Présidence à vie pour Alpha Condé ? L’opposition veut poursuivre le chef de la police guinéenne

opposition-jpg0Comme annoncé précédemment sur Guineematin.com, l’opposition républicaine s’est réunie ce vendredi à l’effet d’examiner la situation sociopolitique de notre pays. De nombreux leaders ont pris part à cette rencontre, a-t-on constaté sur place.

Après plus d’une heure de débats, c’est Aboubacar Sylla, leader de l’UFC et porte-parole  de l’opposition républicaine, qui en a fait le compte-rendu dont voici le contenu :

« L’opposition républicaine s’est retrouvée aujourd’hui, au QG de l’UFDG pour discuter de quatre (4) points principaux qui étaient inscrits à l’ordre du jour de notre réunion.

Le premier point concerne le compte-rendu du comité de suivi de l’application de l’accord politique inter-guinéen du 12 octobre. Nous avons informé les autres responsables de l’opposition républicaine du déroulement des réunions de ce comité de suivi. Deux réunions se sont déjà tenues, la troisième aura lieu lundi prochain. Nous avons informé de la mise en place de six (6) commissions qui vont plancher sur huit (8) questions qui ont été identifiées comme étant les domaines dans lesquels ces commissions vont intervenir pour que toutes les dispositions de l’accord soient appliquées dans les délais convenus. Nous avons indiqué quels sont les problèmes que nous rencontrons dans la mise en œuvre des dispositions de cet accord, notamment le fait que le code électoral, qui doit être révisé au cours de l’actuelle session budgétaire, ne soit pas encore transmis à l’Assemblée Nationale. Nous avons reçu les assurances du ministre de l’administration du territoire qui nous a confirmé avoir déjà fini la mise au point de ce document révisé et qu’il l’a déjà mis dans le circuit. Mais, au jour d’aujourd’hui, ce document n’est pas  encore parvenu à l’assemblée nationale et nous avons quand même une préoccupation du fait que cette session budgétaire, qui va clôturer à la fin de cette année, ne se tienne sans que ce document ne soit examiné devant les députés. C’est remettre en cause le calendrier électoral, c’est-à-dire la tenue des élections au mois de février 2017, ce serait extrêmement grave. Au niveau du comité de suivi, nous allons fortement insister sur cette question dès lundi prochain et faire en sorte que cette transmission du code électoral révisé se fasse le plus rapidement possible.

Nous avons ensuite parlé du cas de ce qu’on appelle dans les médias les frondeurs, c’est-à-dire ceux qui se sont constitués en un front. L’objet principal, pour ne pas dire exclusif, c’est de remettre en cause une des décisions de l’accord politique du 12 octobre, relatives notamment aux élections communales. Cette réunion, comme vous l’avez vu, s’est tenue sans leur participation. Elle devait être consacrée essentiellement aux accords politiques et à l’examen de leur mise en œuvre. Etant donné qu’eux-mêmes sont opposés à cet accord, nous avons estimé qu’il n’était utile de les convier à cette rencontre parce que tout simplement ils contestent purement et simplement l’accord dont nous avons discuté aujourd’hui. Nous considérons qu’ils ne sont pas d’accord avec l’accord. Tant que nous nous réunissons  au niveau de l’opposition républicaine et que nous restons en accord avec les signatures que nous avons apposées, nous pensons qu’il n’y a pas lieu de les inviter puis qu’ils ont affirmé haut et fort leur opposition farouche aux dispositions contenues dans cet accord et relatives aux élections communales. Nous allons donc, continuer à évoluer comme ça. Le jour où ils nous rejoindront du point de vue de l’acceptation de ces dispositions de l’accord, la porte leur est grandement ouverte au niveau de l’opposition républicaine.

Nous avons également parlé des élections communales. Là, nous avons fixé une stratégie très simple. Nous avons dit qu’au premier tour, chaque parti politique va avec sa liste. Et après, lorsque le parti politique aura engrangé quelques suffrages, aura disposé de quelques sièges au niveau de la commune, du quartier ou du district, et pour la mise en place de l’exécutif de  ce collectivités, il y aura des alliances. Cependant, si dès le départ, certains partis estiment qu’ils peuvent tout de suite s’allier, parce que les circonstances seraient plus favorables à l’opposition lorsque cette alliance doit avoir lieu dès le départ, ceci aussi n’est pas une règle qui est exclue. Donc, nous sommes largement ouverts sur cette question.

Enfin, nous avons parlé du 4ème point qui concerne les déclarations  publiques faites par le directeur général de la police nationale. Ceci est extrêmement grave. Un haut cadre de l’Etat qui tient des propos totalement anticonstitutionnels, des propos qui violent notre Constitution, qui prévoit que le mandat du président de la République n’est renouvelable qu’une seule fois, et qui affirme que le président de la République doit être président à vie, nous avons dit que c’est extrêmement grave. D’autre part, c’est un haut fonctionnaire de l’Etat, il est astreint à la neutralité du service publique. Ceci est prévu dans notre Constitution et rappelé dans l’accord du 12 octobre. Donc, le fait d’avoir violé notre Constitution, d’avoir violé les différents accords, tout ceci nous amène à dénoncer énergiquement  de tels propos et également à exiger qu’il soit sanctionné sévèrement, notamment qu’il soit tout de suite démis de ses fonctions et poursuivi devant les tribunaux. Puisque d’autre part, le caractère républicain des forces de défense et de sécurité est affirmé dans notre Constitution. Le fait qu’un haut responsable des forces de sécurité s’exprime publiquement sur ces questions, de cette façon, ça mérite une sanction exemplaire. Il faudrait que cela soit sanctionné sévèrement et l’opposition que nous sommes y veillera scrupuleusement…. »

Par ailleurs, l’opposition républicaine a donné mandat, à l’occasion de la réunion de ce vendredi, au chef de file de l’opposition de parler aux « frondeurs pour essayer de les ramener à la raison. Je vais le tenter, je souhaite réussir », dira laconiquement Elhadj Cellou Dalein Diallo.

Propos recueillis par Alpha Mamadou Diallo pour Guineematin.com

Tél. : 628 17 99 17 

 

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