Ville morte : « nos activités sont mortes depuis l’arrivée d’Ebola », dit le GOHA (avec des images de Madina)

Madina 2Après tour au grand marché de Madina où Guineematin.com a constaté que tous les grands magasins des principaux centres commerciaux sont fermés, on a contacté le président du GOHA, le groupe organisé des Hommes affaires de Guinée ce jeudi 31 mars 2016 sur l’impact des deux journées « ville morte » sur les activités des opérateurs économiques de la Guinée.

Monsieur Mohamed Chérif Abdallah, le président du GOHA, a expliqué sans détour que « les activités des opérateurs économiques sont mortes depuis l’arrivée d’Ebola dans le pays avec l’incertitude et tout ce que vous connaissez, l’insécurité, l’incertitude. Ce n’est pas lié à ces deux journées de ville morte », a-t-il dit.

Concernant le risque de pillage des magasins et Boutiques, monsieur Abdallah a dit : « Nous avons subi tout ici. Il y a eu beaucoup de pillages chez les opérateurs économiques. Mais, aucune autorité ne s’est levée pour nous dédommager. Par rapport à la ville morte, tout ce qui peut arriver, on peut dire qu’on est déjà habitué. Les opérateurs économiques ne sont pas protégés. Parce qu’il y a 1 568 opérateurs économiques qui sont victimes de pillages avec plus de 219 milliards de perte. Et, personne n’a été dédommagé. Les opérateurs sont libres de faire leurs activités. Quand un opérateur décide de fermer, personne ne peut rien ! C’est pour eux, s’ils estiment qu’ils sont rassurés par rapport à tel ou tel, ils vont soutenir tel ou tel, c’est leur opinion et leur droit le plus absolu ».

D’ailleurs, les opérateurs économiques qui se plaignent tout le temps de mévente de leurs marchandises trouvent qu’il n’y a pas trop de grandes différences entre ouvrir ou fermer : « ces deux jours viennent s’ajouter seulement aux différentes souffrances que nous endurons. Parce que nos activités ne marchent pas du tout. Donc, ces deux journées de ville morte, ça  ne dit rien aux opérateurs économiques de fermer partout parce que si tu ouvres, ça ne marche. Alors, si tu fermes, c’est la même chose », a expliqué le président de GOHA.

A ceux qui accusent les opérateurs économiques de faire le jeu de l’opposition, monsieur Abdallah estime qu’on est en démocratie et que chacun, individuellement pris, est libre de soutenir ou pas l’idée de tel ou tel. « Nous sommes en démocratie, les  gens sont libres de faire leurs choix. S’ils choisissent d’ouvrir ou de fermer pour soutenir l’idée de telle personne, c’est leur choix », a-t-il dit, ajoutant que « Ce n’est pas en Guinée seulement qu’on voit ces genre de démagogies. Sinon, les gens sont libres de choisir. En tant que président du GOHA, nous, la liberté, c’est dans la tête ».

Enfin, le président du GOHA a souhaité lancer un appel solennel aux opérateurs économiques de veiller strictement à la sécurité de leurs magasins et boutiques. « L’expérience a montré que s’il y a l’évènement, on ne nous protège pas. Les opérateurs économiques ont été toujours victimes de pillage, quelque fois même devant les hommes en tenue. Tout ce qui s’est passé, pour la plus part, s’est passé devant les hommes en tenue. Donc, nous dirons aux opérateurs économiques de veiller strictement à la sécurité de leurs biens », a-t-il conseillé.

A signaler que l’appel de l’opposition à deux journées « ville morte » n’a pas paralysé tout le grand marché Madina. Dans certains endroits, on n’a rien senti de différent. Mais, les plus nombreux, notamment les grands magasins sont fermés. C’est le cas par exemple des centres Fatako et chez les vendeurs des appareils à ENIPRA.

De retour de Madina, Fatoumata Yacine Sylla pour Guineematin.com

Tél. : (+224) 628 71 71 56

Guineematin.com vous propose, ci-dessous, quelques images du marché Madina, ce jeudi 31 mars 2016

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