Ouverture de la concertation politique: le gouvernement se plie à la date décidée par l’opposition…

C’est par une correspondance lue ce lundi nuit au journal télévisé de la RTG que le ministre de l’Administration du territoire

et de la décentralisation a annoncé le report de la date d’ouverture du cadre de concertation politique sur l’évaluation de l’accord politique du 3 juillet 2013 à la date décidée par l’opposition.

Ainsi, le ministre Alhassane Condé a réitéré l’invitation des responsables politiques de l’opposition et de la mouvance présidentielle le jeudi 16 juin 2014 à 10 heures dans la salle des Actes du palais du peuple.

Comme dans sa lettre circulaire numéro 0948/MATD/CAB du 20 juin dernier- qui fixait la rencontre à ce lundi 23 juin 2014- la correspondance de ce lundi ne dit rien sur une éventuelle présence d’autres ministres, des représentants de la CENI, des facilitateurs nationaux et internationaux ou autres partenaires de la Guinée, notamment dans le domaine électoral…

Quelle crédibilité accordée aux jurons politiques ?

Comme on le sait, il y a de longs mois, que l’opposition demandait l’ouverture d’un cadre de concertation et de dialogue pour l’évaluation des accords politiques du 3 juillet 2013. Et, le gouvernement avait toujours opposé un niet cinglant, estimant que tout doit se régler désormais au niveau du parlement. Même une lettre dûment adressée au Premier ministre et respectueusement explicative de la nécessité de se parler entre bords politiques divergents avait longtemps moisie dans les tiroirs de la Primature et n’avait rien pu devant la vantardise gouvernementale dont le chef finira quand même par signer une lettre-réponse pour ridiculiser une opposition qui avait déjà du mal à expliquer qu’une partie des accords du 3 juillet 2013 (portant sur les élections locales) était, en réalité, un accord (additif ?) signé (seulement) le 8 juillet… Cinq (5) jours après l’euphorie de «l’Accord politique interguinéen du 3 juillet 2013 !»

Bref, il a fallut la suspension de la participation de l’opposition à l’assemblée nationale et surtout sa menace de reprendre les manifestations sur les voies et places publiques pour que le gouvernement « décide » d’appeler les partis de l’opposition et de la mouvance (10 représentants par mouvance politique) au dialogue.

Les (petits ?) leaders de l’opposition face au (grand ?) ministre, Alhassane Condé ?

Alors qu’elle montrait ses biceps en faisant annoncer l’imminence d’une manifestation de rue « avant le mois de Ramadan », l’opposition a plutôt applaudit des deux mains la « décision » du ministre de l’Administration du territoire et de la décentralisation, Alhassane Condé, de « créer un cadre de concertation ». Dans une lettre adressée au patron de l’administration du territoire, l’opposition a écrit : « Malgré le retard qu’a enregistré cette décision de créer un cadre de concertation entre la mouvance présidentielle et l’opposition, nous nous en réjouissons et vous confirmons notre disponibilité à participer activement à tout dialogue destiné à décrisper le climat politique en permettant d’améliorer la gouvernance politique et de crédibiliser le processus électoral de notre pays.»

Seulement, il serait peut être important de se rappeler que cette même opposition boycottait la salle des Actes du palais du peuple à cause du même Alhassane Condé à l’occasion d’une cérémonie officielle précédent la formation des députés. Il était reproché au ministre Condé d’avoir tenu des propos incendiaires contre une ethnie de la Guinée… Et, dire que ces mêmes opposants s’assiéront jeudi prochain devant le même patron du MATD pour le prier de bien vouloir accepter leurs doléances…

 

 

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