi qui dirige. L’association est dirigée par mon petit frère Mara.

Donc, c’est le petit frère qui dirige après le grand frère ?

Makanera : Si je dis petit frère, c’est par rapport à l’âge. Lui il est Mara, moi je suis Makanera. Je suis originaire de la Basse Côte, lui il est de la Forêt. Pour moi, la Guinée, nous sommes tous des frères. S’il est moins  âgé que moi, je l’appelle petit frère.

  1. le ministre, quelles sont les chances de réélection du Président Alpha Condé en 2015 ?

Makanera : je suis convaincu qu’il aura l’élection présidentielle en 2015. Et que le Président Alpha Condé sera  plébiscité. Il sera non seulement élu au premier tour, mais avec un score très élevé.

Un commentaire sur la question de la candidature unique de l’opposition ?

Makanera : Vous savez si j’ai un commentaire idée, vous ne le saurez qu’après les élections Présidentielles.

Si vous étiez opposant, qu’allez-vous faire à leur place ?

Makanera : Puisque je ne suis pas à leur place, si je dois dire quelque chose, c’est au lendemain de la proclamation des résultats. Je vous jure que je pense à beaucoup de stratégies. Je les évoquerai quand le professeur Alpha Condé sera élu pour un second mandat.

On n’est pas devant les cameras pour que le Président sache que c’est vous qui l’aviez dit ?

Makanera : Non ce qui vous trompe, tout ce que je fais, je ne fais pas pour que le  professeur le sache. Je vais vous dire quelque chose, je n’ai pas besoin de dire que je suis du RPG. Même si je dis à quelqu’un que je ne suis pas du RPG, il ne croira pas. J’ai les points liés à ce parti.

Ebola sévit toujours. N’est-ce pas un frein pour la réélection d’Alpha Condé ?

Makanera : Non Ebola ne peut pas empêcher le président Alpha Condé d’avoir un second mandat. Pour la preuve, les Guinéens se rendent compte des difficultés. Nous sommes  un pays où l’essentiel de la population est croyante. Soit on est musulman, ou on est chrétien. Ils savent qu’au delà de toute souffrance, vous pouvez avoir le bonheur. C’est dans le coran, c’est dans la bible.

Eclairez la lanterne des lecteurs

Nous avons des difficultés aujourd’hui. Ces difficultés ne sont pas créées par nous. C’est une force majeure qui nous a été imposée. Dieu  même a dit dans son coran qu’il a créé l’homme et l’a mis dans des épreuves. C’est dans le comportement que vous faites par rapport à l’épreuve que Dieu va vous payer. Ebola est là. Notre économie est difficulté. Je prie Dieu que cette malade parte et que notre pays rejoigne le concert des nations émergentes.

Les opposants fustigent la manière dont vous avez géré cette épidémie. Que leur répondez-vous ?

Makanera : vous voulez me dire que la crise est mal gérée.

Les opposants le pensent…

Makanera : Je vais vous dire que vous devez vous estimer heureux des résultats obtenus par le gouvernement.

A votre place, ils disent qu’ils auraient mieux fait…

Makanera : Je dis que vous devez vous estimer heureux avec le résultat de la gestion de cette épidémie par notre gouvernement. Comparaison n’est pas raison, mais si vous ne vous comparez pas aux autres, vous ne pouvez pas vous connaître.

Le Nigéria plus peuple que la Guinée a maitrisé la chaîne de contamination à temps. La Guinée n’y arrive toujours pas quand même M. Makanera.

Makanera : Je pense qu’on ne peut pas comparer les coqs et les moutons. On compare des choses qui se ressemblent. Il est vrai qu’en Guinée, nous avons de sérieuses difficultés pour gérer les contacts. La maladie a commencé à sévir en décembre 2013 d’après nos partenaires. On a été formellement informé au mois de mars 2015. Donc le virus s’était propagé un peu part. c’est différent de ce qui s’est passé au Nigeria.

Mais M. le ministre, des medias en ont parlé depuis janvier 2014. A l’époque, on parlait d’une maladie mystérieuse en Forêt, mais le gouvernement a attendu le départ du Roi Mohammed VI pour déclarer la maladie.

Makanera : M. Nouhou Baldé vous savez, je suis d’accord qu’on peut faire des reproches aux gens. Mais lorsqu’il faut fabriquer les choses, ça ne peut pas aller. Le gouvernement est le responsable de ce pays, quoi qu’il arrive aujourd’hui, c’est le Président de la République, Alpha Condé qui représente la Guinée. Ce qui est sûr et certain, cette maladie, n’était pas attendue en Guinée. Personne ne pensait qu’on pouvait avoir le virus Ebola en Guinée. Tout le monde pensait que cette maladie était pour l’Afrique Centrale.

Et maintenant qu’elle est là ?

Makanera : Je répète personne ne s’attendait à cette maladie. Les premiers qui sont tombés malades, on a pensé au paludisme. Quand la chaîne de contamination est devenue importante, certains ont parlé de mauvais esprits et d’autres ont dit qu’il s’agit de la fièvre Lassa. Quand les medias ont commencé à parler de maladie mystérieuse, c’est dans la même semaine que les autorités ont décidé de faire des prélèvements sur des patients.

La maladie n’a été déclarée qu’après la fin de la visite du Roi Mohammed VI…

Comment peut-on penser parce que le Roi du Maroc devrait venir en Guinée, on ne doit déclarer la maladie ?  Il n’y avait aucun parmi nous qui pouvait croire que la Guinée  pouvait être frappée par l’épidémie Ebola. Ça été une surprise. On pensait à autre chose. Mais compte tenu de nos coutumes, les personnes qui sont tombées malades ont été gardées à domicile.

Dès que nous avons été informés, en moins d’une semaine, le virus a été formellement identifié. On a pris toutes les précautions. Nous avons géré cette maladie, le taux de propagation est relativement  plus faible maintenant.

La lutte contre Ebola est  un combat qui ne saurait être gagné par le Gouvernement tout seul. C’est un combat de tout le monde. Tout ce que nous faisons sur le terrain, si la population ne coopère pas, ça sera un coup d’épée dans l’eau. Comme pour dire que le peuple de Guinée a intérêt à gagner la bataille contre Ebola.

Interview réalisée par Alpha Oumar Diallo (Aminata.com) Ciré Baldé (Visionguinee.info)

et l’équipe de la rédaction de Guineematin.com

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