Ce vendredi 24 avril 2015, le président Condé a regagné la capitale guinéenne. Après des jours passés au pays de l’oncle Sam et à l’hexagone, Alpha Condé est revenu au pays. Pendant ce temps, ses deux principaux rivaux (Cellou Dalein Diallo et Sidya Touré) quittaient le pays pour Abidjan où ils sont conviés à l’investiture du candidat du RHDP aux présidentielles ivoiriennes, le président sortant, Alhassane Dramane Ouattara.
La longue et lassante attente
A 15 heures, le rond point de l’aéroport était déjà inondé de jaune sous une haute surveillance des bérets rouges, police et de la gendarmerie, sous une vigilance des chasseurs traditionnel Donzo ou ‘’Simbo’’ qui s’arrogeaient souvent le rôle des services de sécurité et de défense.
De tous les côtés de l’aéroport, on entendait des slogans et chants à la gloire du président Condé. Trottoirs et chaussées étaient occupés par des militants qui voulaient voir l’intérieur de l’aéroport de Conakry Gbéssia en ce jour.
A l’intérieur, les officielles et les journalistes arrivent au compte goûte. Après un très long moment d’attente, certains journalistes, lassés de rien savoir sur la durée d’attente et les conditions d’arrivée, se retirent, prédisant que le président Condé n’apparaîtra pas de sitôt…
La fausse arrivée du président
A 19 heures 45’, un vol de la compagnie Asky s’annonce, la garde présidentielle fait des manœuvres et essaye de mettre l’ordre. Journalistes et cadreurs mis à l’écart. Les officielles se congratulent, pensant au bout de leur patience…
Quelques minutes passent, point d’Alpha Condé ! Les agents se concertent et redéployent certains vers la piste : c’est RAS !
Mais, au préalable, le directeur du bureau de presse avait indiqué aux journalistes présents que le protocole avait décidé que le président ne s’exprimera pas. Il avait donc été demandé à certains cadreurs des médias privés de se mettre à l’écart…
Damatang Camara ne porte pas la parole du gouvernement après les autres
Si certains membres du gouvernement ont accepté d’échanger avec la presse, d’autres ont préféré confier leur langue aux chats.
Hier, à l’aérogare de Gbéssia Conakry, le ministre de l’Enseignement professionnelle n’était pas content que les journalistes veuillent l’interviewer après certains de ses collègues du gouvernement. Albert Damantang Camara a dit n’avoir rien à dire puisque nous avions déjà tendu nos micros à ses collègues du gouvernement qu’il ne souhaite pas répéter.
La vraie arrivée du président et la fausse réception
C’est enfin à 20 heures 57’ que le vol transportant le chef de l’Etat guinéen a atterri à l’aéroport international Gbéssia. Habituellement accueilli à l’aérogare, l’avion qui transportait le président de la République s’est posé, comme tous les autres vols commerciaux, sur la piste d’atterrissage de l’aéroport international. Et, comme tous les autres passagers, Alpha Condé a été soumis à l’exigence des vols commerciaux.
Ainsi, pour ce retour du président, les honneurs ont été reportés à un autre voyage.
Par ailleurs, certaines indiscrétions ont laissé entendre à l’aéroport que la sécurité présidentielle aurait estimé que la situation de tension politique qui prévaut actuellement dans le pays ne se prêtait pas à l’exercice du devoir présidentiel de dire « un mot » au peuple, en se prêtant à la presse.
Enfin, ministres, hauts cadres, Donzos et autres militants n’ont pu humer le parfum parisien d’Alpha Condé, malgré la longue attente. Journalistes, cadreurs et paparazzis obligés de compter avec l’amabilité du bureau de presse pour voir une image de l’atterrissage présidentiel.
Et, quand on revient d’un reportage à 21 heures passées et qu’on n’ait même pas l’image de garde, on s’interroge sur l’importance d’avoir perdu autant de temps, autant d’énergie et de moyens. Et, c’est probablement le sentiment de certains militants qui repartent dans leurs obscurs quartiers très épuisés, le ventre vide et qui ne se sont pas reposés de 14 heures à 21 heures et quelques…
De retour de l’aéroport de Conakry, Abdoulaye Oumou Sow pour Guineematin.com
Tél. : ( 00224) 620 848 501
